jeudi 24 décembre 2015

Les lumières de Noël des Etats-Unis

Aux Etats-Unis, les lumières de Noël consomment plus que le Salvador en un an

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Les « lumières décoratives » qui ornent notamment les sapins et guirlandes à Noël aux Etats-Unis pèseraient ainsi 6,63 milliards de kilowatts/heure. Sur la photo, les décorations de Noël du célèbre centre commercial, le "Rockefeller Center".
Les « lumières décoratives » qui ornent notamment les sapins et guirlandes à Noël aux Etats-Unis pèseraient ainsi 6,63 milliards de kilowatts/heure. Sur la photo, les décorations de Noël du célèbre centre commercial, le "Rockefeller Center". (Crédits : Reuters Lucas Jackson)
La quantité d'énergie utilisée par les lumières de Noël aux Etats-Unis dépasse la consommation annuelle de pays comme l'Ethiopie, le Salvador, ou encore le Népal. Une consommation qui fait polémique quand 600 millions de personnes n'ont pas accès à l'électricité en Afrique.
Les "lumières décoratives" qui ornent notamment les sapins et guirlandes à Noël aux Etats-Unis pèsent 6,63 milliards de kilowatts/heure. Autrement dit, les décorations pour les fêtes de fin d'année consomment davantage que le Salvador (5,35 milliards), l'Ethiopie (5,30 milliards) ou la Tanzanie (4,81) annuellement, indique un article du Center for Global Development, en date du 18 décembre.
A titre de comparaison, l'ensemble de l'Afrique subsaharienne - qui compte un milliard de personnes (soit 13% de la population mondiale)- consomme moins d'électricité en une année qu'un petit Etat des Etats-Unis. Près de 600 millions de personnes n'ont pas accès à l'électricité sur le continent africain, rappelait d'ailleurs, il y a quelques semaines, la Banque mondiale.
énergie

0,2% de la consommation annuelle des Etats-Unis

Pour arriver à leurs conclusions, les deux auteurs, Todd Moss et Priscilla Agyapong, ont croisé les données tirées d'une étude du département de l'Energie américain datant de 2008 avec celles de la Banque mondiale.
Dans leur article, ils indiquent également que ces 6,6 milliards de kw/h ne représentent que ... 0,2% de la consommation d'énergie des Etats-Unis sur un an. Ils permettraient cependant de faire tourner ...14 millions de réfrigérateurs.

 Les ménages, une portion seulement de la consommation totale

Enfin, les auteurs notent que les l'éclairage ne représente que 14% de la consommation d'électricité utilisée par les ménages américains. Ils avancent également que la consommation des ménages ne représente en moyenne que 25% de l'énergie utilisée par un pays. Le poids des ménages est particulièrement faible en Corée du Sud (14 %) dans leur échantillon de 31 pays, établi avec des données des Nations Unies.
"Pour le dire autrement, 70% de l'électricité est utilisée en dehors des domiciles dans des zones commerciales et industrielles", écrivent les auteurs. Les ménages ne peuvent être qu'"un élément" d'une stratégie efficace pour faire des économies d'énergie, concluent-ils.
Source : La Tribune.fr, le 24  déc 2015

samedi 19 décembre 2015

CONSIGNES POUR CERTAINS ECS1

Bonjour,
le conseil de classe a montré avec évidence qu'un certain nb d'étudiants travaillaient bcp sans trop progresser. En ce qui concerne ma matière, le cumul de connaissances peut participer à ces difficultés. Aussi, voici un ouvrage  qui traite le programme des 2 années en 200 pages. Par exemple, les Amériques sont l'objet  de 10 fiches. Chaque fiche commence par l'enjeu, puis les notions, les connaissances incontournables, les sujets possibles et enfin qques ex ou citations. Prix 21 euros. Editeur = Ellipses.
RAPPEL : croquis à rendre, voir onglet "DM Défis planétaires de l'environnement"

