Nouvelle Epreuve GEM

SOMMAIRE 
1  fiche d'évaluation
2 rapport du jury 2019 
3 exemple d'introduction type GEM
4 liste des Ecoles qui adhérent au jury GEM

ECS1/2 - FICHE D’EVALUATION DE DISSERTATION D’HGG  – nouvelle épreuve GEM 2019 –projet au 11 décembre 2018,  mars 2019      Aspects nouveaux
PHASE
COMPETENCES
STRUCTURE  ET ELEMENTS DE NOUVEAUTES
COMMENTAIRES PERSONNELS
 CODE
Intro

         


Contextualiser
Bornes du sujet
Contexte/bornes :

11
-  .  +
Définir un sujet et lui donner un sens
Scan du sujet : O pertinente O correcte O mal choisi                                   
Sens du sujet : O pertinente O correcte O mal choisi                                   
12
-  .  +
Problématiser
Problématique : O pertinente O correcte O mal choisi                                   
13
-  .  +
Répondre à la problématique
1er chgt majeur : répondre dès l’introduction à la problématique est normalement déconseillé et vu comme un défaut pour une dissertation « classique » ; l’idée est ici d’émettre une hypothèse avant d’annoncer la démarche choisie ; FINALEMENT, ce n’est pas un pb essentiel car votre annonce du plan est déjà une manière de répondre à votre problématique.

Annoncer un plan
O Annonce entre une seule phrase avec utilisation des chiffres romains (I II III) ou terme d’une part… O perfectible   
O annonce peu claire    O annonce qui ne correspond pas au développement rédigé                                                                        
  14
-  .  +
Déve-loppe-ment 

/
Plan

Logi-que 
plan logique  O oui  O peu évident   O illogique
Equilibré :    O oui  O perfectible
Plan autorisé en 2,3 ou 4 parties. L’idée est de « casser » les codes habituels de la dissertation « classique en 3 parties pour laisser libre cours à la créativité des candidats. Je déconseille pour autant les plan en 4 parties qui risque de trop « composer » votre réflexion.

21
-  .  +
Com-plet 
Prisme du sujet :
-au niveau historique :              O bien  O perfectible 
-au niveau économique :          O bien  O perfectible 
-au niveau politique et culturel : O bien  O perfectible 
-au niveau géographique :        O bien  O perfectible
O des oublis peu nbx  O des oublis importants
22
-  .  +
Con-nais-san-
ces



Niveau global
Niveau et qualité des connaissances :
O bien  O perfectible  O des erreurs  O du hors-sujet
31
-  .  +
Qualitéet clarté des
argu-ments
1. Arguments cognitifs personnels :
O bien choisis O perfectibles
2. Utilisation des doc fournis :
O bien O pas assez O pas du tout
8 documents accompagnent le sujet ; LEUR ANALYSE GLOBALE DOIT ETRE FAITE afin de permettre une d’argumentation (il est conseillé de citer les sources).
32
-  .  +
3. Engagement/position :
O bien O pas assez O pas du tout
A faire avec prudence car disserter consistera toujours à analyser et non juger ;
34
- .  +
4. Clarté et richesse des idées :
-termes clés  :  O ok O correct  O perfectible             
-auteurs/citations : O ok O correct O perfectible            
33
-  .  +
Con-clus°
 
Synthèse sur le sujet
                 

Réponse  à la problématique :
Donc ici le résumé des parties et la réponse à la problématique ne font qu ‘un. C’est plutôt logique
41
-  .  +
Relancer la réflexion   par la prospective        +
Prospective, stratégies des entreprises
Doit être au cœur de la conclusion. Ici, cela rejoint l’engagement (vu plus haut) car faire de la prospective, c’est aussi émettre des hypothèses personnelles
42
-  .  +
Forme 
    
          
Faire un travail soigné et concis
SOIN ORGANISATIONNEL : O alinéa O passage entre les parties…
CONCISION : O copie dense et claire  O copie trop longue

51
-  .  +
Ortho et style
FAUTES : O aucune O qques unes O trop  O répétitives : oubli fréquent de: O accents O majuscules O virgules O pluriel
STYLE : O bien O correct O perfectible car O phrases trop longues
52
-  .  +
           
O T.B.            O Bien            O A.B.            O Correct            O insuffisant       O très insuffisant                                                          

Serge Boyer, le 22 mars 2019

PREMIER RAPPORT DU JURY POUR EPREUVE 2019

HGG GEM
RAPPORT  Yves SCHEMEIL
2019

1 – Le sujet
Le multilatéralisme est-il menacé ?



