Auteur : Serge Boyer, professeur agrégé d'histoire-géographie ; activités : IUFM, auteur de manuels scolaires, d'articles dans la revue "Espace Prépas" ; participat° aux jurys de CAPES, ECRICOME, TBS et GEM ; en CPGE dep 2009. Auteur du manuel de 1ère année sorti en mai 2017 (Studyrama) et réédité en 2021 comme le Dictionnaire Illustré ainsi que de deux manuels de commentaires de cartes (épreuve Ecricome). Chargé de cours à la TSE et de TD à l'Université J.Jaurès.
Vu des États-Unis. “America”, une revue française pour tenter de comprendre les AméricainS
Publié le
The New Yorker s’intéresse au trimestriel français America, qui a pour objectif d’expliquer aux Français les États-Unis sous la présidence TrumP;
Lancée au printemps, la revue America a déjà été vendue à près de 100 000 exemplaires en France. “Un magazine qui aide les lecteurs français à donner un sens aux États-Unis”,d’après The New Yorker,
référence de la presse américaine intriguée par ce projet. Le
trimestriel, conçu par les journalistes François Busnel (“La Grande
Librairie”, France 5) et Éric Fottorino (hebdomadaire “Le 1”), paraîtra
jusqu’à la prochaine élection présidentielle américaine, en 2020.
Le directeur de la rédaction, François Busnel, explique au New Yorker avoir
réalisé pendant l’élection de 2016 que beaucoup d’écrivains américains
qu’il connaissait avaient perçu ce que les experts politiques ont
ignoré. “Tout le monde disait : ‘Hillary va l’emporter’, retrace-t-il. Mais
quand je lisais John Irving, Donald Ray Pollock, Russell Banks, Jim
Harrison, ils me racontaient l’inverse : une Amérique un peu
désenchantée, un peu délaissée, qui depuis le 11-Septembre ne sait plus
où elle vit.” La priorité d’America est donc donnée à ces écrivains, qu’ils soient américains ou français.
Légèrement anachronique et incroyablement bien informé
Le
premier numéro présentait ainsi des textes de Colum McCann, Louise
Erdrich et Ta-Nehisi Coates, ainsi qu’un grand entretien avec la
romancière Toni Morrison. Le troisième numéro, paru en septembre, se
focalise sur le FBI, “miroir cruel des démons de l’Amérique”, selon la revue. “La
vision de ce magazine sur l’Amérique se révèle à la fois légèrement
anachronique (beaucoup de vagabonds et de road trips) et incroyablement
bien informée”, juge The New Yorker. “Nous essayons de transmettre aux lecteurs français que l’Amérique est un pays bien plus complexe qu’on ne le croyait, expose François Busnel au magazine américain. Il y a des côtés fantastiques, des côtés cauchemardesques, mais essayons de comprendre.”
Le prochain numéro d’America sera en vente en décembre.
Le Premier ministre japonais Shinzo Abe au siège de son parti, le LDP, à Tokyo, le 22 octobre 2017.REUTERS/Kim Kyung-Hoon
La
coalition menée par le parti conservateur du Premier ministre japonais
Shinzo Abe a remporté ce dimanche les deux tiers des sièges de la
Chambre basse du Parlement, selon des estimations de la télévision
publique NHK. La coalition formée par le Parti libéral-démocrate (PLD,
droite) de Shinzo Abe et le parti Komeito (centre droit) a remporté au
moins 310 des 465 sièges lors d'élections législatives anticipées.
Avec notre correspondant à Tokyo, Frédéric Charles
Cette
victoire offre à Shinzo Abe quatre années supplémentaires pour tenter
de réviser la Constitution pacifiste, écrite d’une main américaine à la
fin de la Seconde Guerre mondiale.
Il veut rendre au Japon « sa grandeur » et toute « sa souveraineté », en révisant l’article 9 de la Constitution qui interdit au Japon le recours à la guerre pour résoudre des conflits.
Aux
yeux de la droite nationaliste proche de Shinzo Abe, la Constitution
écrite par le vainqueur américain est une humiliation, car elle refuse
au Japon le droit de faire la guerre. Cette même droite nationaliste est
pourtant pro-américaine et elle accepte que le Japon soit protégé par
le parapluie nucléaire américain.
Shinzo
Abe a déjà réinterprété la Constitution pour permettre une plus grande
intégration de l’armée japonaise dans la stratégie américaine. Depuis
cinq ans Shinzo Abe tente de persuader les Japonais d’accepter une
révision, sans succès jusqu’ici malgré les tirs de missile nord-coréens.
Une majorité de Japonais tiennent à leur Constitution comme à la
prunelle de leurs yeux, car dans le domaine de la sécurité, ils ne font
pas confiance à leur dirigeant.
Vous voyez la vie en rose ? Il vous arrive de rire jaune ? Ou peut-être êtes-vous un peu fleur bleue ? Les couleurs jouent un rôle tellement important dans nos vies que l’on s’en sert même pour décrire nos émotions.