dimanche 13 décembre 2015

Guerre des monnaies

Guerre des devises

dollars 2
Est-ce le retour du rouble d’or ? Si oui, l’or est sur le point de faire un retour spectaculaire sur la scène monétaire mondiale pour la première fois depuis que Washington a unilatéralement déchiré le traité de Bretton Woods en août 1971
Depuis quelque temps, la Chine et la Fédération de Russie ont compris, comme d’autres nations, que le rôle du dollar comme principale monnaie de réserve du monde est leur talon d’Achille économique.
Tant que Washington et Wall Street contrôlent le dollar, et aussi longtemps que la majeure partie du commerce mondial exige des dollars pour le règlement, les banques centrales comme celles de Russie et de Chine sont obligées de stocker des dollars représentant une dette sûre du Trésor américain, pour protéger leurs économies du genre de guerre des devises que la Russie a connue à la fin de 2014, lorsque le bien nommé – pour l’occasion – Office du Trésor américain pour le terrorisme et l’espionnage financier, avec l’aide de Wall Street, ont liquidé des roubles, suite à un odieux accord américano-saoudien pour provoquer l’effondrement des prix mondiaux du pétrole. Maintenant la Russie et la Chine attendent tranquillement que le dollar prenne la porte de sortie.
Le budget de l’état russe dépend fortement des profits en dollars venant des exportations de pétrole. Ironie du sort, en raison du rôle du dollar, les banques centrales de la Chine, de la Russie, du Brésil et d’autres pays diamétralement opposés à la politique étrangère des États-Unis, sont contraints d’acheter de la dette du Trésor américain en dollars, finançant ainsi de facto, les guerres de Washington visant à leur causer des dommages.
Cela change doucement. En 2014, la Russie et la Chine ont signé deux contrats énormes sur 30 ans pour la fourniture de gaz russe à la Chine. Les contrats précisaient que l’échange se ferait en roubles et en renminbi, pas en dollars. Ce fut le début d’une accélération du processus de dé-dollarisation qui est en cours aujourd’hui.
Le renminbi dans les réserves russes
Le 27 novembre, la Banque centrale de Russie a annoncé qu’elle incluait le renminbi chinois dans ses réserves officielles pour la première fois. Au 31 décembre 2014, la réserve de la Banque centrale était composée de 44% de dollars américains, 42% d’euros et un peu plus de 9% de livre sterling. La décision d’inclure le renminbi (ou yuan) dans les réserves officielles russes va augmenter l’utilisation du yuan sur le marché financier du pays, au détriment du dollar.
Le yuan a d’abord commencé à être négocié, en tant que devise, à la Bourse de Moscou en 2010, même s’il n’est pas encore totalement convertible. Depuis lors, le volume du commerce en yuans a beaucoup augmenté. En août 2015, les commerçants et les sociétés de change russes ont acheté un record de 18 milliards de yuans, soit environ $3 Mds, ce qui représente une augmentation de 400% par rapport à l’année précédente.
Le rouble d’or arrive
Mais les actions de la Russie et de la Chine pour remplacer le dollar comme monnaie de médiation dans leur commerce mutuel, un commerce dont le volume a augmenté considérablement depuis les sanctions des États-Unis et de l’UE en mars 2014, ne sont pas la fin de l’affaire.
L’or est sur le point de revenir spectaculairement sur la scène monétaire mondiale pour la première fois depuis que Washington a unilatéralement déchiré le traité de Bretton Woods en août 1971. À ce moment, conseillé par l’émissaire personnel de David Rockefeller au Trésor US, Paul Volcker, Nixon a annoncé que Washington refusait désormais de respecter ses obligations conventionnelles de racheter les dollars détenus à l’étranger en échange de l’or de la banque centrale américaine.
Depuis ce temps, les rumeurs persistantes ont prétendu que les chambres de Fort-Knox, où l’or est stocké, sont vides. Si cela était avéré, ce serait le fin du dollar comme monnaie de réserve.
En savoir plus : Le gouvernement US a perdu (sic)  sept rapports d’audit sur l’or de Fort-Knox
Washington tient fermement à la version selon laquelle la Réserve fédérale possède 8 133 tonnes de réserves d’or. Si cela est vrai, cela dépasse de loin le suivant, l’Allemagne, dont les avoirs en or officiel sont estimés par le FMI à 3 381 tonnes.
En 2014, un événement bizarre est apparu qui a alimenté les doutes sur les statistiques officielles d’or des États-Unis. En 2012, le gouvernement allemand a demandé à la Réserve fédérale (Fed) de rendre à la banque centrale allemande l’or que la Bundesbank avait confié à sa garde. Laissant le monde entier interloqué, la banque centrale américaine a refusé de restituer son or à l’Allemagne, en utilisant le prétexte fallacieux que la Réserve fédérale «ne pouvait pas différencier les lingots d’or allemands de ceux des États-Unis …» Peut-être devons nous croire que les fonctionnaires en charge des vérifications de l’or de la Réserve fédérale ont été virés suite aux compressions budgétaires ?
