samedi 25 septembre 2021

Le dégel Ryad-Teheran, un espoir essentiel pour le Moyen-Orient (source : RFI)

 

Le dégel entre Téhéran et Riyad se confirme après le discours du roi Salman à l'ONU

Le roi d'Arabie saoudite Salman ben Abdelaziz Al-Saud via une déclaration préenregistrée, s'adresse à la 76e session de l'Assemblée générale de l'ONU à New York, le mercredi 22 septembre 2021.
Le roi d'Arabie saoudite Salman ben Abdelaziz Al-Saud via une déclaration préenregistrée, s'adresse à la 76e session de l'Assemblée générale de l'ONU à New York, le mercredi 22 septembre 2021. AP - JUSTIN LANE

Les signaux positifs se multiplient entre l'Iran et l'Arabie saoudite, les deux puissances régionales qui se sont opposées ces dernières années à propos de la Syrie, du Yémen, de Bahreïn et de nombreux autres dossiers régionaux.

De notre correspondant à TéhéranSiavosh Ghazi

Le porte-parole de la diplomatie iranienne Saïd Khatibzadeh s'est félicité du discours du roi Salman d'Arabie saoudite à l'Assemblée générale des Nations unies. Il a affirmé qu'il espérait que les négociations en cours entre Téhéran et Riyad allaient permettre de créer la confiance entre les deux pays.

« Nous avons déjà eu de très bonnes discussions, notamment à propos de la sécurité dans le golfe Persique et de sérieux progrès ont été faits », a déclaré Saïd Khatibzadeh, ajoutant que ces discussions pourraient permettre d’établir de bonnes relations entre Téhéran et Riyad.

Trois séries de discussions ont déjà eu lieu entre l'Iran et l'Arabie saoudite à Bagdad. Selon l'ambassadeur d'Iran, une quatrième série de discussions est prévue entre les deux pays. L'Iran et l'Arabie saoudite sont en froid depuis la rupture de leurs relations diplomatiques en janvier 2016. Les deux pays s'opposent à propos de la Syrie, du Yémen, mais aussi à propos de la situation à Bahreïn ou au Liban.

Ryad s'inquiète aussi du programme nucléaire de l'Iran. Les discussions entre la République islamique d'Iran et l'Arabie saoudite ont commencé après que le président américain Joe Biden a opéré un changement dans sa politique envers Riyad.

vendredi 17 septembre 2021

COMPRENDRE LE CONFLIT ISRAEL/PALESTINE/PAYS ARABES

 Le conflit Israël-Palestine est ancien : il explose avec la création d'Israël (1948), mais est déja présent lors du mandat britannique en Palestine . Longtemps central dans la région, la normalisation des relations entre Israël et les pays arabes, qui s'est accélérée en 2020 (EAU Bahrein Soudan et Maroc) semble condamner l'espoir d'un Etat palestinien et laisser les Palestiniens face à leur division (Hamas à Gaza et OLP en Cisjordanie). 

Voici qques textes et cartes pour vous éclairer sur ce conflit qui n'a jamais quitté l'ONU...



Source : P.Boniface et H.Védrine, Atlas des crises et des conflits, Fayard,2021
Complément cartographique (source : Atlas du monde diplomatique, 2003)

En 2020, le plan Trump est censé résoudre le conflit israélo-palestinien. En échange d'importants investissements (100 milliards apportés par les Etats arabes), les Palestiniens doivent renoncer aux frontières de 1967, oublier la question des réfugiés (retour impossible) et se contenter d'un Etat croupion.
source : Grand Atlas 2021 (direction F.Tétart)

Vision cartographique du plan Trump



Désormais, le rapport de force est de plus en plus favorable à Israël :  pays développé, riche, son savoir-faire technologique et militaire reconnu poussent plusieurs dirigeants arabes à faire le pas de la reconnaissance officielle. Dans l'immédiat, les Saoudiens n'osent le faire car ils veulent certainement être toujours reconnu dans le monde arabe comme un pays leader qui ne peut abandonner les Palestiniens (mais de fait des relations informelles ont lieu).
Source : Atlas des crises et des conflits cité plus haut.

