mercredi 30 octobre 2013

Sauvetage de GENERAL MOTORS par l'Etat fédéral

Dix milliards de dollars : le coût du sauvetage de GM (allié de PSA) pour l'Etat américain

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Alain-Gabriel Verdevoye | 29/10/2013, 18:16 - 333 mots
Cher, le sauvetage de General Motors en quasi-faillite en 2009! Selon un rapport remis au Congrès, il aurait coûté près de dix milliards de dollars ( 7 milliards d'euros) à l'Etat fédéral.

Les Etats-Unis ont comptabilisé une perte de 9,7 milliards de dollars (7 milliards d'euros) pour le renflouement deGeneral Motors, au bord de la banqueroute en 2009. Un sauvetage-nationalisation, au pays des multinationales triomphantes, particulièrement onéreux. C'est ce que révèle un rapport remis ce mardi au Congrès.
Le Trésor avait en effet mobilisé, en 2009, 49,5 milliards de dollars (38 milliards d'euros) de prêts en faveur du géant auto sous protection de la loi américaine sur les faillites (Chapitre XI), en échange d'une participation de 60,8% et de 2,1 milliards de dollars d'actions préférentielles.
L'Etat pas rentré dans ses frais
Le Trésor a depuis lors réduit sa participation par des cessions de titres, lesquelles se sont faites à des prix en deçà du seuil qui aurait permis à l'Etat fédéral de rentrer dans ses frais, explique le rapport trimestriel de l'Inspecteur général chargé de superviser les 700 milliards de dollars du programme TARP (programme financier de l'Etat pour aider les entreprises à se délester des actifs douteux). Le Trésor a ramené sa participation dans GM à 7,3% et détenait 101,3 millions d'actions au 26 septembre dernier.
Washington a annoncé que le reste de la participation devrait être cédé d'ici à avril 2014, mais, selon certains analystes, le Trésor pourrait totalement se dégager d'ici la fin de l'année du groupe de Detroit qui a pris l'an dernier 7% de PSA Peugeot Citroën.
Chantre de l'ultra-libéralisme
Chantre de l'ultra-libéralisme pendant des décennies, GM  n'a dû son salut qu'à l'intervention in extremis de l'Etat américain. Il pu aussi à cette occasion se délester de ses actifs "pourris", licencier des dizaines de milliers de salariés et fermer plusieurs usines aux Etats-Unis, après avoir cumulé 90 milliards de dollars (60 milliards d'euros) de pertes cumulées, un record!
Un avantage comparatif indéniable par rapport à ses concurrents, et  notamment son compatriote Ford, qui  s'est débrouillé seul! Loi du marché ? Libre concurrence? ... GM est aujourd'hui le numéro deux mondial  avec 7,25 millions d'unités sur la période janvier-septembre 2013 (+4,6%) , derrière Toyota mais devant Volkswagen..