Dans le scandale qui a suivi, en 2013, les États-Unis ont rapatrié cinq misérables tonnes d’or allemand à Francfort, annonçant qu’il faudrait attendre 2020 pour compléter les 300 tonnes dues. D’autres banques centrales européennes ont commencé à exiger leur or de la Fed, alors que la méfiance a augmenté.
Dans cette dynamique, la banque centrale de Russie a considérablement accru ses réserves officielles d’or au cours des dernières années. Suite à l’hostilité croissante de Washington le rythme est devenu beaucoup plus rapide. Depuis janvier 2013, la réserve officielle d’or de la Russie a augmenté de 129% à 1 352 tonnes au 30 septembre 2015. En 2000, à la fin de la décennie de pillage systématique de la Fédération de Russie par les USA, au cours des sombres années Eltsine (1991-1999), les réserves d’or de la Russie étaient de 343 tonnes.
Les voûtes de la Banque centrale de Russie, qui à l’époque de la chute de l’Union soviétique, en 1991, contenait quelques 2 000 tonnes d’or officiel, ont été dépouillées au cours du mandat controversé de Viktor Gerachtchenko à la tête de la Gosbank , qui a dit à une Douma [Parlement russe] éberluée qu’il ne pouvait pas rendre compte de la localisation de l’or russe.
Aujourd’hui est indubitablement une autre époque. La Russie a de loin remplacé l’Afrique du Sud comme troisième plus grand pays producteur d’or au monde. La Chine est devenue numéro un.
Les médias occidentaux ont fait grand cas du fait que, depuis le début des sanctions financières conduites par les États-Unis, les réserves en dollars de la banque centrale russe ont baissé de manière significative. Ce qu’ils ne signalent pas est que dans le même temps la banque centrale en Russie a acheté de l’or, beaucoup d’or. Les réserves totales de la Russie en dollars américains ont récemment chuté, suite aux sanctions de 2014, d’environ $140 Mds, parallèlement à l’effondrement de 50% des prix du pétrole, mais les avoirs en or sont en hausse de 30% depuis 2014. La Russie détient maintenant autant d’or que le fonds boursier (ETF). Pour le seul mois de juin, son stock a augmenté de l’équivalent de 12% de la production mondiale annuelle d’or selon seekingalpha.com.
Si le gouvernement russe adopte la proposition très raisonnable de l’économiste russe conseiller de Poutine, Sergueï Glaziev, à savoir que la Banque centrale de Russie achète chaque once d’or extraite de Russie à un prix garanti en rouble et attractif pour augmenter les avoirs de l’État, cela éviterait à la Banque centrale d’avoir à acheter de l’or sur les marchés internationaux avec des dollars.
Un Hegemon en faillite
A la fin des années 1980, suite à l’importante crise bancaire américaine couplée avec le déclin évident du rôle des États-Unis d’après-guerre en tant que leaders industriels du monde, suite aussi à la constatation que les multinationales américaines externalisaient leur activité industrielle à des pays à bas salaires comme le Mexique et plus tard la Chine, les Européens ont commencé à concevoir une nouvelle monnaie pour remplacer le dollar comme devise de réserve et à créer l’Union Européenne pour faire pièce à l’hégémonie américaine. Ce fut le traité de Maastricht au moment de la réunification de l’Allemagne au début des années 1990. Ensuite la Banque centrale européenne et plus tard l’euro. Le résultat a été une construction bancale du haut vers le bas possédant de graves lacunes. Le succès du pari risqué – et suspect – engagé par le spéculateur américain George Soros en 1992 contre la Banque d’Angleterre et la parité de la livre sterling dans le Système Monétaire Européen (SME), a réussi à sortir le Royaume-Uni et la City de Londres de l’alternative émergente au dollar. La proie était facile pour certains des mêmes hedge funds en 2010, lorsqu’ils ont déchiré l’euro au niveau des coutures en attaquant son talon d’Achille, la Grèce, suivie par le Portugal, l’Irlande, l’Italie, l’Espagne. Depuis lors, l’UE, qui est aussi liée à Washington par les chaînes de l’Otan, a posé peu de problèmes à l’hégémonie américaine.
Cependant, et de plus en plus depuis 2010, lorsque Washington a tenté d’imposer la domination tous azimuts (Full Spectrum Dominance) du Pentagone sur le monde, sous la forme de soi-disant Printemps arabes, manipulés en changements de régime, en Tunisie, en Égypte, en Libye et maintenant, avec des résultats médiocres, en Syrie, la Chine et la Russie ont été poussées dans les bras l’une de l’autre. Une alternative russo-chinoise au dollar sous la forme d’un rouble et d’un renminbi adossés à l’or, pourrait entraîner une éviction du dollar américain comme devise internationale de réserve, et avec elle, une baisse sévère de la capacité de l’Amérique à utiliser le dollar pour financer ses guerres avec l’argent des autres peuples. Cela pourrait simplement agir en faveur d’un monde en paix, débarrassé de la belligérance continuelle de l’hégémonie américaine.
F. William Engdahl
source : site mondialisation.ca, anti-mondialiste et anti-occidental, qui apporte un autre regard sur la mondialisation.

