CORRIGES de DS

DS1 

ECS2-DS1      CORRIGE       Sommes-nous entrés dans une phase de démondialisation ?

 

Pourquoi ce sujet ?

Actualités/tdce : renouveau protectionniste et contestations pol altermondialistes lors des crises (2008)

Annales : jamais tombé et surtout disparait dans le nouveau programme (concours 2023)

 

Réflexion sur le libellé du sujet/pièges à éviter :

-« sommes-nous » : expression étonnante (rare ds les libellés), mais implique un sentiment mondial commun (on pense à l’idée, controversée mais usitée, de communauté internationale)

-phase de démondialisation : le document 1, d’emblée, donne une profondeur historique au sujet ; une phase de démondialisation implique une tdce structurelle, et interroge sur les aspects conjoncturels liés à une crise comme celle du Covid.

-« entrés» : ce terme pose la question du début du processus et, de fait, corrobore l’idée que cette entrée dans une démondialisation a déjà eu lieu. Se pose donc la question du moment exact : présidence Trump ? crise de 2008 ? crise sanitaire actuelle ?

-démondialisation : terme évidemment clé ; terme utilisé par l’éco philippin Walden BELLO EN 2002. La démondialisation est un arrêt, une remise en cause, un reflux (voir sens de « phase ») de la mondialisation. Pourtant, la puissance des GAFAM (et de plus en plus des BATX est évidente) contraste avec le retour à une consommation locale ou aux relocalisations. Cela pose donc la question de la nature de cette nouvelle phase de la mondialisation. J.Lévy parle, au sujet des années 1930, d’une « mondialisation refusée ». Est-ce la même situation aujourd’hui ?

- ? le pt d’interrogation semble étonnant ; pourtant, il est essentiel au sujet car l’essor de l’éco numérique montre la complexité de la situation actuelle. Il doit vous inciter à nuancer vos propos et chercher les indices du maintien de la mondialisation, donc en rechercher les facteurs positifs, les soutiens.

Piège du sujet : s’enfermer dans une vision occidentale du sujet et ne pas se mettre à la place d’un Chinois appartenant à la classe moyenne qui doit les progrès matériels de sa vie à la mondialisation ou bien d’un Africain qui espère qu’elle va lui bientôt lui permettre de mieux vivre.

Problématique:

Le monde, marqué par un repli nationaliste et identitaire croissant et de multiples mesures protectionnistes, n’est-il

qu’un simple retour qui rappelle la « mondialisation refusée » (J.Lévy, géographe français) ou bien s’agit-il d’un nouveau processus ?

INTRODUCTIONS INTERESSANTES 

Clément MARSON

 


Laeticia HUNTZINGER




PROPOSITION DE LEGENDE


AUTRES LEGENDES PERTINENTES

Hugo BATAILLE
Chloé MICHEL




DS4 Les Etats-Unis entre Atlantique et Pacifique

Fille d’une puissance britannique tournée vers les océans, les Etats-Unis ont longtemps eu des liens privilégiés avec les pays européens qui bordent l’Océan Atlantique. Or, depuis 2012, la Présidence Obama a développé une politique étrangère dite du « pivot asiatique » face à une Chine menaçante. Etat-continent longtemps tourné sur lui-même (doctrine Monroe, 1823), les Etats-Unis bordent les deux principaux océans : le plus grand est le Pacifique dont les Etats asiatiques se situent à moins de 9 000 km du territoire américain alors que celui-ci n’est éloigné des rives européennes de l’Atlantique que de moins de 6 000 km. D’un côté, les rives de l’Europe et de l’Afrique et des territoires latino-américains les plus peuplés … de l’autre, les rives asiatiques et océaniennes ainsi que les rives pacifiques américaines. Cette ambivalence a permis à l’amiral américain Mac Mahan de montrer la nécessité d’un « sea power » pour contrôler les espaces mondiaux. Un demi-siècle plus tard, Roosevelt explique à ses concitoyens que les océans ne les protègent plus, ce qui nécessite alors la mise en route d’un arsenal industriel pour vaincre Japonais et Allemands. La Californie va alors devenir un nouveau centre économique en accueillant de nombreuses bases et usines. Ce processus va favoriser l’essor de nouvelles activités économiques. Ainsi, réfléchir à la place des Etats-Unis entre ces deux grands océans nécessitent une analyse de leurs relations tant géopolitiques, culturelles que géoéconomiques avec tous les acteurs qui les bordent : Etats, organisations régionales, firmes et peuples. De fait, les Etats-Unis sont la seule puissance qui a de manière nette des liens avec tous les espaces riverains atlantiques et pacifiques. Mais le temps de « l’hyper-puissance » est révolue et les Etats-Unis ne semblent plus avoir les moyens, et peut-être la volonté, de peser sur les destinées du monde entier. Ces dernières années ont été marqué par une réflexion sur l’utilité de l’O.T.A.N., outil clé des relations Etats-Unis-Europe. Ainsi, il s’agit bien de s’interroger sur le déclin étatsunien et en particulier la capacité et la volonté des Etats-Unis à entretenir des relations avec à la fois les pays atlantiques (surtout européens) et les pays pacifiques de plus en plus riches et puissants. Pour cela, il faut d’abord constater que les relations qu’entretiennent les E.U. avec le rives de l’Atlantique sont anciennes, mais inégales et irrégulières (I) et surtout remises en question par l’émergence de l’Asie-Pacifique au poids croissant en raison de la montée du Japon hier et de la Chine aujourd’hui (II). Au final, la position d’interface peut être un moyen de limiter le déclin étatsunien dans un monde globalisé et multipolaire, ce qui a des effets sur la géographie économique interne du pays. (III).