Source : La Tribune.fr, le 30 oct 2013

mardi 29 octobre 2013

Toyota reste leader mondial

Le japonais Toyota reste le numéro un mondial devant GM et Volkswagen
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Alain-Gabriel Verdevoye | 28/10/2013, 11:45 - 353 mots
Toyota conserve son premier rang mondial sur les neuf premiers mois de l'année. Le japonais dépasse GM et Volkswagen, mais ces deux derniers progressent plus vite. Toyota compte friser les 10 millions de ventes en 2013.
Le japonais Toyota conserve son premier rang mondial. La firme nippone a conservé a priori la tête du marché automobile mondial sur les neuf premiers mois de 2013, devant General Motors et Volkswagen, au vu de ses chiffres de ventes publiés ce lundi. Le groupe nippon (avec sa marque Lexus et ses filiales Daihatsu et Hino) a annoncé 7,41 millions de véhicules vendus sur la période (+0,1%), avec une forte progression aux Etats-Unis - son premier débouché - qui a compensé un ralentissement en Chine.
GM et Volkswagen progressent plus vite
L'américain General Motors - allié de PSA - a écoulé 7,25 millions d'unités sur la période janvier-septembre 2013 (+4,6%)  et l'allemand Volkswagen 7,03 millions (+4,8%). Le constructeur germanique ne comptabilise pas toutefois ses filiales poids-lourds Scania et MAN, qui vendent à environ 200.000 véhicules par an. GM et Volkswagen progressent donc plus rapidement que Toyota.
Toyota était redevenu le numéro un mondial en 2012, après avoir rétrogradé l'année précédente au troisième rang suite au tsunami au Japon et aux inondations en Thaïlande. Le groupe japonais avait été déjà le numéro un de 2008 à 2010. En 2008, il avait doublé GM, le traditionnel "leader" en pleine crise qui allait se retrouver en quasi-banqueroute l'année suivante, sauvé in extremis par l'Etat fédéral américain.
Bénéfice record en vue pour Toyota
Sur l'ensemble de 2013, Toyota (avec Daihatsu et Hino) a pour objectif de vendre 9,96 millions de véhicules, soit 2% de plus qu'en 2012. mais il devrait rater la barre des dix millions. En revanche, il espère produire cette année plus de dix millions d'exemplaires. Le groupe publiera ses résultats financiers du trimestre fiscal juillet-septembre 2013 le 6 novembre prochain.
Sur l'ensemble de son exercice fiscal annuel, qui va du 1er avril 2013 au 31 mars 2014, le géant a relevé début août ses prévisions de bénéfice. Il mise sur un énorme profit net de 1.480 milliards de yens, en progression de 54% (12 milliards d'euros au taux de change retenu par le groupe). Il vise aussi un bénéfice opérationnel substantiel à 1.940 milliards de yens (+47% sur un an, 15 milliards d'euros). De quoi alimenter son formidable trésor de guerre.

Source : La Tribune.fr, le 28 oct 2013

dimanche 27 octobre 2013

Info média : demain, 23h "un oeil sur la Planète"

Demain lundi, vers 22h50, magazine géopolitique de France 2 : 42ème numéro consacré à plusieurs lieux de croissance dans le monde : "les nouveaux eldorados" : Ethiopie, Mongolie...
C'est la meilleure émission de géopolitique du PAF (en dehors du "dessous des cartes") ; donc à ne pas manquer !!

