mercredi 8 janvier 2020

RETOUR SUR CONTINENTS- partie 1 : CHINE, pénible fin d'année pour xi Jinping

          Cet article est le début d'une série nommée "retour sur continents". Celle-ci va aborder des aspects du programme vu cette année (et éventuellement en 1ère année) en proposant un contre-champ, une vision différente en raison d'événements ou d'analyse qui modifient les tendances auparavant observées.

PARTIE 1 : 2019, "annus horribilis" pour Xi Jinping

        Dans cette première partie consacrée à la Chine, vous pourrez lire dans l'article du Monde du 30 décembre 2019, l'accumulation des problèmes pour le PCC : révolte de Hong-Kong, ralentissement économique aggravé par la guerre commerciale lancée par Trump, accélération des dettes de l'Etat chinois ainsi que de certains pays, africains en particulier, qui ont profité des prêts de la BAII ,critiques internationales croissantes vis-à-vis de la répression au Xinjiang contre les Ouïghours...
          Depuis plusieurs mois, de nombreux observateurs évoquent les tensions au sein de la direction du PCC où la concentration du pouvoir dans les mains de Xi Jinping ne semble pas faire l'unanimité. Je rappelle ainsi la thèse intéressante du géopoliticien grenoblois Jean-Marc Huissou, de donner le pouvoir à un seul qui, en cas de pbs graves, pourrait servir de coupable afin de dédouaner le PCC. Les prévisions de la croissance pour 2020 ne sont pas encourageantes. Le marché automobile a chute de 17% en 2 ans (voir 2nd article du Monde en dessous des scans du 1er article).

        Pour approfondir ces idées, lire les deux articles du Monde : le 1er en scan daté du 31 décembre de Frédréic Le maître et le 2nd du 18 octobre 2019.











La croissance de la Chine au plus bas depuis presque trente ans

Entre la guerre économique avec les Etats-Unis et le ralentissement de la demande intérieure, tous les secteurs souffrent.
Par   Publié le 18 octobre 2019 à 11h46 - Mis à jour le 18 octobre 2019 à 15h14
Temps deLecture 3 min.
Florian Löbermann/Westend61 / Photononstop / Florian Löbermann/Westend61 / Photononstop
C’est un taux de croissance que la Chine n’avait pas connu depuis… 1992. L’économie chinoise a crû de 6 % au troisième trimestre, son plus bas niveau depuis vingt-sept ans, a annoncé, vendredi 18 octobre, le Bureau national des statistiques. En 2018, le pays avait connu un taux de croissance de 6,6 %, mais les autorités avaient anticipé le ralentissement, fixant un objectif « entre 6 et 6,5 % » pour l’année 2019.
Cet objectif devrait être atteint de toute façon, la fiabilité des chiffres officiels chinois étant toujours sujette à caution. Une chose reste certaine, la trajectoire baissière est claire : les deux premiers trimestres avaient enregistré des taux de croissance de 6,4 % puis 6,2 %. Et le ralentissement devrait se poursuivre. Le 15 octobre, le Fonds monétaire international a abaissé sa prévision pour la croissance chinoise à 5,8 % pour l’année 2020.
Après trente ans de croissance exceptionnelle, qui ont vu le PIB chinois multiplié par presque quarante, cet atterrissage n’est pas réellement une surprise pour les observateurs. Outre la guerre commerciale avec les Etats-Unis, qui dure depuis un an et demi, le ralentissement du marché chinois intérieur est aussi en cause. Depuis deux ans, Pékin lutte en effet contre le surendettement des entreprises et des gouvernements locaux, ce qui a provoqué une chute des investissements.
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L’essentiel des troubles pour l’économie chinoise est interne

Selon le Bureau national des statistiques, « des conditions compliquées à la fois en Chine et à l’étranger, le ralentissement de la croissance économique mondiale, et des incertitudes et des instabilités externes, exercent une pression baissière de plus en plus forte », a commenté vendredi matin son porte-parole, Mao Shengyong.
Ce sont les chiffres du commerce extérieur chinois pour le mois de septembre, publiés lundi 14 octobre, qui inquiètent le plus. Sans surprise, vu la guerre commerciale avec les Etats-Unis, les exportations ont baissé de 3,2 % par rapport à 2018, mais la chute des importations (– 8,5 %) était encore plus forte qu’attendu. Un panel d’économistes interrogés par Bloomberg prévoyait une baisse de 6 %.
En clair, l’essentiel des troubles pour l’économie chinoise est interne. « L’impact de la guerre économique n’est pas si important, estime Hao Hong, directeur de la stratégie de BoCom, la maison de courtage de la Banque des communications. La part des Etats-Unis dans les exportations chinoises n’est pas si importante. Ce sont les importations qui ont le plus chuté. Cela veut dire que la demande intérieure ralentit très vite. C’est ce qui est le plus inquiétant : cela est dû à la faible augmentation des salaires cette année, parce que les perspectives pour l’année prochaine ne sont pas très bonnes. »

Automobile et agriculture

Tous les secteurs de l’économie chinoise souffrent du ralentissement de la croissance. Au premier chef, l’automobile.
Tous les secteurs de l’économie chinoise souffrent du ralentissement de la croissance. Au premier chef, l’automobile. STR / AFP
Tous les secteurs de l’économie souffrent. Au premier chef, l’automobile : entre septembre 2017 et 2019, les immatriculations de voitures neuves ont chuté de 17 %. Quant à l’agriculture, elle fait face à la crise de la peste porcine africaine, qui a dévasté une bonne partie de la production chinoise de porc. Les prix du cochon ont explosé de 69 % en septembre par rapport à l’année dernière, une envolée qui a tiré l’inflation à 3 % en septembre, pesant un peu plus sur le pouvoir d’achat des Chinois.
Afin de répondre au ralentissement généralisé, les autorités chinoises ont pris plusieurs mesures de soutien de l’économie depuis le début de l’année. Elles ont débloqué des investissements dans les infrastructures et baissé des taxes sur les salaires. Mercredi 16 octobre, la Banque populaire de Chine (la banque centrale) a également annoncé une injection de 200 milliards de yuans (25 milliards d’euros) dans le système financier pour assurer les liquidités sur les marchés financiers, par l’intermédiaire de prêts aux banques.
Mardi, face à certains gouverneurs de provinces chinoises, le premier ministre, Li Keqiang, faisait un constat sans concession : « La pression baissière est de plus en plus forte et beaucoup d’entités économiques souffrent de la très faible demande domestique », a-t-il déclaré, avant d’enjoindre les dirigeants locaux à « mettre la croissance en tête de leur agenda ».
S’il ne réglera pas tout, la fin des différends commerciaux avec les Etats-Unis aiderait tout de même grandement la Chine. Le 11 octobre, les deux pays ont présenté les contours d’un accord commercial pour mettre fin à l’escalade des droits de douane qui concernent désormais 350 milliards de dollars (314 milliards d’euros) de produits chinois et américains. Le texte pourrait être signé entre le président chinois, Xi Jinping, et son homologue américain, Donald Trump, lors d’un sommet de l’Association Asie-Pacifique, au Chili, mi-novembre.