mercredi 12 février 2020

retour sur continents : partie 2 : l'Europe de la Défense avance + un exemple de réussite d'une firme européenne, Airbus Helicopters (source : La Tribune)




cHAR, CHASSEUR... les projets d'ARMES COMMUNES
FORGENT UNE FUTURE EUROPE DE LA DEFENSE
Ici exemple des cooperations autour de la france
(source : revue conflits n°25)


exemple du SCAF

SCAF : un vote du Bundestag en trompe l’œil ?

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Les parlementaires allemands dictent leurs conditions à l'avancement du programme SCAF.
Les parlementaires allemands dictent leurs conditions à l'avancement du programme SCAF. (Crédits : Dassault Aviation / Eridia Studio / V. Almansa)
Le Parlement allemand a validé un premier contrat de R&T dans le cadre du programme du Système de combat aérien du futur (SCAF). Un programme crucial pour la souveraineté des deux pays qui reste soumis aux conditions des parlementaires allemands.
Le Bundestag a approuvé mercredi le premier contrat de Recherche et Technologie du programme SCAF (Système de combat aérien du futur) d'une durée de 18 mois (phase 1A), une étape cruciale pour le lancement du successeur du Rafale et de l'Eurofighter. Un contrat qui s'élève à 155 millions d'euros au total et financé à parité par la France et l'Allemagne. Mais la façon dont s'est déroulé le vote laisse un goût amer. "Nous allons le faire car nous ne voulons pas détériorer les relations franco-allemandes, et ce juste avant la venue du président français Emmanuel Macron ce week-end en Allemagne pour la Conférence sur la sécurité de Munich", a expliqué à l'AFP avant le vote le rapporteur du projet à la commission du Budget, Rainer Brandl.
De bien mauvaises raisons pour approuver un contrat aussi important même si en France on se satisfait quand même du vote. La citation "A chaque jour suffit sa peine" colle à merveille à la coopération franco-allemande sur le SCAF. Cela confirme que la France doit se préparer à une véritable course de haies face aux oukases réguliers des parlementaires allemands influencés par les industriels allemands, MTU ainsi que le groupement industriel composé d'Hensoldt, Rohde & Schwarz, ESG et Dielh.
"Le parlement allemand vient de valider une étape cruciale pour le système de combat aérien du futur qui équipera les armées espagnole, allemande et française. Les voyants sont au vert pour développer un prototype d'avion de combat, qui volera en 2026", s'est réjoui dans un Tweet la ministre des Armées, Florence Parly.

Une technologie clé revendiquée par les Allemands?

En outre, les parlementaires allemands, qui depuis le début craignent que les industriels français soient trop dominateurs dans le projet, ont posé des conditions. Ils veulent en particulier qu'un autre projet militaire franco-allemand d'envergure, le programme de char MGCS (Main Ground Combat System), dont les Allemands sont chefs de file, progresse au même rythme que celui de l'avion du futur. Les deux projets doivent avancer "en parallèle", indique une résolution également votée mercredi sur le sujet. Sauf que c'est du côté allemand que cela bloque en raison des revendications démesurées d'un industriel allemand Rheinmetall...
Sur le SCAF, le programme est pourtant parfaitement équilibré industriellement au sein des cinq piliers. L'avion de combat (NGF, Next Generation Fighter) est sous maîtrise d'oeuvre de Dassault Aviation, le moteur sous celle de Safran tandis que le combat collaboratif connecté et les drones sont sous maîtrise d'oeuvre d'Airbus. Enfin, la coordination du programme est partagé entre Dassault Aviation et Airbus. Pourtant les députés ont demandé des garanties pour que les intérêts des entreprises allemandes du secteur technologique soient mieux pris en compte dans le développement du projet. Ainsi, l'une des recommandations du Bundestag pourrait concerner la revendication par les Allemands d'une des technologies clés du SCAF... C'est bien pour cela que le vote du Bundestag est en trompe l'œil.

Et l'Espagne ?

La prochaine étape majeure du programme sera l'intégration de l'Espagne ainsi que l'implication de fournisseurs supplémentaires à partir de la Phase 1B, qui sera lancée à l'issue du succès de la Phase 1A. Car ce premier contrat de R&T doit logiquement amener les industriels vers un deuxième contrat plus ambitieux, qui reste encore à définir par la France et l'Allemagne. Il doit être signé entre mi-21 et mi-22.
Pour l'intégration de l'Espagne dans le SCAF, les industriels discutent déjà entre eux même si la guerre entre Airbus et Indra, le champion espagnol choisi par Madrid pour coordonner les industriels locaux au détriment du constructeur européen, n'est pas encore terminée. "Airbus n'a toujours pas accepté ce point", assure-t-on à La Tribune. Les industriels français et allemands devront faire de la place à Indra, qui ne sera pas a priori présent dans les cinq piliers, mais aussi au motoriste ITP et le groupe d'ingénierie et de technologie Sener, notamment