2 – Eléments de barème
Définition du multilatéralisme, rappel de son évolution depuis 1945 (avec si possible plongées dans la période précédente où il naît, et même plus tôt encore, par exemple 1648) ; énoncé des obstacles récents, discussion de la capacité d’adaptation des acteurs, exemples de transformations en cours et de réformes souhaitables.
 Utiliser les documents pour montrer que le multilatéralisme est la condition du bilatéralisme et du régionalisme qui se développent tous les deux simultanément, et pour souligner qu’il devra désormais convenir aussi bien au Sud global qu’aux grandes puissances occidentales.
Montrer comment les gouvernements des pays non occidentaux et des puissances montantes s’en saisissent, mais aussi comment les populations dans les pays occidentaux en ont besoin pour lutter contre les aspects indésirables pour eux de la mondialisation.
Attentes du jury
Capacité à rechercher des causes (par exemple, le nombre croissant d’Etats, leurs inégalités) et à les relier à leurs effets (le blocage des négociations encours, l’affaiblissement des alliances).
Copies structurées, concises, claires, sachant combiner la préparation suivie avec les documents fournis et l’actualité récente, sans vouloir jeter de la poudre aux yeux.
En bref, les bonnes et très bonnes copies mêlent à la fois pertinence de la réflexion et de la démonstration, précision de l’argumentation et des exemples, structure du plan, clarté de l’expression, et présentation soignée. Un bon tiers a vraiment essayé de s’approprier l’originalité de cette nouvelle épreuve de géopolitique au sein de la BCE.


3 – Remarques de correction, commentaires synthétiques (ce qui a été bien traité/compris, ce qui a été mal traité/mal compris, exemples de plans)
Le sujet a plu, mais il a été souvent été mal compris. Le mot multilatéralisme en lui-même est mal connu, il est souvent synonyme de « gouvernance », multipolarité, « ordre mondial » ; ou alors, il est limité aux aspects économiques et commerciaux (en dépit des cartes sur les alliances fournies) et traduit en « libre-échange » voire « commerce mondial ». On loppose trop souvent au régionalisme (pourtant un « plurilatéralisme » ou un « minilatéralisme »). Nombre dinstances majeures de négociations multilatérales ont été ignorées ou peu traitées (notamment lUE), dautres, mineures, inutilement mentionnées (ONG, société civile, crime organisé). Le retour au souverainisme a rarement été discuté
Lintroduction est souvent trop courte, peu problématisée (le sujet est peu discuté), et sans lien logique avec le plan annoncé (sauf dans les meilleures copies). De ce fait, des sous-parties semblent parfois déconnectées les unes des autres.
La conclusion a rarement été prospective (il y a eu peu de développements sur les scénarios davenir, et sur les réformes possibles du système multilatéral).
La dimension historique du sujet est rarement prise en compte (ou brièvement résumée en introduction), la pluralité des acteurs se résume souvent à une opposition entre pays occidentaux et pays émergents.
Les documents sont peu utilisés voire pas du tout (une copie sur 3 ou 4 ne sy réfère pas du tout). Certaines copies qui témoignent de peu de connaissances font une sorte de copier-coller de résumés de documents mis bout à bout, sans aucun ajout personnel. Dautres copies ne font que citer les documents entre parenthèses tandis que certaines ne cherchent pas du tout à les analyser elles se contentent de les mentionner.
Les références à lactualité se limitent le plus souvent à Trump, au Brexit, à la Chine et à sa route de la soie, et à la montée des populismes (pas toujours bien analysée).
En dépit dune calligraphie lisible (parfois caviardée de façon abusive), orthographe et syntaxe sont parfois approximatives. La chronologie aussi.