Mais à travers le monde, la manière dont nous percevons et interprétons les couleurs change du tout au tout selon les cultures. Par exemple, alors que les Bassa, ethnie camerounaise, n’ont que deux mots pour les couleurs (ziza pour les tons rouges/oranges/jaunes et hui pour les verts/bleus/violets), les Inuits possèdent dans leur langue 17 mots pour décrire le blanc (qui varient selon les conditions de neige). Voici un tour d’horizon de la signification des différentes couleurs à travers le monde.
Bleu
De manière générale, le bleu est l’un des choix les plus sûrs vis-à-vis de sa signification à travers le monde. Il est globalement associé à des émotions positives. En Amérique du Nord et en Europe, il symbolise la confiance, la sécurité et le pouvoir, et a un côté apaisant et réconfortant. Cependant, il peut aussi avoir un lien avec la dépression, la solitude et la tristesse (lorsqu’on a le « blues »).
Dans certains pays, le bleu est la couleur de la guérison. Les amulettes bleues permettent d’éloigner le mauvais œil et sont courantes en Turquie, en Grèce, en Iran en Afghanistan et en Albanie. Dans les cultures orientales, le bleu symbolise l’immortalité, alors qu’en Ukraine par exemple, il est un signe de bonne santé. Dans l’hindouisme, le bleu est la couleur de Krishna, qui incarne l’amour et la joie divine.
Vert
Dans les cultures occidentales, le vert est lié à la chance, la nature, la fraîcheur, le printemps, la conscience environnementale, la richesse, l’inexpérience et la jalousie (le fameux « monstre aux yeux verts » de Shakespeare). Le vert est également la couleur emblématique de l’Irlande, surnommée l’Île d’Émeraude d’après les paysages verdoyants qu’elle offre.
En Indonésie, le vert est une couleur traditionnellement interdite, alors qu’au Mexique, c’est une couleur nationale qui symbolise l’indépendance. Au Moyen-Orient, il s’agit de la couleur de l’Islam, et elle représente la fertilité, la chance et la fortune. Dans les cultures asiatiques, le vert est lié à la jeunesse, la fertilité et la vie nouvellement créée, mais elle peut aussi être un symbole d’infidélité : en Chine, les hommes ne portent jamais de chapeau vert, car cela montrerait aux autres que leur femme a commis un adultère !
Rouge
En Occident, le rouge est la couleur de l’enthousiasme, de l’énergie, de la passion, de l’action, de l’amour et du danger. Il est aussi associé au communisme et à la révolution, surtout en Russie et en Europe de l’Est. Dans les cultures asiatiques, le rouge est une couleur très importante, qui symbolise la bonne fortune, la joie, la prospérité, la fête, le bonheur et une longue vie. C’est pourquoi les mariées sont souvent vêtues de rouge le jour de leur mariage, et qu’il est courant de s’offrir, pour les fêtes ou les anniversaires, des enveloppes rouges contenant de l’argent.
En Indie, le rouge est associé à la pureté, la sensualité et la spiritualité. Au contraire, dans certains pays d’Afrique, il s’agit de la couleur de la mort. Au Nigéria, c’est la couleur de l’agressivité. Le rouge est porte-bonheur en Égypte, et c’est un symbole de chance et de courage en Iran.
Jaune
Dans les cultures occidentales, le jaune est lié à la joie, la bonne humeur, l’optimisme, la chaleur (c’est la couleur du soleil), la joie et l’espoir, mais aussi à la prudence et à la lâcheté. En Allemagne, il représente l’envie et la jalousie, alors qu’en Égypte, il s’agit plutôt d’un symbole de joie et de chance.
Orange
Le orange est la couleur de l’automne, des moissons et de la chaleur dans les cultures occidentales. Dans l’hindouisme, le jaune safran (qui tire sur le orange) est considéré comme une couleur sacrée. Aux Pays-Bas, c’est la couleur de la famille royale et en Colombie, le orange évoque la sexualité et la fertilité. Dans les cultures orientales, c’est un symbole d’amour, de joie, d’humilité et de bonne santé. C’est pourquoi les moines bouddhistes sont souvent vêtus de orange.
Violet
Le violet est souvent associé à la royauté, la richesse, la spiritualité et la noblesse, et ce dans le monde entier. Au Japon, historiquement, seuls les moines bouddhistes les plus accomplis peuvent se vêtir de violet. C’est aussi la couleur de la piété et de la foi, et même de la pénitence pour la religion catholique. Mais au Brésil et en Thaïlande, le violet est symbole de deuil. C’est aussi la couleur de l’honneur : le Purple Heart est la plus vieille distinction existante dans l’armée américaine.
Blanc
Dans les cultures occidentales, le blanc est associé à la pureté, à l’élégance et à la paix. Les mariées portent généralement du blanc le jour de leur mariage. À l’inverse, en Chine, en Corée et dans certains pays d’Asie, le blanc est la couleur de la mort et du deuil, généralement portée pendant les enterrements. Tandis qu’au Pérou, c’est la couleur des anges, de la bonne santé et du temps.