Les perspectives d'un Etat palestinien s'éloignent de plus en plus, aussi, ces reconnaissances officielles ne permettront pas les conditions d'une paix, car la rue arabe soutient toujours la cause palestinienne qui reste soutenue par des puissances majeures (Turquie d'Erdogan et Iran).
Source : P.Boniface, Atlas des relations internationales, A.Colin, 2020.

Que reste-t-il de la Palestine ? Quel Etat est possible en Cisjordanie, véritable gruyère ?

La situation en 2021 : deux micro espaces non autonomes contrôlés par Israël.
source : Grand Atlas 2019

Serge Boyer, le 17 septembre 2021.












vendredi 10 septembre 2021

Un nouveau gouvernement au Liban (source : site Brief.me, newsletter du 10 septembre + documents illustratifs de la revue Moyen-Orient n°51, été 2021)

 


Un nouveau gouvernement nommé au Liban

 Qui fait partie du nouveau gouvernement ?

Un nouveau gouvernement a été formé aujourd’hui au Liban, a annoncé la présidence du pays. Le pays traverse une importante crise politique et n’avait plus de gouvernement depuis août 2020, lorsque le cabinet de Hassane Diab a démissionné après l’explosion meurtrière survenue dans le port de Beyrouth, la capitale. Après plusieurs tentatives de négociations infructueuses, le président, Michel Aoun, a chargé en juillet l’ancien président du Conseil (équivalent du Premier ministre) Najib Mikati de former un cabinet. Le nouveau gouvernement, dont les postes sont répartis à égalité entre chrétiens et musulmans, est composé de 22 ministres, dont une femme, d’un vice-président du Conseil et d’un Premier ministre, Najib Mikati. Fondateur avec son frère d’un fonds d’investissement, il est la personne la plus riche du Liban, selon le classement du magazine américain Forbes.

 Comment fonctionne le système politique libanais ?

Le système institutionnel libanais est basé sur un « pacte national » non écrit, conclu en 1943, qui s’appuie sur le recensement de 1932, selon lequel le président libanais doit être un chrétien maronite, le président du Parlement un musulman chiite et le Premier ministre un musulman sunnite. « Le processus de formation des gouvernements est le plus souvent apparu extrêmement laborieux », estimait Bruno Lefort, chercheur associé à l’Institut français du Proche-Orient, à Beyrouth, dans un entretien publié en 2020 sur le site Les Clés du Moyen-Orient. Il jugeait le système confessionnel libanais « profondément en crise ». En mars, l’ancien Premier ministre Saad Hariri, qui était chargé de composer un nouveau gouvernement et prônait une équipe de spécialistes non partisans pour mener les réformes, a accusé le président libanais d’imposer une répartition « confessionnelle et partisane » des ministères.

 Où en est la crise économique que traverse le Liban ?

Le Liban fait face à une grave crise économique et sociale depuis fin 2019. La valeur de la devise du pays, la livre libanaise, s’est effondrée et l’inflation a atteint quasiment 85 % en 2020 contre 3 % l’année précédente, selon la Banque mondiale, un organisme de financement du développement. L’institution estimait en juin que la crise économique et financière traversée par le Liban pourrait être l’une des « trois crises mondiales les plus sévères depuis le milieu du XIXe siècle ». Le pays connaît d’importantes pénuries d’essence, d’électricité et de produits de base depuis quelques mois, qui s’expliquent en partie par le fait que « l’essence, les médicaments et beaucoup de produits de base étaient subventionnés par l’État », explique Karim Émile Bitar, directeur de recherche à l’Iris, un centre de réflexion géopolitique, dans un article publié par L’Express en août. « L’État libanais, étant aujourd’hui en faillite, n’est plus en mesure de subventionner ces produits de base », poursuit-il.


POUR ALLER PLUS LOIN



Notre dossier de septembre 2020 sur l’instabilité politique au Liban.



Un reportage sur la crise économique au Liban diffusé en juillet par Brut.