4 – Conseils aux futurs candidats
Penser lintroduction comme une sorte de résumé de la démonstration (la situation, ses causes, les enjeux, les questions qui en découlent, les problèmes posés et les contradictions observées, le plan qui simpose alors). Ne pas oublier la profondeur historique (on pouvait au moins remonter jusque à la SDN). 
Ne pas se limiter au plan en 3 parties. Faire des sous-parties dont la nécessité simpose d’évidence, et qui soient clairement repérables : il ne suffit pas de les énoncer en chapeau de partie suivies dun (a), (b), (c), etc., alors même que les parties ne sont pas distinguées par des titres et des numéros.
Eviter de donner limpression davoir bachoté en multipliant les références dune façon excessive au lieu de faire preuve dune véritable maîtrise de la littérature sur le sujet, qui appelle la parcimonie des citations vraiment pertinentes. Plus généralement, éviter toute forme de liste ou de catalogue de références, de faits, de questions sans réponse. Le « name dropping » ne doit pas tenir lieu de réflexion personnelle et nuire à la cohérence densemble du propos.
Donner des exemples étoffés, adaptés aux besoins de la démonstration (ils peuvent illustrer des pistes ouvertes par les documents).
Relire sa copie pour éviter les fautes grossières et les erreurs factuelles qui gênent la lecture et déconcentrent les correcteurs.



5 – Suggestions d’améliorations pour cette épreuve (non publiées)
Former les formateurs à lutilisation des documents (ils ouvrent des pistes  et en ferment dautres), à l’évolution des plans habituellement conseillés (il faut apprendre à développer les introductions, à rédiger des conclusions prospectives, à structurer le texte en parties découlant logiquement de la problématisation de départ). Tout ceci renforcera loriginalité de l’épreuve.
Obliger les candidats à rédiger en noir et non pas en bleu, autoriser le correcteur (plutôt que le caviardage), laisser une marge en haut de la copie ou à gauche du texte pour faciliter les annotations des correcteurs.
Ne pas sen tenir aux écarts-types et moyennes habituelles : l’épreuve est discriminante, il y a des très bonnes et des très mauvaises copies.




DOCUMENT ANNEXE :
En fonction de la matière : corrigé type et/ou bonnes copies (il est important de bien préciser le numéro d’anonymat du candidat).

Se rapprocher d’un plan du type de ceux-ci :
Plan n°1 :
 Première partie. Le multilatéralisme a joué dans le passé un rôle globalement positif ; mais est aujourd’hui affaibli ;
  Deuxième partie. Pourquoi il est contesté ? Par qui et par quoi ?
  Troisième partie. Il reste indispensable, au Sud comme au Nord ; même s’il doit être repensé ; ce qu’il pourrait devenir.

Plan n°2 :
Première partie. Le multilatéralisme a jusqu’à présent été lié à la paix et au progrès économique. Sous-partie A : son histoire, et son expansion, qui montrent que l’on a réalisé très tôt sa nécessité, mais aussi qu’il n’a été formalisé et généralisé vraiment qu’après 1945 ; sous-partie B : ses justifications – son rôle pacificateur et ses effets sur le commerce mondial, voire sur l’environnement et le climat ; sous-partie C : son évolution – il pousse au bilatéralisme soit pour se dégager de ses contraintes soit pour en ajouter d’autres, et il se décline en régionalismes qui peuvent le dénaturer.
Deuxième partie. Il est désormais sous la pression de parties prenantes qui le    contestent : ne pouvant s’en priver, elles cherchent à le réformer pour l’adapter à son temps. Sous-partie A : les menaces – protectionnisme, retour à la souveraineté nationale ; plurilatéralisme restreint ; sous-partie B : leurs causes – les inégalités et le nombre d’Etat vont croissant, le Nord et le Sud s’opposent, les grandes puissances trichent ; sous-partie C : des effets limités –même les contestations le renforcent, le régionalisme en vogue est en effet conditionné par un multilatéralisme préalable).
















Epreuve de géopolitique GEM, Concours BCE
conçu par Yves Schemeil





Sujet 0.2
Cette version : 31 janvier 2019


Le sujet : Pourquoi des populations se déplacent-elles massivement dans le monde malgré les épreuves auxquelles elles sont soumises au cours de leur exode ?


Quelques indications pour bien le traiter :

Vous vous appuierez sur les connaissances acquises lors de la préparation à l’épreuve, les pistes de réflexion qui suivent, et les documents qui vous sont proposés (sans les commenter un à un), voire d’autres sources pertinentes pour illustrer votre propos. Les documents à l’appui ne sont que des exemples parmi d’autres de faits ou d’idées qui pourraient vous aider à mieux répondre à la question posée.