La meilleure introduction de la classe (Antoine) :


 
Plan alternatif = logique thématique
I/ des relations économiques de plus en plus transpacifiques au détriment des liens transatlantiques
II/ mais les liens culturels et politiques avec les rives européennes atlantiques restent importantes
III/ dans un monde de plus en plus multipolaire, mais incertain, les EU peuvent jouer la carte du « hub » (Hubert Védrine).

CONCLUSION :
                Très liés avec l’Europe, mais aussi avec l’Afrique à l’image d’un Président au père kenyan, les Etats-Unis ont tissé des liens historiques avec les principales puissances atlantiques pour en faire la principale région d’une alliance clé : l’O.T.A.N., qui reste le fondement de la politique sécuritaire de l’Union européenne. Cependant, cet atlantisme est remis en question par l’essor de l’Asie-Pacifique tant en terme géoconomique que géopolitique : les ambitions récentes de la Chine inquiètent les Etats-Unis mais aussi les Etats et peuples d’Asie qui se tournent vers la seule puissance capable de les protéger. La politique dite du « pivot » symbolise bien cette priorisation asiatique de la part des Etats-Unis. Pour autant, les nouvelles ambitions russes dans leur « étranger proche », très visible en Ukraine, obligent les Etats-Unis à réaffirmer leurs liens avec leurs alliés européens. Ainsi, les Etats-Unis sont plus que jamais entre Atlantique et Pacifique. Moins dominant qu’auparavant, leur position d’interface est un atout extraordinaire, résumé par le concept de « hub » exprimé par Hubert VEDRINE. Pour autant, pourrons-ils ou voudrons-ils assumer encore un tel leadership mondial ? En pleine campagne présidentielle, l’opinion américaine hésite entre une mouvance « Tea party » favorable à un repli isolationniste et l’avis interventionniste personnifiée par un Donald Trump prêt à « rester en Iraq pour le pétrole ». Cette fracture politique est historique aux Etats-Unis. Entre ces deux voies, le multilatéralisme est de toute évidence celle de la sagesse suivie par Barack OBAMA dont le bilan extérieur est pourtant très critiqué…mais, avec l’arrivée en janvier 2017 d’un nouveau président (ou Présidente) à la maison blanche, les choses pourraient changer…

CROQUIS  :

la meilleur réalisation dans la classe (Léa) :
Corrigé rédigé (source : La dissertation d'histoire-géographie et géopolitique aux concours d'entrée des 2coles de commerce, édité chez Ellipses et coordination d'Alain Nonjon)







 



DS3 équilibre des puissances en Asie de l'Est et du Sud




DS2 croquis laChine face au monde




DS n°1 : CORRIGES + introduction de deux étudiants
Sujet : Mondialisation et inégalités depuis 1914