jeudi 3 décembre 2015

Tueries. Aux Etats-Unis, il y a plus meurtrier que le terrorisme islamiste

Publié le
Un blogueur du Huffington Post s’étonnait, fin novembre, de l’utilisation que les deux grands partis américains ont faite des attentats de Paris alors qu’aux Etats-Unis, le terrorisme islamiste a fait moins de victimes cette année que… les enfants en bas âge.
Il s’appuyait sur une recherche réalisée par le Wonkblog du Washington Post. Un journaliste s’est attaché à recenser les cas d’accidents où des bambins, âgés de trois ans ou moins, ont trouvé des armes et les ont déclenchées, se tuant eux-mêmes ou tuant un tiers. A la mi-octobre, il en comptait 43 pour l’année 2015, et soulignait que ces histoires isolées, qui font rarement beaucoup de bruit dans les médias, ne sont d’ailleurs pas forcément toutes comptabilisées.
Ces 43 cas restent bien entendu négligeables au regard du nombre de tueries qui surviennent chaque année aux Etats-Unis. The Guardian relève 351 fusillades cette année ayant fait au minimum quatre blessés – auxquelles vient s’ajouter la tuerie de ce 2 décembre en Californie, qui a fait 14 morts. En outre, le bilan tend à s’aggraver d’année en année, puisque ce type de fusillades a fait 383 morts en 2014, et déjà 447 cette année.
Arend van Da
Source : Courrier international

lundi 30 novembre 2015

Les risques d'une primarisation de l'Am latine



La plus grande mine de cuivre du monde accuse une chute de 42% de ses profits
Par latribune.fr  |  28/11/2015, 10:41  |  248  mots
Le cuivre s'échange aujourd'hui autour de 2,10 dollars la livre, loin du pic de 4,5 dollars de 2011.Le cuivre s'échange aujourd'hui autour de 2,10 dollars la livre, loin du pic de 4,5 dollars de 2011. (Crédits : reuters.com) La chute des cours des matières premières dans un contexte de ralentissement économique mondial a touché cette mine chilienne. Le Chili couvre un tiers de la production mondiale de cuivre.
Le bénéfice de la plus grande mine de cuivre au monde Escondida, située dans le nord du Chili, a plongé de 42% sur les neuf premiers mois de l'année, par rapport à l'an dernier, a indiqué le groupe anglo-australien BHP Billiton propriétaire de la mine.
Le bénéfice a atteint 1,176 milliard de dollars sur cette période, contre 2,02 mds un an plus tôt, selon un communiqué du groupe.
Chute des cours
Cette chute est due "principalement à la baisse du cours mondial du métal rouge sur cette période, qui a été en partie compensée par une hausse de 8% du volume des ventes, rendue possible par une amélioration de la production", a précisé le groupe.
Vendredi, le métal rouge s'échangeait autour de 2,10 dollars la livre, loin des 4,5 dollars de 2011, au plus fort du boom minier, dans un contexte de faible demande de la Chine, premier acheteur mondial
La production de la mine Escondida s'est élevée à 927.668 tonnes sur les neuf mois, soit 6% de plus que les 874.588 tonnes produites il y a un an.
Le Chili: un tiers de la production mondiale de cuivre
La mine, qui est située à Antofagasta (1.300 km au nord de Santiago du Chili), est la propriété de BHP Billiton (57,5%), du groupe anglo-australien Rio Tinto (30%) et des Japonais de JECO Corporation (10%) et JECO 2 (2,5%).
Le Chili est le plus important producteur de cuivre de la planète, couvrant un tiers de l'offre mondiale.
(Avec AFP)

vendredi 20 novembre 2015

P.Chaunu "Histoire de l'Amérique latine"

L'historien français Pierre Chaunu a publié, en 2009, un livre sur l'histoire de l'Amérique latine. En voici le compte-rendu de Guillaume Tricaud et tiré du site Diploweb.com.