Pistes de réflexion

Les déplacements de population ont des causes diverses (migration économique, abandon de domicile pour cause de conflit intense, fuite organisée, déportation, etc.). Mais ils sont tous influencés par les déséquilibres géoéconomiques et géopolitiques du monde contemporain et par les différences de compétitivité et de conjoncture économique ; ou alors, ils sont les effets de conflits locaux.

En dépit d’images largement diffusées il ne s’agit pas d’une question d’actualité : l’histoire est riche en mouvements de population volontaires ou forcés. Toutefois, l’accélération de la mondialisation et la multiplication des organisations internationales compétentes et des intégrations régionales depuis la fin de la Seconde guerre mondiale ont rendu la situation plus complexe encore. Et les flux démographiques ont parfois changé de direction.


Les attendus


Esprit de l’épreuve

Il est d’abord attendu des candidats et des candidates une prise de position qui ne soit pas morale sur la question du déplacement de population, ses causes, et ses effets.

L’explication avancée peut venir d’une cause jugée plus déterminante que d’autres. On peut aussi passer en revue différents facteurs explicatifs possibles puis estimer le poids relatif de chacun dans l’explication des déplacements observés.


Sur le fond

Tout sujet résume un ensemble de problèmes : il faut donc dire lesquels sont posés ici.

Il reste que chaque copie atteste d’une démarche personnelle, basée sur des connaissances acquises. L’essentiel est qu’elle soit riche et convaincante. Des références pertinentes et brèves à des auteurs dont les travaux ne sont pas cités dans le sujet mais peuvent utilement conforter la démonstration seront un plus, sans être une nécessité (tout dépend de l’usage qui en est fait : ni par déférence ni pour impressionner les correcteurs, mais pour venir à l’appui d’un raisonnement).


Sur la forme

Il s’agit d’une dissertation, déroulée selon les conseils donnés lors des préparations, notée de façon globale et non en fonction de « points » attribués aux sous-questions évoquées.

La clarté de la démonstration ainsi que la qualité des exemples empiriques et des faits historiques choisis compteront dans la notation. 

Le sujet doit d’emblée être défini (voire volontairement limité) et problématisé (de quels problèmes discutés dans le monde académique est-il un exemple ? Sur quelles contradictions substantielles ou difficultés méthodologiques attire-t-il l’attention ?). Sa construction doit être soignée et annoncée de façon claire dès l’introduction. Il n’y a pas de plan recommandé, il doit juste être explicite et adéquat à la démarche adoptée et comporter le nombre de parties permettant d’atteindre ce but (qu’il s’agisse de deux parties, de trois parties ou plus). La cohérence argumentative et la concision rédactionnelle sont des atouts.

A éviter absolument : banalités, paraphrase, catalogue d’exemples ou de faits tenus pour des preuves alors qu’il ne s’agit que d’illustrations, jugements non étayés par des données, rafale de questions sans réponses.

La documentation devra être utilisée de façon opportune. Les candidats et les candidates s’appuieront sur elle pour étayer leurs arguments. L’usage des données statistiques et des faits d’histoire sélectionnés (pas obligatoirement tous ceux qui sont fournis) sera justifié par leur contribution précise à l’explication qui aura été retenue dans la copie.
Il sera opportun de citer chaque support documentaire au fil de la dissertation, lorsque la nécessité se présentera. Mais il ne faudra surtout pas se livrer à un commentaire de texte ni d’ailleurs à un commentaire de carte et encore moins les présenter de façon distincte de l’argumentation, dans une partie qui suivrait celle-ci pour l’illustrer.

Ces supports sont choisis pour leur capacité à alimenter la réflexion, à consolider une analyse, à faire naître une question pour laquelle le candidat ou la candidate n’a pas la réponse mais qu’il ou elle estime pertinent de poser. Ils n’ont pas vocation à être résumés ni discutés en tant que tel dans la dissertation.

Des éléments prospectifs seront appréciés, ils contribueront à améliorer à la marge une bonne note déjà obtenue grâce au reste de la dissertation, comme une bonification.




































