vendredi 17 novembre 2017

Panama, nouvel allié chinois ?

Le président panaméen scelle son alliance avec la Chine lors d'une visite d'Etat

mediaLe président chinois Xi Jinping reçoit le président panaméen Juan Carlos Varela à Pékin, le 17 novembre 2017.REUTERS/Jason Lee
Il y a cinq mois tout juste, le Panama décidait de se rapprocher de la Chine tout en acceptant cette condition : il fallait rompre tout contact diplomatique avec Taïwan, que Pékin considère comme partie intégrante de son territoire. Lors d’une première visite d’Etat qui s'est déroulée ce vendredi 17 novembre à Pékin, le président du Panama Juan Carlos Varela compte alors récolter les fruits de cette décision.
Avec notre correspondante à Pékin,  Heike Schmidt
Tapis rouge, drapeaux, bains de foule et discours solennels… Pékin a sorti le grand jeu diplomatique pour accueillir son nouvel ami : le Panama. Une belle occasion en effet pour la Chine de marquer un point contre son petit rival Taïwan.
Au total, 19 accords de coopération ont été conclus durant cette visite d'Etat. Les deux pays sont notamment convenus de lancer une étude de faisabilité sur un accord de libre échange. D'autres documents ont été signés en matière d'agriculture, d'aviation civile, de transport maritime et de tourisme, afin notamment de faciliter les visites de groupes de touristes chinois au Panama. « Les relations entre la Chine et le Panama ouvrent une nouvelle page », s'est félicité Xi Jinping lors de sa rencontre avec Juan Carlos Varela, selon l'agence de presse officielle Chine nouvelle.
Venu pour inaugurer l’ambassade flambant neuve du Panama, le ministre des Affaires étrangères Wang Yi a lancé à l’adresse du président Varela : « Votre rêve est devenu réalité ». Un rêve d’ailleurs tout aussi profitable à la Chine qu’au Panama.
L’an passé, le commerce bilatéral s’est élevé à plus de 5 milliards d’euros, « et le potentiel est énorme », souligne l’agence Chine Nouvelle. Chaque année, 1 000 bateaux chinois passent par le canal du Panama, dont la Chine est le deuxième plus important utilisateur, après les Etats-Unis. Et puis, il y a encore cet autre avantage non négligeable : Pékin renforce sa présence politique dans une région dominée jusqu’à présent par les Etats-Unis.
Le seul perdant de ce partenariat gagnant-gagnant est Taïwan. La petite île, qui ne compte plus que 20 alliés, est encore un plus isolée face au géant chinois.