mercredi 23 octobre 2013

Total au Brésil

Total va exploiter le plus grand gisement pétrolier du Brésil

Les fortes participations de Shell et de Total ont surpris le marché qui misait plutôt sur une surenchère des compagnies publiques chinoises, finalement minoritaires.2
latribune.fr | 22/10/2013, 07:23 - 635 mots
Le pétrolier français va faire partie d'un consortium qui va exploiter pendant 35 ans le gisement de Libra, considéré comme le plus vaste du Brésil. Les réserves qui y sont enfouies sont estimées entre 8 à 12 milliards de barils de brut et leur mise en exploitation nécessitera au total un investissement de 280 milliards de dollars.
Total poursuit son implantation au Brésil. L'exploitation du plus grand gisement pétrolier du Brésil a été attribuée ce lundi à un consortium formé par le Brésilien Pétrobras (40%), Shell et Total (20% chacun) et les chinois CNPC et CNOOC (10% chacun), a annoncé lundi l'Agence Nationale du pétrole (ANP).
Ce consortium a été le seul à présenter une offre pour exploiter durant 35 ans le gigantesque champ pré-salifère de Libra. Considéré comme le plus vaste du Brésil, ce dernier couvre 1.500 km², et les réserves enfouies sont estimées entre 8 à 12 milliards de barils de brut.
Des participations de Total et de Shell qui surprennent
Les fortes participations de Shell et de Total ont surpris le marché qui misait plutôt sur une surenchère des compagnies publiques chinoises, finalement minoritaires. Les experts estimaient que les groupes publics chinois miseraient plus que les compagnies occidentales, étant plus soucieux de s'assurer des réserves stratégiques qu'un retour sur investissement rapide.
Dans un communiqué, le président de Total, Christophe de Margerie, a déclaré que
Libra offre une opportunité unique de participer au développement d'un méga-gisement offshore avec des partenaires stratégiques (...) Notre positionnement dans le bassin pré-salifère de Santos renforce et diversifie notre portefeuille amont et conforte ainsi notre stratégie de pérennisation de la production après 2017 pour la prochaine décennie.
Pour Dima Rousseff, il s'agit d'une "petite révolution bénéfique"
La présidente brésilienne, Dilma Rousseff s'est félicitée de ce "succès" qui provoquera, selon elle, une "petite révolution bénéfique et sera source de transformations pour notre pays".
De son côté le ministre des Mines et de l'Energie, Edison Lobao, a affirmé que "Libra marque un partage des eaux entre le passé et l'avenir", et a précisé qu'avec ce champ pétrolier le Brésil est passé de "12 milliards de barils de réserves de brut confirmées à plus de 25 milliards".
Libra devrait produire 1,4 million de barils de brut par jour dans cinq ans, alors que la production actuelle totale du Brésil est de 2 millions de barils/jour. Pour rappel, le Brésil a pour objectif de devenir le quatrième exportateur de pétrole au monde et vise une production de 5,7 millions de barils par jour d'ici à 2035.
De nombreux manifestants ont dénoncé la "privatisation du pétrole"
Les enchères se sont déroulées dans un contexte tendu marqué par des heurts entre forces de l'ordre et manifestants dénonçant une "privatisation du pétrole".
1.100 policiers et soldats avaient été mobilisés aux abords de l'hôtel où se déroulaient la cérémonie dans la zone ouest de Rio, et ont repoussé des manifestants radicaux en lançant des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc, a consataté l'AFP. Au moins cinq personnes ont été blessés, selon la police.
Des coûts très élevés qui en ont découragé beaucoup
L'exploitation de Libra nécessitera des investissements d'au moins 280 milliards de dollars, selon un communiqué de l'ANP.  Le consortium devra en outre verser à la signature du contrat prévue dans un mois 15 milliards de réais (6,9 milliards de dollars) à l'Etat brésilien. Libra va générer des recettes de "300 milliards de réais (138 mds USD) en royalties pour l'Etat brésilien, qui gagnera en plus 600 milliards (300 mds USD) en profit oil sur 30 ans", a affirmé la directrice de l'ANP Magda Chambriard.
Ces coûts élevés expliquent en grande partie que les majors américaines aient boudé cette mise aux enchères.
Ces premières enchères pour l'attribution des gisements du secteur présalifère brésilien étaient un test important pour l'avenir. Les prochaines enchères n'auront lieu que dans deux ou trois ans, selon Mme Chambriard. L'exploitation de Libra représente un grand défi technologique qui mobilisera de 12 à 18 plateformes et jusqu'à 90 navires pétroliers.

Source : La Tribune.fr, le 22 oct 2013

vendredi 18 octobre 2013

Les frères KOCH à l'origine de la croisade "anti Obamacare" aux EU.