Documents à l’appui :

Indicateurs chiffrés

Nombre de personnes déplacées dans le monde.  Source : HCR 2018

-Macintosh HD:Users:schemeiy:Desktop:576418674.jpgMacintosh HD:Users:schemeiy:Desktop:576417df4.jpg



Sources des déplacements forcés en 2018. Source : Organisation Internationale pour les Migrations (OIM/IOM) : températures extrêmes, tremblements de terre, incendies d’espaces naturels, sécheresses, cyclones, autres tempêtes, inondations.


Cartes

Les réfugiés dans le monde. Source : ONG Asile Suisse




Les itinéraires des déplacés irréguliers et les principales étapes intermédiaires en Afrique. Source : Politico (sites de transit ; trajets des armes, de la drogue etc. ; trafics ; goulots d’étranglement ; milice dominante ; conflits principaux)

Chronologie

Les vagues de réfugiés. Source : Le Monde, 2015


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Extrait d’un article portant sur un aspect de la question

« Les jeunes harragas maghrébins se dirigeant vers l’Espagne : des rêveurs aux “brûleurs de frontières” », par Chadia Aarab, Juan David, et Sempere Souvannavong Migrations Société, 2009/5 N° 125 | pages 191 à 206.

« Le terme hrague (ou ahrig, hrig) — d’origine arabe et berbère — signifie en premier lieu “brûler” et est utilisé pour dire, par exemple, que quelqu’un s’est brûlé la main avec le feu. Il est aussi utilisé au figuré avec le sens de “brûler la frontière”, “brûler la mer”, comme on dirait “brûler un feu rouge”…

Dans le contexte migratoire, le terme hrigue s’est répandu au cours des années 1990 et a pris le sens de passer d’un pays à un autre d’une manière illégale en brûlant toutes les étapes d’un visa officiel et légal. Les harragas sont donc, littéralement, “ceux qui brûlent” ; ils brûlent la frontière, leurs papiers pour traverser la mer, sans identité, sans passé, sans histoire. C’est donc un néologisme qui apparaît en même temps que le phénomène qu’il décrit et « qui désigne tous ceux qui tentent de partir en Europe sans papiers ».
La figure du harraga est momentanée, car il s’agit d’une étape chez le migrant. Une fois installé dans le pays de destination, en l’occurrence l’Espagne, le harraga n’existe plus. Il est dans une autre étape, celle du “nomade” ou de l’“errant”…

Cette jeunesse en “mal de vivre”, souffrant du “mal de liberté”, ne migre pas, elle “brûle les frontières” dans un contexte géopolitique défavorable à la circulation des hommes en provenance du Sud. Pour ces “brûleurs de frontière” partir est une obsession, une lueur d’espoir, et pour eux risquer la mort vaut mieux que de continuer à vivre au Maghreb…

Interrogé au Maroc puis en Espagne, Mustapha, obnubilé par l’envie de partir, affirme : « Tous les jeunes parlent de cela, de partir, de trouver des solutions pour partir. En majorité ils cherchent à partir [...]. C’est difficile de répondre à ce pourquoi ils veulent partir. Tu es là à attendre, tu regardes au loin à l’horizon. Tu ne travailles pas et tu ne peux pas travailler au Maroc. Même ceux qui ont des diplômes ne trouvent pas de travail [...]. Avant, quand j’étais au Maroc, je pensais beaucoup, je réfléchissais, je me tracassais, je m’énervais... Je ne pensais qu’à une chose : comment arriver en Europe ? Tu en rêves toutes les nuits. Et quand on y est arrivé, tu te sens mieux d’abord dans ta tête ». Pour sa part, Mohamed, interrogé en Algérie, préfère « être mangé par les poissons que mourir au pays »…

Ce n’est donc pas tant la pauvreté économique qui pousse les jeunes à partir, mais la pauvreté sociale et intellectuelle, la précarité, l’absence de libertés individuelles, le manque d’espaces de liberté, d’échanges, de dialogue, de rencontre, le manque de lieux de sociabilité. L’absence de tous ces éléments déterminants pour un jeune et pour son épanouissement personnel le pousse un jour ou l’autre à se révolter et à partir…