                Depuis quelques années, on assiste à un débat sur les inégalités. Le dernier « Etat du monde », sorti en septembre 2015, y consacre son thème de l’année. Dans les pays développés, la question de leurs causes est revenue sur le devant de la scène médiatique depuis la crise de 2008 et l’essor de mouvements contestataires concentrés sur les symboles de la mondialisation comme les bourses. Ainsi, le mouvement « Occupy Wall Street » illustre la mise en accusation croissante de la mondialisation qui serait responsable de la hausse des inégalités. Processus multiforme, la mondialisation est complexe : pour les historiens, nous avons connu, depuis 1914, trois phases : l’internationalisation lors de la seconde révolution industrielle (début vers 1780), puis une « mondialisation refusée » (J.LEVY) de 1917 aux années 1970, et enfin, depuis plus de 30 ans, une mondialisation financière ; pour les géographes comme Laurent CARROUE, il s’agit d’un « processus multiséculaire d’extension du capitalisme dans le temps et dans l’espace » ; pour les économistes, elle se caractérise plus par la création d’un marché mondial ; quant aux sociologues, il implique l’élaboration d’une société-monde uniformisée, copie d’un « American way of life ». Pourtant, cette société où les classes moyennes dominent semble en construction ; la montée du niveau de vie des Chinois en est un parfait exemple. Tout ceci pose la question des inégalités : mesurées par le PIB/habitants ou l’indice de Gini, elles s’illustrent par des écarts importants entre les populations ou les Etats du monde. Elles ne sont également pas que financières, mais concernent les modes de vie et de pensée… Au final, il existe deux grands types d’inégalités : les inégalités intra-étatiques mesurent les écarts au sein des Etats tandis que les inégalités mondiales permettent une comparaison internationale.
                Mais alors, comment la mondialisation qui permet aux Chinois de mieux vivre, peut-elle être accusée d’augmenter les inégalités en Occident : autrement dit, comment et pourquoi la mondialisation peut-elle à la fois augmenter et freiner les inégalités ? Il s’agit d’abord de constater et analyser l’évolution irrégulière des inégalités internationales en fonction des phases de la mondialisation (I) tandis que les inégalités intra-étatiques semblent avoir été toujours présentes depuis 1914 (II) ; tout ceci rend nécessaire la recherche des effets des inégalités et des solutions afin de les limiter dans l’avenir.

I/ UNE EVOLUTION IRREGULIERE DES INEGALITES INTERNATIONALES DEPENDANTE DES DIFFERENTES PHASES DE LA MONDIALISATION, MAIS QUI S’ATTENUENT DEPUIS 20 ANS…    7 paragraphes
                        A –Une opposition historique entre Nord et Sud
                                               1°. La domination hist des pôles triadiques
                                               2°. La domination liée à des territoires spécifiques, reflets d’inégalités territoriales : ports, aéroports, villes mondiales…
                        B –Pourquoi ?
                                               1°. La logique de la DIT et de la colonisation 
                                               2°. La logique d’espace en réseaux (archipel mégalopolitain mondial)
                        C – Depuis les années 1990, la limite Nord-Sud s’atténue
                                               1°. La montée des NPIA et des émergents
                                               2°. La difficulté des anciens pays industrialisés
                                               3°. L’autre logique de la DIPP est plus favorable aux NPI (accès à la technologie, au financement et au savoir-faire ouvrier)

II/… par contre LES INEGALITES INTRA-ETATIQUES SEMBLENT S’AGGRAVER…   8 paragraphes
                        A – Les trois phases des inégalités internes
                                               1°. 1914-1945 : le temps de la lutte des classes entre l’ouvrier fordiste et le patronat
                                               2°. 1945-1990 : le temps des classes moyennes
                                               3°. Depuis les années 1990 ; le temps des actionnaires
                                               4°. Une vision hist occ à relativiser : + cl moyennes ds pays émergents et pays en retard (PMA, Etats faillis)
                        B –Les autres formes d’inégalités internes
                                               1°. Progrès limités des inégalités du genre
                                               2°. Inégalités culturelles et pol en baisse : homogénéisation culturelle ?
                        C – Aujourd’hui, 4 types de pays selon l’indice de Gini qui montrent que la mondialisation n’est pas responsable de tout
                                               1°. Une fracture nord-Sud montre la responsabilité majeure de la mondialisation
                                               2°. Mais aussi une diversité de situation qui illustre d’autres facteurs (corruption, conflits…)

III/ d’où des EFFETS IMPORTANTS qui nécessitent de TROUVER DES SOLUTIONS   7 paragraphes
                        A –Les inégalités provoquent des effets majeurs
                                               1°. Les migrations, reflets et solutions des inégalités N-S : effets pour les pays de départ et d’accueil
                                               2°. Le repli identaire pol ou rel, refus d’une mondialisation déséquilibrée
                        B – Des solutions nationales qui fonctionnent
                                               1°. Le rôle pivot de l’Etat : social-démocratie eur et Etat autoritaire en Asie ; réussite relative des voies autocentrées communistes
                                               2°. Les propositions des alter-mondialistes : privilégier le local
                        C – Des solutions internationales plus difficiles à mettre en oeuvre
                                               1°. L’action des OI et des ONG depuis 1945
                                               2°. Une action contradictoire : l’ex des PAS du FMI
                                               3°. Le mythe d’un réseau alter-mondialiste