Les frères Koch, milliardaires libertariens et financiers du chantage au "shutdown"
LE MONDE | 17.10.2013 à 15h16 • Mis à jour le 18.10.2013 à 08h56 |Philippe Bernard
"Ne laissez pas le gouvernement jouer au docteur !" Ce message dénonçant la loi Obama sur l'assurance santé, concluait une vidéo choc qui a fait le buzz sur Internet en septembre. Un Oncle Sam menaçant, figurant l'intrusion de l'Etat, y surgissait entre les jambes d'une femme en plein examen gynécologique. Au même moment, un tweet alarmant – "Obamacare est une catastrophe" – se répandait sur les réseaux sociaux, tandis que des élus en difficulté dans leur circonscription recevaient des avertissements liés à leurs positions sur l'assurance santé.
Les officines ("Freedom partners", "Generation opportunity", "Heritage") à l'origine de ces campagnes ont un point commun : elles sont généreusement dotées par les frères Charles et David Koch – 77 et 73 ans –, qui ont mis leur richesse – 36 milliards de dollars (26,4 milliards d'euros) chacun, soit la quatrième fortune américaine selon le magazine Forbes – au service de leur obsession : déstabiliserle "socialiste" Barack Obama. Depuis des mois, cette galaxie de fondations, cercles de réflexion et autres entités "sans but lucratif", dévouée à leurs idéesd'extrême droite, a conçu, organisé et scénarisé la crise budgétaire qui secoue l'Amérique.
Il s'agissait de porter un coup fatal à la loi "Obamacare" honnie, en amenant les élus républicains à profiter d'une concomitance exceptionnelle entre le début de l'année budgétaire, l'entrée en vigueur de la loi sur l'assurance-santé, le 1eroctobre, et la date butoir pour relever le plafond de la dette, le 17 octobre. Le chantage était simple : pas de vote du budget, pas de déplafonnement de la dette sans report aux calendes grecques de l'"Obamacare".
Avant même que, mercredi 16 octobre, cette stratégie ne s'effondre avec l'adoption par le Congrès d'un compromis budgétaire, les frères Koch avaient sauté du train fou en marche qu'ils avaient eux-mêmes précipité dans le mur. Dans une lettre ouverte adressée au Sénat jeudi 10 octobre, ils ont pris leurs distances avec le chantage au "shutdown", la fermeture du gouvernement fédéral. Une démarche très inhabituelle pour des industriels dont la discrétion légendaire a toujours été proportionnelle à leur considérable influence.
Ce repli tactique traduit l'inquiétude d'hommes d'affaires devant une catastrophe financière annoncée. Ces industriels-idéologues du long terme se sont retirés sans doute pour mieux repartir à l'assaut. Après tout, les graines qu'ils ont semées dans les années 1980 n'ont germé que trois décennies plus tard sous le nom de Tea Party.
Services sociaux et impôts minimums, refus de toute intervention de l'Etat dans l'économie. A partir de ces "fondamentaux", David et Charles Koch ont, dès 1980, échafaudé un hallucinant programme "libertarien" : suppression du FBI, de la CIA, de l'impôt sur le revenu et des pensions publiques de retraite ; légalisation de la prostitution et de la drogue.
LA "PIEUVRE" KOCH
Ces idées, ils les ont reçues en héritage de leur père Fred, un fils d'émigré hollandais un temps exilé en URSS et devenu un anticommuniste enragé. Dans les années 1950, le père Koch voyait dans l'aide sociale un complot destiné àattirer les Noirs en ville afin qu'ils fomentent une guerre des races. En 2008, les fils Koch ont vu dans l'élection de Barack Obama "la plus grande perte de liberté et de prospérité depuis les années 1930".
Mais le legs n'a pas été qu'idéologique : Fred Koch a laissé à ses fils, ingénieurs formés au MIT de Boston, l'entreprise pétrolière qu'il avait fondée à Wichita (Kansas). Koch Industries a connu depuis trois décennies une expansion phénoménale, comme l'a raconté le magazine The New Yorker dans un long récit de référence.
Charles et David Koch possèdent 6 000 km d'oléoducs et une capacité de raffinage équivalant à 5% de la consommation américaine quotidienne. Le conglomérat industriel qu'ils détiennent à 84% à titre personnel et qui emploie 60 000 salariés, englobe également une pléiade d'activités allant des essuie-tout à la fibre Lycra, en passant par le vitrage pour l'automobile.
Les frères Koch ont gratifié de leurs millions de dollars de prestigieuses institutions culturelles (théâtres, musées) ainsi que des centres de lutte contre lecancer, alors que des matières cancérigènes sortent de leurs usines. Ils financent une myriade de lieux d'influence militant pour le "moins d'Etat" et spécialisés, intérêt industriel oblige, dans la lutte contre toute réglementation environnementale et la négation du réchauffement climatique.
La fondation Americans for Prosperitycentre névralgique de cette "Kochtopus" ("pieuvre Koch"), a été l'artisan de la victoire des extrémistes du Tea Party aux élections parlementaires de novembre2010, multipliant les manœuvres de déstabilisation d'élus républicains rétifs, fabriquant de faux mouvements citoyens et inondant les médias de spots agressifs, d'études et de sondages orientés.
L'échec à la présidentielle 2012 de Mitt Romney, candidat pour lequel les frères Koch avaient investi des dizaines de millions de dollars, a montré la limite de leur influence. Mais leur dernière offensive, qui vient de mener l'Amérique au bord du gouffre, confirme la poursuite d'une guerre à coups de millions de dollars contre Barack Obama.

Source : La Monde.fr, le 18 oct 2013

mercredi 16 octobre 2013

Faillite des Etats-Unis : et si cela arrivait ?

Faillite des États-Unis, et si cela arrivait ?

Un défaut, même partiel, des États-Unis serait très grave pour l'économie mondiale, même s'il est peu probable. Quoiqu'il arrive, les difficultés actuelles aideront sans doute à la remise en cause de la suprématie du dollar (Photo : Reuters)
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Romain Renier et Marina Torre | 15/10/2013, 12:07 - 1323 mots
Les États-Unis feront-ils défaut ? C'est peu probable, selon la plupart des analystes. Mais si cela arrivait quand même ? Voici quelques pistes pour comprendre les conséquences d'une éventuelle faillite américaine.