Le “politiquement correct”, et parfois la méconnaissance de ce qui se passe de l’autre côté de la Méditerranée, conduit souvent les médias à présenter les harragas comme des victimes passives de réseaux mafieux plutôt que comme des personnes actives ayant leur propre projet migratoire… Toutefois, la distance qui sépare les deux rives de la Méditerranée occidentale ne justifie pas en elle-même la nécessité de réseaux de passeurs professionnels pour se rendre en Espagne par voie maritime. Ce sont plutôt les difficultés imposées par le durcissement des politiques migratoires et le renforcement des moyens de surveillance et de contrôle (garde-côtes, SIVE, FRONTEX, collaboration plus étroite de la part du Maroc avec l’Union européenne) qui vont rallonger et complexifier les routes migratoires, augmenter les difficultés ainsi que les coûts en argent et en vies humaines, et donc créer le besoin de réseaux de passeurs. Il s’agit d’un processus similaire à celui qui se produit dans le domaine des migrations entre les États-Unis et le Mexique depuis la mise en place de l’opération Gatekeeper en 1994 ».


Une photo édifiante

 Des déplacés faisant la queue pour une distribution de nourriture, dans un camp à la frontière gréco-macédonienne (11/6/2016, Reuters)




ECS1/2 - FICHE D’EVALUATION DE DISSERTATION D’HGG  – nouvelle épreuve GEM 2019 –projet au 11 décembre 2018
PHASE
COMPETENCES
COMMENTAIRES
 CODE
Intro

         


Contextualiser
Bornes du sujet
Contexte/bornes : O bien défini
                                           O pas assez/mal 









11
-  .  +
Définir un sujet et lui donner un sens
Termes du sujet :  O bien/AB défini
                                           O pas assez/mal
Sens donné au sujet :  
                               O OK     O perfectible
12
-  .  +
Problématiser
Problématique :    O pertinente  O correcte
                                         O mal choisi  car :
13
-  .  +
Annoncer un plan
O Annonce entre une seule phrase avec utilisation des chiffres romains (I II III) ou terme d’une part… O perfectible   
O annonce peu claire    O annonce qui ne correspond pas au développement rédigé                                                                         
  14
-  .  +
Cohérence
                                                
Déve-loppe-ment 

/
Plan

Logi-que 
plan logique  O oui  O peu évident   O mal choisi
Equilibré :    O oui  O perfectible




 























21
-  .  +
Com-plet 
Prisme du sujet :
-au niveau historique :              O bien  O perfectible 
-au niveau économique :          O bien  O perfectible 
-au niveau politique et culturel : O bien  O perfectible 
-au niveau géographique :        O bien  O perfectible
O des oublis peu nbx  Odes oublis importants
22
-  .  +
Eléments de prospective du sujet : nouveau
O bien  O perfectible    O oublié
Volonté de répondre aux problèmes soulevés : nouveau
O bien  O perfectible 
23
-  .  +
Con-nais-san-
ces



Niveau global
Niveau et qualité des connaissances :
O bien  O perfectible  O des erreurs  O du hors-sujet
31
-  .  +
Qualitéet clarté des
argu-ments
Arguments cognitifs personnels :
O bien choisis O perfectibles
Utilisation des doc fournis :
O bien O pas assez O pas du tout
32
-  .  +
Engagement/position : nouveau
O bien O pas assez O pas du tout
34
- .  +
Clarté et richesse des idées :
Mise en valeur de termes clés pour le sujet :                
                      O bien O pas assez/du tout 
Mise en valeurs des auteurs/citations :
                      O bien O pas assez/du tout
33
-  .  +
Con-clus°
 
Synthèse sur le sujet
                 
Bilan des  parties : O Ok O perfectible car…





Réponse  à la problématique :
O oui  O perfectible car… 
41
-  .  +
Relancer la réflexion           +
Relance : O pertinente  O à améliorer
42
-  .  +
Forme 
    
          
Faire un travail soigné
COPIE AEREE/STRUCTUREE : O oui  O non car…
ECRITURE : O bien O correct O perfectible car O encre trop claire  O écriture trop petite/illisible
PRESENCE DE RATURES : O non O oui à éviter absolument = retrait de
51
-  .  +
Ortho et style
FAUTES : O aucune O qques unes O trop  O répétitives : oubli fréquent de: O accents O majuscules O virgules O pluriel
STYLE : O bien O correct O perfectible car O phrases trop longues
CONCISION : nouveau O copie dense et claire  O copie trop longue car des passages peu utiles
52
-  .  +
              
/20
O T.B.            O Bien            O A.B.            O Correct            O insuffisant            O très insuffisant
                                                                                       Points à améliorer, voir ci-contre dans les signes
Serge Boyer, le 11 décembre 2018.