P. Chaunu, Histoire de l’Amérique Latine, Puf

Par Guillaume TRICAUD, le 9 janvier 2015  Imprimer l'article  lecture optimisée  Télécharger l'article au format PDF

Etudiant en Classe préparatoire aux grandes écoles (CPGE), Paris.
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Voici un ouvrage classique, complet et clairement structuré qui permet de saisir les lignes directrices de l’histoire latino-américaine. De la colonisation espagnole à l’organisation sociale des colonies, en passant par les révoltes indépendantistes, tantôt écrasées, tantôt triomphantes, et l’impact de la Première révolution industrielle sur les jeunes républiques latino-américaines, les cinq siècles retracés ici par Pierre Chaunu se révèlent fondamentaux pour comprendre les réels enjeux de cette partie du monde.
Présentation du livre de Pierre Chaunu, "Histoire de l’Amérique Latine", Coll. "Que sais-je ?", Presse Universitaire de France, 2009, 128 p., ISBN : 9782130578710. En 2014, les PUF publient dans la coll. Quadrige un ouvrage de ce même auteur avec ce même titre qui semble très proche.
ANCIEN professeur d’histoire moderne à la Sorbonne, Pierre Chaunu (1923-2009) est surtout connu pour ses cris d’alarme concernant la démographie européenne. Sa thèse sur Séville et l’Atlantique (1504-1650) a fait de lui un précurseur de l’Histoire quantitative, branche de l’historiographie qui, s’appuyant sur les mathématiques, l’économie et la démographie, analyse l’évolution des empires et des civilisations. Au cours de ses travaux, il a collecté et rapproché les moindres données du commerce colonial espagnol entre 1504 et 1650 pour finalement devenir un spécialiste de l’Amérique coloniale. Protestant résolument engagé à droite, il a toujours défendu des positions conservatrices, notamment dans ses chroniques au Figaro.
Cet ouvrage, extrêmement documenté, retrace l’histoire d’un peuple qui, du siècle des conquistadores aux mouvements indépendantistes du XIXe siècle, n’a eu de cesse d’affirmer son unité face aux européens et à l’Amérique anglo-saxonne.
Du 32e degré de latitude nord au 54e degré de latitude sud, l’Amérique latine couvre 21 173 000 km², soit 15,9% des terres émergées. La première prise de possession de l’Amérique par des hommes se situerait entre 15 000 et 10 000 avant J.-C. Aujourd’hui, quelque 215 millions d’hommes peuplent les territoires latino-américains. Lorsque Christophe Colomb, en 1492, foule le sol américain, la cloche sonne d’une rencontre entre deux fragments inégaux de l’humanité. La colonisation de l’Amérique, il faut le dire, n’est autre que « la lutte du pot de fer contre le pot de terre ».