"Très improbable". C'est ce que pense Goldman Sachs d'un éventuel défaut américain en cas de désaccord final entre républicains et démocrates sur le relèvement du plafond de la dette d'ici au 17 octobre, alors que l'État fédéral est déjà à l'arrêt depuis le 1er octobre dernier. "Mais si cela arrivait quand même?", comme se l'est demandé un éditorialiste américain de Bloomberg. La réponse est unanime : chômage, crise, effondrement de la demande, panique... bref, le chaos.
En vérité, tout dépend de la manière dont cela arriverait, et de combien de temps cela durerait. Mais quoiqu'il arrive, l'impact tant psychologique qu'économique serait très important. Voici quelques pistes afin de saisir les enjeux concrets.
·         Le chaos n'est pas pour le 18 octobre
Tout d'abord, "ce n'est pas parce qu'un accord n'est pas trouvé le 17 octobre que les États-Unis se retrouveront immédiatement en situation de défaut", commence par tempérer Alexandra Estiot, numéro deux de la recherche économique chez BNP Paribas.
De fait, le Trésor dispose de réserves, et étant données les échéances à venir, "cela devrait aller jusqu'au 1er novembre", explique-t-elle. En fait, le risque est surtout sur les intérêts, mais le Trésor devrait être en mesure de rembourser le principal.
"Mais une chose apparaît comme de plus en plus évidente, selon elle, si cela arrivait, le Trésor ne pourrait pas donner priorité à tel ou tel paiement car tout cela est fait de manière automatique et sans intervention humaine". Il ne pourrait donc pas y avoir de défaut ordonné. Ce qui rend les pronostics très aléatoires.
·         L'équilibre budgétaire forcé plongerait le pays dans la récession
Quand bien même, et c'est la conséquence la plus certaine et la mieux quantifiable d'un non relèvement du plafond de la dette américaine : avant même qu'il y ait défaut, le gouvernement ne pourrait tout simplement plus avoir de budget en déficit.
Les États-Unis, maintenus dans un état de "shutdown permanent" pire que celui subi actuellement selon Goldman Sachs, ne pourraient plus dépenser que l'équivalent des recettes fiscales.
Résultat : une coupe automatique d'environ 4 points dans les dépenses publiques selon une fourchette haute (1,7% de PIB selon Goldman Sachs). Or, "aujourd'hui, l'économie américaine va mieux qu'il y a quelques années, mais elle est toujours convalescente. L'effet des multiplicateurs budgétaires serait donc supérieur à la normale, et on pourrait s'attendre à quelque 6 points de PIB en moins sur un an rien qu'à cause de l'impossibilité de faire des déficits", s'inquiète Alexandra Estiot. En clair, sans dépense publique suffisante, les États-Unis plongeraient dans la récession.
·         Les taux américains seraient impactés
Si l'on parvenait finalement au défaut, la plupart des analystes ne le voient pas durer ad vitam eternam. "La majorité des républicains sont des gens sérieux, et même le Tea Party craquerait devant le chaos qu'il aurait provoqué," espère l'économiste de BNP Paribas.
La crise actuelle s'expliquant surtout par une sorte de fuite en avant politique de l'aile la plus extrême de la droite américaine pour faire plier Barack Obama en vue des élections de mi-mandat qui se profilent à l'horizon.
Mais sa courte durée ne signifie pas qu'un défaut n'aurait pas d'impact à la longue. En 1979, le Trésor avait été obligé de retarder le paiement de titres arrivant à maturité les 26 avril, 3 mai et 10 mai, soit trois maturité différentes, en raison d'un problème technique. Ses équipements informatiques avaient connu des avaries qui l'avaient conduit à faire défaut sur 122 millions de dollars de titres détenus par des petits porteurs, une broutille, comparé à ce qui est en jeu aujourd'hui.
Selon certaines études réalisées par la suite, l'impact se serait étalé sur plusieurs années et cela aurait coûté une soixantaine de points de base en moyenne à l'État fédéral, soit plusieurs milliards de dollars en raison de la confiance altérée des investisseurs.
·         Risque de credit crunch dans une Amérique qui se remet tout juste de Lehman
Conséquence naturelle de la hausse des rendements exigés par les investisseurs : le renchérissement du crédit. "Car les taux pratiqués par les banques sont liés aux taux de rendements exigés par les investisseurs pour le papier américain," explique Alexandra Estiot.
