lundi 20 février 2017

Antonio Guterres : « Un monde plus chaotique...

Antonio Guterres : « Un monde plus chaotique a besoin d’institutions multilatérales fortes »

Le nouveau secrétaire général de l’ONU regrette que l’Europe n’ait pas mieux géré la crise des réfugiés en investissant davantage pour créer des conditions adéquates d’accueil.
LE MONDE | | Propos recueillis par
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Antonio Guterres, le nouveau secrétaire général de l’ONU, le 1er février.
Ancien premier ministre du Portugal (1995-2002) et ancien responsable du haut comité des Nations unies chargé des réfugiés (2005-2015), Antonio Guterres a pris ses fonctions de secrétaire général des Nations unies le 1er janvier, quelques jours avant la prestation de serment d’un président des Etats-Unis, Donald Trump, qui s’est ouvertement interrogé sur l’utilité de l’institution.
Alors que la presse américaine a fait état d’un projet prévoyant une baisse drastique de la contribution américaine, ce qui mettrait en péril le fonctionnement de l’ONU, The Guardian, Le Monde, La Stampa et la Süddeutsche Zeitung ont rencontré M. Guterres. Ce dernier est convaincu que l’incertitude liée à l’émergence d’un monde multipolaire rend indispensables les institutions multilatérales.
Une nouvelle administration s’est installée aux Etats-Unis et un projet de décret du président Donald Trump évoque une réduction de 40 % du financement américain des organisations internationales. La nouvelle ambassadrice aux Nations unies, Nikki Haley, vous a-t-elle confirmé ces chiffres ?
Tout d’abord, rien n’a été décidé. Il n’y a que des projets publiés dans la presse. Ma position est très claire : je ne réponds jamais à des choses qui n’existent pas, parce que si vous répondez à des choses qui n’existent pas, vous pouvez créer les conditions de leur existence.
Vous avez eu des réunions avec Mme Haley. Les Etats-Unis ont-ils garanti leur engagement budgétaire ?
La seule chose que je peux dire, c’est que nos réunions ont été extrêmement constructives.
Avez-vous déjà mentionné la question des missions de maintien de la paix [dont les Etats-Unis critiquent le coût] ? Vous avez déjà indiqué que vous êtes prêt à l’examiner.
Nous avons un problème central. Ces opérations ont été prévues pour maintenir la paix, ce qui signifie qu’elles reposent à la base sur un accord politique conclu entre les parties en conflit, et qu’il est nécessaire d’aider à stabiliser un pays et créer des conditions pour que l’accord politique permette de conduire à un développement normal de ce pays. Mais nous avons de plus en plus d’opérations de maintien de la paix où il n’y a pas, en fait, de paix à préserver, ce qui a produit un certain nombre de situations alternatives.
« Il doit y avoir une analyse en profondeur de l’avenir des opérations de paix »