I. L’Amérique latine coloniale (1492-1808)

Le 11 octobre 1492, Christophe Colomb, parti à la recherche de l’Inde et de ses épices, découvre l’Amérique. Le 24 décembre, il fonde, dans l’île d’Española -actuelle Saint Domingue- le modeste établissement de la Navidad, embryon du futur Empire « sur lequel le soleil ne se couche jamais ». Les Rois Catholiques d’Espagne obtiennent alors la publication d’une série de bulles pontificales (mai 1493) en vertu desquelles l’entière possession des Indes de Castille leur revient, à l’exception du Brésil, arraché par les Portugais. En février 1519, Hernando Cortès, premier conquistador à débarquer sur la côte mexicaine, vainc l’empire Aztèque. La conquête de la Nouvelle-Espagne -de l’actuel Mexique à l’équateur- est ainsi rapidement close, laissant place à l’organisation des nouvelles colonies. Plus au Nord, les mythiques « Sept Cités », l’or et la chasse à l’esclave continuent cependant d’attirer nombre de conquistadores, tous poussés par le même rêve héroïque et brutal. De même, la conquête de l’Amérique du Sud espagnole, la Nouvelle Castille, se poursuit dans le sang : vierge de toute teinte d’idéalisme religieux, elle se fait par le truchement de personnalités puissantes, comme Francisco Pizzaro, qui parvient à jeter à terre l’Empire des Incas en 1533. Finalement, il faut attendre 1550 pour que les limites spatiales du continent soient à peu près définitivement délimitées.
Rapidement, le Pacte colonial se met en place : pour la métropole, les colonies constituent un réservoir de matières premières à bon marché et un domaine où écouler les produit de son industrie aux meilleurs prix. Si le système colonial mis en place se révèle alors si efficace, c’est que l’expérience des pays ibériques est particulièrement adéquate : l’Espagne et le Portugal n’ont qu’à transplanter aux Indes les institutions qui avaient été établies pendant les huit siècles dereconquista pour résoudre des problèmes analogues. Le roi exerce ainsi son pouvoir par l’intermédiaire d’organismes analogues aux institutions métropolitaines, comme, entre autres, la Casa de la Contratación (1503) et le Conseil des Indes ou Consejo de Indias (1524). Les conquistadores reçoivent le titre d’adelantado et leurs pouvoirs, considérables, sont uniquement limités par les administrations des villes, les ayuntamientos ou cabildos. Le pouvoir royal s’exerce par l’intermédiaire de l’Audiencia (1527 à Mexico, 1535 à Panama, 1542 à Lima...), tribunal exerçant pouvoirs administratifs et judiciaires tout en surveillant étroitement tous les fonctionnaires, et du vice-roi, choisi parmi les familles les plus illustres d’Espagne. Les audiencias qui couvrent en moyenne plusieurs fois la superficie de la métropole, se divisent elles-mêmes enCorregemientos, à la tête desquelles les corregidores et leurs alcaldes exercent la réalité de l’administration quotidienne. Au Brésil, l’administration portugaise est très proche de celle des Indes de Castille (le Conslho da India tient lieu deConsejo de Indias, les villes sont gouvernées par les senados da Camâra,analogues aux cabildos espagnols etc). En plus de ce système administratif complexe, l’Espagne transporte en Amérique son système d’impôts tracassiers et lourds. Outre les droits pesant sur son commerce, des donativos -dons qui n’ont rapidement plus rien de gratuit- l’Amérique Espagnole doit payer le droit très lourd du quinto, qui correspond au cinquième de sa production minière.
L’Amérique latine demeure très inégalitaire durant toute son histoire coloniale.
Dans son organisation sociale, l’Amérique latine demeure très inégalitaire durant toute son histoire coloniale. Au sommet se trouve une poignée d’Espagnols, qui seuls contrôlent toute l’Administration. Les créoles, qui constituent l’élite indigène riche (trois millions environ), se trouvent juste au-dessous, suivis de la masse des sangs mêlés (mestizos). Tout en bas se trouvent les dix millions d’Indiens, « bétail » où l’on puise pour les travaux des champs et des mines, suivis, s’il est possible de descendre encore plus bas dans l’échelle sociale, des esclaves noirs (près 800 000 dans les Indes de Castille).
De son côté, l’Église, et en particulier l’Église jésuite des XVIIe et XVIIIe siècles, joue un rôle de premier plan en parvenant à la conversion des Indiens à un christianisme sommaire, premier pas décisif vers l’européanisation. Certains œuvrent même pour la protection des indiens : Bartolomé de Las Casas obtient ainsi en 1545 un code des Nouvelles Lois, mais qui ne sera jamais intégralement appliqué.