En d'autres termes, plus les intérêts payés par l'État pour emprunter sont élevés, plus les taux d'intérêts exigés par les banques auprès des entreprises ou des particuliers en échange d'un prêt sont élevés.
Les banques auraient aussi sans doute à faire face à une perte de liquidité des titres américains qu'elles détiennent dans leur bilan et devraient faire face à des pertes capitalistiques importantes liées à la baisse de leur valeur. Contraintes d'assurer un bon ratio entre capital et encourt de crédits, elles devraient alors resserrer leurs conditions de prêts.Bien que l'impact à ce niveau serait limité : "les banques américaines détiennent moins de 15% de la dette publique américaine", précise Jezabel Couppey-Soubeyran, économiste à l'Université Paris 1 et spécialiste du système financier.
Résultat des courses, les États-Unis auraient très vraisemblablement à faire face à un credit crunch, même si la Fed fera tout pour l'éviter, notamment en élargissant le panel des collatéraux acceptés en échange de liquidités. De quoi achever des PME déjà très fragiles et que l'on pointe du doigt comme principales responsables de la faible vigueur du marché du travail outre-Atlantique. "Les grandes entreprises, en revanche, devraient tenir le choc, car elles sont assises sur des montagnes de cash", selon Alexandra Estiot.
·         Placement en défaut partiel par les agences de notation
En cas de défaut, les États-Unis seraient automatiquement placés en défaut partiel par les agences de notation, comme l'a précisé Standard & Poor's.
"Le problème évoqué à l'été 2011, lorsque les États-Unis avaient été dégradés, était celui des investisseurs institutionnels qui sont obligés d'avoir dans leurs portefeuille une part minimum d'actifs sûrs et qui détiennent pour cela beaucoup de papier américain. La question qui s'était posée était de savoir s'ils n'allaient pas être obligés de s'en débarrasser," raconte l'économiste de BNP Paribas.
En vérité, cela n'était pas arrivé et les analystes croient peu à ce scénario, "la dette publique américaine, en dépit de la dégradation de sa note pendant la crise, est demeurée l'actif de référence," explique Jezabel Couppey-Soubeyran. Un défaut partiel ne signifie pas, selon les analystes, que les États-Unis auront perdu pour autant leur capacité à rembourser sur le long terme.
En revanche, se pose la question du remboursement des détenteurs de contrats d'assurance sur les titres américains, les fameux CDS, censés garantir le défaut de paiement.
·         Les Chinois et les Japonais le verraient d'un très mauvais oeil
Il n'y a, évidemment, pas qu'aux États-Unis que l'impact serait terrible. De fait, le Japon et la Chine sont exposé à double titre.
De fait, la deuxième et la troisième économie mondiales sont les principales détentrices de bons du Trésor américain, et une baisse soudaine de leur valeur ou de leur liquidité appauvrirait d'autant les deux pays. Alexandra Estiot, comme elle ne voit pas une situation de défaut s'étaler dans le temps, ne pense toutefois pas que la stabilité de la Chine et du Japon ne soient plus exposés que de raison.
Pour elle, l'impact se fera surtout ressentir pour les titres arrivant à échéance dans les prochains jours ou dans les prochaines semaines. "Un défaut sur un titre ne signifie pas que l'on va annuler la dette américaine", explique-t-elle. Ce qui n'a pas empêché les deux puissances asiatiques de s'agacer publiquement sur la scène internationale des querelles politiques américaines susceptibles de mettre en danger toute la planète.
·         La remise en cause de la suprématie du dollar ?
Une chose est sûre : défaut ou pas défaut, cinq ans après avoir exporté la crise des subprimes suite à la chute de Lehman Brothers, les États-Unis mettent à nouveau l'économie mondiale en danger. "Ce scénario exterminerait la planète finance", commente Jezabel Couppey-Soubeyran, ce qui pense-t-elle, n'arrivera pas.
Ce qui n'empêche pas d'apporter de l'eau au moulin de la Chine, notamment, qui exprime régulièrement son inquiétude face à la trop grande dépendance du monde au dollar. Elle pourrait être tentée d'accélérer sa marche vers une pleine convertibilité du yuan afin de prolonger sa puissance économique sur le marché des changes.

