Pour rembourser un crédit, le gouvernement kenyan cédera-t-il la gestion de son principal port à la Chine ? Le prêt en question, d’un montant de 500 milliards de shillings kenyans, soit 4,3 milliards d’euros, a servi à financer la construction de deux tronçons de la ligne ferroviaire entre Nairobi et Mombasa. Or, écrit l’African Stand, cette ligne, “exploitée par les Chinois perd de l’argent, ce qui, en d’autres termes, signifie qu’elle n’en génère pas assez pour rembourser le prêt”. La société ferroviaire a rapporté des pertes s’élevant à 10 milliards de shillings (85 millions d’euros) pour la seule première année d’exploitation.
Outre le port de Mombasa, la Chine pourrait décider de mettre la main sur l’entrepôt de containers de Nairobi, containers chargés sur des trains en provenance ou à destination de Mombasa, écrit le site d’information sur l’Afrique récemment créé depuis le Kenya. Conséquence : le personnel de ces structures pourrait prochainement répondre aux ordres de Chinois tandis que les revenus générés seraient directement envoyés en Chine pour éponger cette dette, à commencer par le paiement des intérêts.
Si ce scénario se confirme, le Kenya ne sera pas le premier pays à devoir céder la gestion de certaines de ses infrastructures après s’être endetté auprès de la Chine. Le Sri Lanka n’a eu d’autre choix, en décembre 2017, que de remettre les clés de son port de Hambantota à Pékin. En septembre dernier, la Zambie a perdu le contrôle de son aéroport international Kenneth Kaunda ainsi que de son réseau électrique, écrit pour sa part Taïwan News. Et ce site de mettre en garde les débiteurs de la Chine : “Les États africains doivent se réveiller face à une nouvelle forme de colonialisme de la part de la Chine qui grignote, l’une après l’autre, leurs principales infrastructures.”