II. L’effondrement du système d’indépendance de l’Amérique latine

De 1808 à 1823, l’édifice colonial bâti par l’Espagne et le Portugal s’effondre. Cette indépendance suit de prêt la révolte des Treize colonies anglaises, et le phénomène est du même ordre : les deux Amériques sont entraînés contre leur métropole par le grand courant libéral du XVIIe siècle. Mais là s’arrête l’analogie.
À la fin du XVIIIe siècle, les Espagnols relâchent progressivement le carcan du Pacte colonial. Ils laissent fleurir la contrebande, s’ils ne l’organisent pas eux-même (comme dans le port d’Acapulco), pour permettre à leur colonies de subvenir à leurs besoins. En 1778, Charles III met fin au monopole andalou : alors que Cádiz était le seul port qui échangeait directement avec l’Amérique latine depuis 1680 (date à laquelle Cadiz détrônait Séville), le monopole est aboli au profit de neufs nouveaux ports espagnols. Le pas le plus décisif est franchi le 18 novembre 1797, lorsque l’Espagne décide d’ouvrir les ports américains aux navires neutres : c’est la mort du Pacte colonial.
Début XIXe, l’aristocratie créole, catégorie sociale qui souffre le plus du Pacte colonial (instruite et ouverte aux idées du XVIIIe siècle mais brimée par les 300 000 espagnols de la Métropole) fomente les premières tentatives de soulèvement. C’est un échec. Cependant, l’Angleterre, qui, en pleine révolution industrielle, ne peut laisser s’échapper ces nouveaux débouchés, ainsi que la jeune république nord-américaine, envoient alors armes et capitaux aux révolutionnaires. Napoléon lui-même, après avoir constaté son impuissance à dominer ces territoires, se fait alors le champion de l’Indépendance, envoyant de nombreux agents provocateurs pour affaiblir l’adversaire espagnol. Certaines nations parviennent à proclamer leur indépendance : c’est ce la cas du Venezuela (5 juillet 1811), puis de l’Équateur (décembre 1811), et également de La Plata, du Chili, de la Bolivie, du Paraguay et de l’Uruguay. Mais, en 1815, après un formidable sursaut espagnol, Ferdinand II parvient à reprendre le contrôle de la quasi-totalité de ses colonies, à l’exception de La Plata. Il faut alors attendre 1817 pour que la révolution commence véritablement à triompher.
Simón Bolívar, héros de l’indépendance, réussit à enrôler par l’attrait de fortes payes six mille Anglais et Irlandais. Une grande partie de sa fortune y passe. Il délivre alors la Nouvelle-Grenade et à l’été 1819, avec son armée, il se jette par surprise à travers les Andes, où des sympathies actives l’attendent. Le 17 décembre 1819, les États-Unis de Colombie voient le jour, la Constitution est votée, S. Bolivar est élu président et devient dictateur militaire. Il parvient ensuite à reprendre le Venezuela : le 30 août 1921, la troisième République vénézuélienne est née, avec Bolivar à la présidence. Pendant ce temps, José de San Martin y Matorras libère l’Argentine : le 9 juillet 1816, la déclaration d’indépendance est établie. Les Argentins, derrière San Martin, se jettent à travers les Andes : en 1817, le Chili est délivré. Face au bastion tenace du Pérou, les deux libérateurs de l’Amérique Latine s’unissent. Ils parviennent finalement à en chasser le vice-roi et proclament l’indépendance en 1821. La Métropole décide de réoccuper Lima, mais le 18 janvier 1826, la dernière garnison espagnole se rend à son tour. La Nouvelle Espagne est également libérée. En 1926, à l’exception de Cuba et de Puerto Rico, l’Amérique espagnole est libre. Le Brésil, quant à lui, proclame son indépendance le 7 septembre 1822.
Quelques temps plus tard, la déclaration de Monroe (1823) feint une solidarité inter-américaine. C’est en réalité un coup d’épée dans l’eau. Une tentative plus sérieuse par Bolivar d’établissement d’une solidarité inter-américaine est concrétisée en 1826 lors du congrès de Panama. C’est finalement un échec : les nouveaux États ne sont pas prêts.

III. L’Amérique latine libre (?) : de la colonisation ibérique à la colonisation « yankee »

L’indépendance de l’Amérique latine laisse la place à une ère de difficultés politiques intérieures, d’effondrement démographique, mais avant tout de retard économique et technique. En effet, à l’heure des grandes transformations techniques de la Première Révolution industrielle, l’aristocratie sud-américaine, qui avait gaspillé ses revenus au jour le jour, au gré de ses désirs de luxe, se retrouve fort dépourvue lorsqu’il s’agit de réunir des capitaux. Seuls le Brésil, le Chili, l’Argentine et, dans une moindre mesure, l’Uruguay, sont favorisés : après moins de cinquante années de crise, le temps des convulsions politiques y est révolu. En dehors de cette zone de prospérité tournée vers l’Europe, il en est tout autrement des Républiques de l’Amérique tropicale, de l’Amérique des plateaux- Paraguay, Bolivie, Venezuela, Equateur etc. Les Indiens, 90%, et plus parfois, de la population totale, y constituent un élément d’instabilité politique. Incapables de promouvoir leurs intérêts économiques, ces pays connaissent des périodes de troubles et de dictatures qui se prolongent bien au delà des années 1960. De plus, le trouble intérieure de ces républiques se double rapidement de guerres inter-américaine. Frontières mal fixées, intrigues de réfugiés politiques, intérêts de nations extérieures... telles sont, en partie, les causes des six guerre qui ont opposèrent les États ibéro-américains depuis leur indépendance.
La Première révolution industrielle contraint l’Amérique latine à faire face à une deuxième conquête européenne : entre 1820 et 1832, quelque 6 000 000 d’Européens rejoignent l’Amérique Latine. La complémentarité des économies latino-américaine et européenne s’affirme alors. Les capitaux européens investis en Amérique latine explosent. Cependant, la montée en puissance de l’Axe et la Seconde guerre mondiale font prendre conscience aux États-Unis de la nécessité d’un rapprochement avec les pays de l’Amérique latine pour la défense de l’hémisphère occidental. La good neighbor policy du président Roosevelt est appliquée, les États-Unis multiplient leurs investissent (déjà 4 050 000 000 de dollars investis à la veille de la Grande dépression) et étendent leur influence sur l’ensemble de la Méditerranée américaine (politique du big stick).