Source : La Tribune.fr, le 15 oct 2013

jeudi 10 octobre 2013

CONCLUSION DU CHAPITRE 32

CHAPITRE 32 : CONCLUSION SUR L’AMERIQUE LATINE
1. 1980-2000 : deux décennies difficiles. De la crise de la dette mex en 1982 jusqu’à la crise argentine en 2001, l’Am L connait une génération marquée par  des PAS (plan d’ajustement structurel) imposés par le FMI, facteur de remise en ordre des finances publiques, mais aussi de  hausse de la pauvreté. Le sentiment des élites et des peuples est alors de subir un néo-colonialisme, symbole de l’échec des modèles autocentrés de développement mis en place depuis 1945. Finalement, le sous-continent latino-américain retombe dans la dépendance étatsunienne.
2. Depuis les années 2000, le temps de l’émergence. Cette émergence est triple : éco avec essor des exportations de produits agricoles, miniers et énergétiques (primarisation) qui permet une croissance forte (+5%/an) et donc une émergence sociale, celle de la baisse de la pauvreté et de l’essor d’une classe moyenne qui découvre la société de consommation. Aussi, cette transformation socio-éco permet les conditions d’une émergence géopolitique d’un sous-continent dont beaucoup d’Etats affirment leur opposition aux Etats-Unis. A leur tête, Hugo Chavez, mais aussi le Brésil de Cardoso choisissent la voie de l’intégration continentale. Le MERCOSUR symbolise un anti-ALENA.
3. Aujourd’hui, l’Amérique latine rassemble des Etats assez riches et dynamiques. « Jaguars » comme le Chili ou Etat-continent comme le Brésil, 6ème puissance mondiale dont l’ancien Président Lula a su redorer l’image d’un pays de plus en plus à la stature mondiale. Le sous-continent dispose en effet d’atouts considérables pour le 21ème siècle : un potentiel en terres arables considérable, un sous-sol et des espaces maritimes importants, des valeurs montantes comme le multiculturalisme…
4. Cependant, cette émergence comporte des limites :
-internes d’abord : le maintien d’inégalités importantes au niveau social, la faiblesse des investissements en recherche et développement au niveau éco (seulement 1,2% du PIB du Brésil) et des désaccords nombreux entre pays au niveau géopolitique.
-externes aussi : finalement, l’Am latine avec ses 600 M d’hab ne représente que 8% de la population mondiale et, avec un PIB d’environ 5 000 milliards de dollars pèse moins que le Japon ! Autre élément plus important : la primarisation fait passer le sous-continent dans une dépendance non plus occidentale, mais asiatique et chinoise en particulier.

5. Malgré tout, les années 2014-2016 vont médiatiser ce sous-continent avec des événements majeurs que sont la Coupe du monde de football en 2014 et les Jeux Olympiques de Rio en 2016… Ces deux événements vont symboliser l’entrée de l’Amérique dans l’ère du développement.

PS : le programme de colle est en ligne. Le programme est conséquent, mais n'oubliez pas que le DS sur l'Amérique est la 2ème semaine après le retour des vacances (semaine 9). Vous noterez le début de la colle d'actualité ainsi que des colles collectives : en 1ère heure, l'analyse de carte et en 2ème heure, un sujet de type dissert. Pensez à revoir la méthode d'analyse de carte, mais je compte faire un rappel rapide au début de chaque séance. SB le 10/10/13 à 22h00.