                Ainsi, chaque étape de la mondialisation correspond à une évolution contrastée des inégalités : de 1914 aux années 1970, les inégalités mondiales n’ont jamais été aussi fortes, mais les inégalités internes ont peu à peu baissé ; depuis les années 1980, la mondialisation actuelle a permis à de nombreux pays d’émerger, d’où une baisse des inégalités internationales, mais à l’inverse, les inégalités entre individus n’ont jamais autant ressembler à des abymes entre multimilliardaires et extrême-pauvreté (0.6 dollar/jour au Malawi !). Si les modèles autocentrés d’orientation socialo-communiste n’ont pas résisté à l’extension d’une mondialisation capitaliste, les pays qui ont adopté un modèle hybride, mélangeant libéralisme et Etat redistributeur, ont le mieux préservé leur cohésion sociale interne tout en étant compétitifs.
Le modèle social-démocrate, symbolisés par la Suède, un des pays ayant l’indice de Gini le plus bas du monde ou la Norvège, leader mondial en terme d’IDH depuis sa création en 1990, est sans conteste le mélange idéal entre mondialisation et égalité.
                Comme après la dépression des années 1930, la gravité de la crise actuelle montre bien un retour de l’Etat : ce sont bien les crises spéculatives de la mondialisation qui obligent à des formes de régulation. Si de nombreux Etats ont compris la nécessite de cette régulation, celle-ci reste difficile au niveau international. Entre alter-mondialisation parfois utopique et mondialisation ultra-libérale, la voie sera peut-être trouvée un jour pour une mondialisation à la fois sociale et libérale…
Analyse de carte : le coefficient de Gini dans le monde

Défauts à éviter :

Présentation : - se contenter de répéter la source
                        -négliger projection ou échelle
                        -chercher une problématique complexe (l’exercice reste un commentaire de document « classique »)
                        -ne pas annoncer le plan ou la logique de la démonstration
Analyse :        -ne pas structurer le développement (3 ou 4 paragraphes)
                        -être noyer par les détails au détriment d’un vocabulaire bien choisi et d’un ex pertinent
                        -ne pas prendre les infos avec recul
                        -ne pas expliquer les informations
Bilan :             -oublier de faire un résumé en une phrase
                        -ne pas faire d’ouverture

Présentation du sujet et du document :
            Dans l’Entre-deux-guerres, l’Italien Corrado Gini axe ses travaux sur les statistiques et en particulier la mesure des inégalités. Aujourd’hui, son indice est très utilisé : allant de 0 à 1, de l’égalité totale à l’inégalité absolue, il donne une vision des inégalités internes aux Etats ; c’est le cas de ce planisphère (projection Mercator), tirée d’un hors-série du magazine géopolitique Diplomatie (dont les données viennent de l’ONU et de la CIA).
            Classées en 9 catégories, elles vont nous permettre de comparer les inégalités récentes (2009) intra-étatiques à l’échelle mondiale. Des pays assez égalitaires à ceux qui sont très inégalitaires, nous pouvons observer quatre grandes situations mondiales et tenter de les expliquer afin d’avoir une vision globale des inégalités internationales.

Développement :
Tableau de synthèse des 4 paragraphes du développement de l’analyse de carte :
Type
« traduction »
sens
Régions/continents
Facteurs  explicatifs
exemple
Inf à 0.3
Indice très faible
Pays très égalitaires
Europe

Etat redistributif
Social-démocratie
Suède
De 0.3 à 0.5
Indice assez faible
Pays assez égalitaires
Reste de l’Europe
Asie centrale
Qques pays afr/ MO
Etat-providence
Passé communiste ou socialiste
poids de l’Etat
Canada
Mongolie
Inde
De 0.4 à 0.6
Indice assez élevé
Pays assez inégalitaires
Amériques
Asie de l’Est
Moyen-Orient
Pays riches mais libéralisme
Etats-Unis
Sup à 0.6
Indice très élevé
Pays aux fortes inégalités
Brésil RCA Afrique du Sud
Ségrégation
colonisation


            Ex de paragraphe rédigé :
            Les pays qui ont un indice très faible, inférieur à 0.3, sont très égalitaires. Ce sont le plus souvent des pays riches qui ont mis en place, surtout après 1945, un Etat-providence qui redistribue les richesses au sein de la population. Aides sociales, impôt sur le revenu progressif, sécurité sociale généralisée… permettent ainsi une redistribution des revenus.

            Aspect critique de l’analyse :
            On peut regretter l’absence de données pour un nombre élevé de pays (une quinzaine). Ce phénomène est certainement lié à la faiblesse des structures institutionnelles des P.M.A. Les Pays moins avancés, essentiellement africains, se caractérisent par les défaillances de l’Etat. Ces Etats faillis ont parfois du mal à assurer le minimum vital à leur population et évidemment à fournir des données statistiques aux organismes internationaux tels que le P.N.U.D.

Bilan :
            Ainsi, l’indice de Gini reflète bien l’opposition Nord-Sud, mais cette ligne est trop réductrice et minore la diversité des inégalités intra-étatiques mondiales souvent lié à l’histoire propre au passé de chaque Etat. Ainsi, les deux pays développés d’Amérique du Nord à l’IDH proche ont un système socio-économique profondément différent.     

INTRODUCTION DE DISSERTATION DE DEUX ETUDIANTS