Noir
Dans de nombreuses cultures, le noir représente le raffinement et la solennité, mais aussi la mort, le diable, le deuil, la magie, la violence, la maladie, la malchance et le mystère. Au Moyen-Orient, c’est un double symbole de renaissance et de deuil. En Afrique, le noir marque la maturité et la masculinité.
Alors que les entreprises s’ouvrent de plus en plus facilement sur le monde, il devient crucial de comprendre la signification des couleurs dans les différentes cultures. En ayant conscience de ce qu’elles représentent à travers le monde, cela vous permettra de parler à votre audience en étant à la fois respectueux des cultures et efficace.»
L’individualisme gagne du terrain… C’est la conclusion d’une étude portant sur 78 pays. Quelle est la principale clé d’explication ? Le développement socioéconomique, répondent des chercheurs de l’université de Waterloo (Canada) et de l’université d’État de l’Arizona (États-Unis), qui définissent les cultures individualistes comme celles valorisant l’indépendance, l’unicité et la « distinctivité » individuelle, à la différence des cultures collectivistes qui mettent l’accent sur l’interdépendance, les relations familiales et la conformité sociale. Ils ont évalué les « pratiques individualistes » en examinant la taille des ménages, ainsi que les taux de divorces et de personnes vivant seules. Mais ils ont aussi analysé les « valeurs individualistes », en partant de différentes questions : quelle est l’importance accordée aux amis (par rapport à la famille) ? L’expression personnelle est-elle perçue comme une priorité nationale ? Comment l’apprentissage de l’autonomie dès l’enfance est-il jugé ? Résultat : globalement, l’individualisme a augmenté d’environ 12 % dans le monde depuis 1960, mais ce taux cache des disparités notables entre les pays. À contre-courant, seul un très petit nombre d’entre eux affiche une baisse : le Cameroun, le Malawi, la Malaisie et le Mali en termes de « pratiques individualistes », l’Arménie, la Chine, la Croatie, l’Ukraine et l’Uruguay concernant les valeurs individualistes. La plupart de ces États se caractérisent par un développement socioéconomique particulièrement faible pendant la période étudiée. Cependant, la Chine dénote, conjuguant à la fois croissance économique et réduction des valeurs individualistes. Une énigme que les chercheurs ne résolvent pas à ce jour : évoquant son « histoire socioéconomique complexe », ils invitent à étudier plus en détail ce pays lors de recherches futures… !
Henri Santos, Michael Varnum et Igor Grossmann, « Global increases in individualism », Psychological Science, vol. XXVIII, n° 9, septembre 2017.
La journaliste Miwa Sado, de la chaîne de radio et télévision publique japonaise NHK, morte il y a quatre ans de surmenage.Capture d'écran
La mort par surmenage fait une nouvelle victime dans une grande entreprise japonaise : la chaîne de radio et télévision publique NHK est forcée d’admettre que l’une de ses jeunes journalistes est décédée d’un malaise cardiaque après avoir accumulé 159 heures supplémentaires en l’espace d’un mois. Cette affaire est d’autant plus gênante pour la NHK que la chaîne de télévision menait une campagne contre l’épuisement au travail.
De notre correspondant à Tokyo,
Ce décès est encore plus fâcheux pour la NHK que la chaîne de radio et télévision publique rend officielle la mort par surmenage d’une de ses journalistes, Miwa Sado, 31 ans, seulement quatre ans plus tard, sous la pression des parents de la victime.
Miwa Sado est morte dans son lit en juillet 2013. Elle a été retrouvée tenant son téléphone portable serré dans une main, aux dires des médias.
Un an après sa mort, les autorités japonaises avaient conclu qu’elle était due à un nombre excessif d’heures supplémentaires. La NHK n’a alors pas annoncé les conclusions du rapport d’enquête des autorités médicales japonaises…
Peut-être parce que les autorités japonaises ne voulaient pas que les Japonais, qui paient leur redevance, apprennent qu’une grande entreprise du secteur public impose à ses employés de gros volumes de travail, alors que le gouvernement n’a toujours pas imposé un plafond légal des heures supplémentaires.
Compenser un salaire de base plutôt faible
Selon un rapport du gouvernement, 191 cas dekaroshi, ou de mort par surmenage, ont été répertoriés lors de l’année fiscale 2016 qui s’est terminée à la fin mars ; une forte hausse par rapport aux 96 cas enregistrés en 2015. Et les cas seraient dix fois plus nombreux dans la réalité, selon le Conseil national de défense des victimes du karoshi.
Les employés temporaires - 38 % de la population active - sont encore moins payés et protégés, et ils accumulent le maximum d’heures supplémentaires.
Le gouvernement a adopté un plan d’action contre la mort par surmenage. Le dernier vendredi de chaque mois les salariés sont invités à quitter leur bureau à 15 heures.
Suicides et faible productivité
Le surmenage est aussi responsable de suicides. En juillet 2017, un ouvrier de 23 ans du chantier de construction du stade olympique s’est donné la mort. Il avait accumulé 200 heures supplémentaires dans le mois qui a précédé son suicide.