3 EXEMPLE D'INTODUCTION SUR LE SUJET :
L'explosion démographique africaine : opportunité ou menace ?



auteur : Ambroise MAGNA, ECS2  du lycée Ozenne, déc 2019.
Liste des Ecoles qui vont adhérer à la nouvelle épreuve de GEM :

4 LISTE DES ECOLES AU JURY GEM
        8 se sont positionnées sur la nouvelle épreuve conçue par Grenoble EM, .
.  EM Normandie
. Grenoble EM
. ESC Clermont
. ICN BS
. INSEEC SBE
. La Rochelle BS
. South Champagne BS
+ TBS en 2019

15 restent avec ECSP Europe
2 avec ESSEC (nouveauté avec arrivée de l'Edhec en plus de l'Essec)


Rennes BS et EM Strasbourg rejoignent la banque Ecricome à partir du concours 2020.
Donc Ecricome avec : Kedge, Neoma, Rennes et Strasbourg
.
Voici les dernières infos sur cette nouvelle épreuve :

-mail du 20 sept d'Alain Joyeux, Président de l'Association des professeurs HEC
"Par un vote à l'unanimité de la conférence des grandes écoles hier, GEM devient conceptrice d'une nouvelle épreuve d'HGG... dès le concours 2019."

-mail du 2 octobre d'Alain Joyeux
L’Ecole grenobloise créera une nouvelle épreuve spécifique de géopolitique pour la BCE (Banque Commune d’Epreuves, qui organise les concours qui donnent accès au programme Grande École) à destination des élèves des classes prépas option S, intitulée « Histoire, géographie et géopolitique du monde contemporain ». Celle-ci se positionnera comme une alternative complémentaire entre les deux épreuves déjà existantes de la BCE et différente de celle du concours Ecricome.
Composition de l’épreuve
A partir de différentes cartes complémentaires et de quelques données, les candidats devront proposer une analyse géopolitique comprenant :
·         1) Une description de la situation multidimensionnelle (historique, géographique, économique…)
·         2) Une explication de cette situation, une identification des éléments clefs, en prenant en compte la vision des différents acteurs et la variété des échelles d’analyse
·         3) L’élaboration de plusieurs scénarii d’avenir (ou des questions que cela peut poser).
Une épreuve qui répond au continuum CPGE/ Grandes Ecoles souhaité par l’APHEC (Association des Professeurs des Classes Préparatoires Economiques et Commerciales) et le Chapitre des Ecoles de Management
L’approche choisie aura pour objectif de :
·         Permettre aux candidats de comprendre l’espace qui les environne plutôt que d’en être des dessinateurs
·         Les faire réfléchir sur un espace (ou sur une problématique)
·         Les inciter à formuler des hypothèses en lien avec le monde de l’entreprise
·         Développer leurs capacités d’analyse, de réflexion de synthèse et de créativité, tout en s’appuyant sur leurs connaissances académiques

Commentaires :
Compte tenu de l'importance de la géopolitique à GEM, il n'est pas étonnant de voir cette proposition d'une nouvelle épreuve au moment où pourtant il s'agit dans d'autres disciplines de fusionner des épreuves.
La nouveauté porte ici sur l'importance des scenarii. Cela n'étonne pas non plus car :
1 c'est un élément clé de la géopolitique
2 c'est un des aspects du concours organisé par GEM lors du festival international de géopolitique.
Il faudra avoir une épreuve 0 pour en savoir plus.

Conseils :
se procurer l'ouvrage de Boniface et Védrine consacré aux crises et conflits qui comporte de manière systématique des scenarii. Sorti en 2016, il n'est pas trop ancien.
La nouvelle édition de l'Atlas des relations internationales de Pascal Boniface est aussi une solution car il traite tous les espaces mondiaux avec précisions et des cartes très nombreuses à la fois mondiales et régionales.