mercredi 9 octobre 2013

La "télémédiocratie" à encore été visible !! Exemple avec CNN

GÉOGRAPHIE – Quand CNN place Hongkong à São Paulo

Capture d'écran du journal télévisé de CNN sur les frelons tueurs en Chine. - GAWKER
Le cartographe de la chaîne américaine CNN a encore frappé. Pour illustrer un reportage sur une attaque de frelons géants responsables de la mort de 42 personnes en Chine, il n'a pas hésité à déplacer des montagnes et pousser les continents.
Hongkong, territoire chinois, s'est donc retrouvé placée à São Paulo, au Brésil, rapporte le site américain Gawker, qui a repéré l'erreur grâce à ce tweet : "Oh non, CNN, Hongkong ne se trouve pas ici !"
Il ne s'agit pas de la première erreur de la chaîne dans ce domaine. Lors des émeutes de 2005, CNN avait en effet (dé)placé Strasbourg et Toulouse au-delà des frontières françaises, quelque part entre l'Autriche, la Suisse, l'Allemagne et le Liechtenstein. Même chose pour Rennes, qui  – n'en déplaise aux bretons – avait été déplacée en Normandie, du côté d'Alençon. Sur cette même carte, Lyon était à Limoges, et Cannes à Perpignan.
Carte de France selon CNN, lors des émeutes de 2005. Capture d'écran
En matière de confusion géographique, les Américains n'en sont pas à leurs premiers exploits. Lors de la tuerie de Boston, dont les auteurs étaient originaires de Tchétchénie, de nombreux internautes avaient confondu cette partie de la Fédération de Russie avec la République tchèque. Une méprise qui avait provoqué un déferlement de messages hostiles, forçant l'ambassadeur du pays aux Etats-Unis à donner quelques précisions géographiques.
"Après la tuerie de Boston, la République tchèque rappelle à Internet que la Tchétchénie est un autre pays."
Source : Le monde, le 8 octobre 2013 

vendredi 4 octobre 2013

Volkswagen investit au Brésil

Volkswagen investit massivement au Brésil où sa présence est historique

Volkswagen annonce trois milliards d'euros d'investissements entre 2012 et 2016 au Brésil. L'allemand est le deuxième acteur local derrière Fiat.

Fort de son énorme trésor de guerre, Volkswagen aligne des milliards d'investissements. Après l'inauguration d'une nouvelle usine en Chine la semaine dernière, le groupe automobile allemand a annoncé jeudi un investissement de 4,1 milliards de dollars (3 milliards d'euros) au Brésil sur la période 2012-2016.  A l'issue d'une réunion avec la présidente brésilienne Dilma Roussef, le patron de Volkswagen do Brasil, Thomas Schmall, a indiqué notamment que la firme germanique allait y produire la nouvelle Golf VII, pour un montant de 236 millions de dollars (173 millions d'euros).
Pour produire la nouvelle Golf, la firme va agrandir son usine de Sao José dos Pinhais dans l'Etat du Parana, tout près du site Renault, pour augmenter de 20% la capacité de production. Le chantier a déjà démarré et la production devrait être lancée dans deux ans.
Présence légendaire dans le pays
Volkswagen est implanté industriellement au Brésil depuis le milieu des années cinquante. Le Brésil fut même son premier site de fabrication hors d'Allemagne. Volkswagen a longtemps régné sur le marché avec sa légendaire Coccinelle et son non moins célèbre Kombi, dont la production vient de se terminer.
Dans les années soixante et soixante-dix, Volkswagen a commencé à développer des véhicules spécifiques à ce marché. Le groupe est le deuxième acteur local derrière Fiat avec 361.283 immatriculations de voitures et utilitaires légers en huit mois (-16%) sur un marché en baisse de 3,6%. Sa pénétration atteint 20%. Il fabrique sur place notamment deux petites voitures populaires, les Gol et Fox aux lignes modernes mais à la plate-forme ancienne.
Audi sera aussi présent
A la mi-septembre, Audi, filiale haut de gamme de Volkswagen, avait indiqué son intention de produire des voitures au Brésil à partir de 2015, après avoir stoppé sa production en 2006. Audiprévoit un investissement de 150 millions d'euros sur le même site que la Volkswagen Golf,  à Sao José dos Pinhais, pour y fabriquer ses A3 Sedan et 4x4 Q3.
Les allemands sont très offensifs au Brésil. Daimler (Mercedes-Benz) avait pour sa part annoncé en début de semaine la construction d'une nouvelle usine d'assemblage au Brésil, pour fabriquer à partir de 2016  ses Classe C et GLA. Moyennant un investissement initial de 170 millions d'euros pour une production attendue de 20.000 véhicules par an à destination du marché local.
BMW a  l' intention d'y construire aussi une usine, qui démarrera la production en 2014, pour un investissement supérieur à 200 millions d'euros. Les capacités seront de 30.000 véhicules par an.
Source : La Tribune.fr, le 4 oct 2013