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Voici un ouvrage complet et clairement structuré qui permet de saisir les lignes directrices de l’histoire latino-américaine. De la colonisation espagnole à l’organisation sociale des colonies, en passant par les révoltes indépendantistes, tantôt écrasées, tantôt triomphantes, et l’impact de la Première révolution industrielle sur les jeunes républiques latino-américaines, les cinq siècles retracés ici par Pierre Chaunu se révèlent fondamentaux pour comprendre les réels enjeux de cette partie du monde, si souvent prise au piège par les intérêts nord-américains et européens.
Copyright Décembre 2014-Tricaud/Diploweb.com

samedi 14 novembre 2015

COMPRENDRE DAESH


ci-dessous lien à copier pour lire une vidéo du site Le Monde.fr de 7 mn
https://www.qwant.com/?q=comprendre%20DAesh&t=videos

Autre video : reportage de l'émission "C'est dans l'air"  de mai 2015 avec participation du géopoliticien Pascal Boniface (IRIS) (durée de plus d'une heure)
 https://www.blogger.com/blogger.g?blogID=4680221051770348040#editor/target=post;postID=7556677381049161257

Pour aller plus loin : 
-internet : Daseh en 3 cartes sur le site diploweb.com
-radio : ENJEUX INTERNATIONAUX du 7 oct 2015 : pourquoi n'arrive-t-on pas à réduire l'Etat islamique ? à podcaster sur le site de France culture (émission de 9 mn)
Je peux envoyer le podcast par mail.

vendredi 6 novembre 2015

Précision sur le DS de vendredi

Ayant fait un croquis sur la Chine dans le monde, je vais plutôt proposer un croquis à l'échelle continentale (Asie entière) ou régionale (Asie du Sud, de l'Est ou du SE). Une certaine connaissance de la géographie interne des puissances est cpdt nécessaire (capitales, villes mondiales). En colles, il est possible que les colleurs vous demandent éventuellement de localiser des lieux clés (villes mondiales, iles...)

lundi 2 novembre 2015

Le Japon, un pays entouré d'ennemis

Extrait du n°3 de la revue Conflits dont un dossier consacré au Japon, Michel Nazet fait le point sur les différends territoriaux entre le Japon et ses voisins. Voir détail en dessous des deux pages.




mercredi 28 octobre 2015

Croquis : la puissance chinoise face au monde

Ci-dessous le titre et la légende, puis une série de croquis réalisés par les étudiants, accompagné d'un questionnaire dont l'objectif est de corriger un défaut de la classe : des croquis pas assez démonstratifs. pour finir, vous trouverez 2 légendes intéressantes





ENTRAINEMENT A LA VISION GLOBALE APPORTEE PAR UN CROQUIS
Sujet : La puissance chinoise face au monde.
Pour les différents croquis sélectionnés, posez-vous les questions suivantes en tentant d’argumenter de manière précise. Ex : pas de vision globale car influence mondiale de la Chine peu visibles en raison de flux mondiaux trop fins, trop peu nets.
1. Le croquis montre t-il l’influence mondiale de la Chine ? Pourquoi ?
2. Le croquis montre t-il l’influence régionale de la Chine ? Pourquoi ?
3. Le croquis montre t-il les limites de l’influence de la Chine ? Pourquoi ?
4. Bilan de cet exercice : quelles sont les erreurs à éviter ?