LES PERES DE L'EUROPE (source : 101 fiches pour l'Europe, Belin, 2007)
AUJOURD'HUI à venir
POSTES CLES :
Conseil de l'Europe
commission
BCE
Ci-dessous analyse de l'élection de TRUMP et portraits de : Xi JINPING, Shinzo ABE, Narendra MODI
Donald
Trump vient de remporter les élections présidentielles étatsuniennes et devient
le 45ème Président des Etats-Unis. Cette victoire peu prévue et très
étonnante en raison de l’outrance de son attitude lors de la campagne
présidentielle interpelle. Pourquoi
un homme politique haï au sein même de son parti a-t-il pu vaincre son
adversaire démocrate Hillary Clinton pourtant soutenue par le Président Obama
qui obtient encore 53% d’avis favorables auprès de l’opinion publique ?
On peut lister 8 explications majeures.
Un vote d’adhésion à Trump pour 6 raisons
essentielles :
-l’expression du mal-être du « peuple américain » : un
populiste ? Trump dénonce les inégalités toujours plus fortes.
Celles-ci se développent depuis les années 1980, moment d’arrivée au pouvoir de
Reagan et la mise en place d’une politique néolibérale qui accélère
délocalisations et financiarisation de l’économie. Trump par ses outrances
s’adresse aux chômeurs, aux travailleurs pauvres et aux ouvriers en accusant
les élites d’être responsables de cette situation
un candidat anti-système : la posture de Trump est dès le
départ celle d’un homme qui, grâce à sa fortune, se dit indépendant des élites
politiques et des médias. Trump maîtrise parfaitement l’art de la parole et
sait justement faire parler de lui. Son manque de culture devient un atout pour
les Américains qui peuvent s’incarner en Trump et son niveau de vocabulaire
très « simple », voire ordurier.
-un discours passéiste simplificateur mais efficace : Trump
fait réémerger une vision ancienne des valeurs américaines : domination
blanche, autorité patriarchale (d’où ses épidodes hyper-machistes), utilisation
des armes à feu, vision mythifiée d’une époque où les Etats-Unis dominaient le
monde…
-un nouvel exemple du rêve américain ? La réussite dans le
business de Donal Trump a été aussi un argument de campagne. Le discours simple
de transposer la réussite dans les affaires vers la gestion de l’Etat
fonctionne bien.
-un discours sécuritaire anti-mondialisation et anti-immigration :
Trump propose de revoir les traités de commerce comme l’ALENA pour relocaliser
une partie de l’industrie. En parallèle, les critiques des Mexicains accusés
d’être des traficants de drogue ou des violeurs illustrent un discours
identitaire fort qui est en essor dans le monde entier. Non, monsieur Friedman
la terre n’est pas plate : plus l’économie et la finance se mondialisent,
plus les hommes s’accrochent à des valeurs réelles (ou imaginaires, mais qui
rassemblent).
-au final, le reflet de l’essor d’une « télémédiocratie » :
depuis les 1er débat télévisé Nixon-Kennedy gagné par celui-ci, la
télévision joue un rôle croissant, ce qui a des effets multiples : coûts
de campagnes exorbitants de plusieurs milliards de dollars, simplification du
discours et des programmes, personnification des campagnes, vocabulaire
simpliste et slogans flash pour coller à des reportages courts... Trump n’est
qu’un nouveau Berlusconi où le discours politique est simple et populiste.
Un vote de défiance vis-à-vis de Clinton pour 2
raisons clés :
-une femme trop secrète : les affaires liés aux mails privés
illustrent le vécu difficile de Clinton, en particulier lors des deux mandats
de son mari. De plus,. L’argument clé de Clinton d’une élection historique
montre qu’une partie des Américains ne sont pas prêts à élire une femme.
Peut-être aussi dans l’inconscient américain, Clinton peut représentée la femme
trompée, une sorte de looser qui contraste avec Trump ?
-le reflet du système politico-médiatique mondialisé : pour
beaucoup d’Américains, Clinton est vue comme expérimentée, mais surtout une
femme au pouvoir depuis longtemps qui est responsable de leurs problèmes ;
ils estiment qu’elle n’aurait rien
changer (larges interrogations sur l’intégration d’une partie du programme de
Bernie Sanders). En attendant les sondages, on peut supposer que les minorités
ne se sont pas mobilisées pour elle.
Bilan : un discours trumpien qui
fonctionne dans une Amérique désunie et déboussolée.
Ainsi,
contrairement à Clinton et comme Obama il y a 8 ans, Trump a su raconter une
histoire aux Américains désemparés face à la mondialisation, en particulier la
montée de la Chine.. La vraie question est désormais de voir Trump face aux
responsabilités. Son premier discours très rassembleur est intéressant, mais il
aura du mal à unifier le peuple américain, ayant lui-même œuvrer à l’opposition
des Américains (hommes contre femmes, blancs contre minorités). C’est
d’ailleurs le grand regret d’Obama de quitter la Maison blanche avec un pays
plus divisé que jamais. Enfin, les félicitations rapides de Marine Le Pen et la
montée de la bourse de Moscou (qui fait exception) doivent nous interroger sur
l’exemplarité de cette élection. Beaucoup d’échéances électorales attendent
l’Europe en 2017 (Fr All). La classe politique française et européenne
sera-t-elle en tirer des leçons ?
A
titre personnel, je suis très triste d’une élection aussi lamentable, mais
aussi effrayé car nous regardons souvent l’Amérique tel un miroir de nos
problèmes et évolutions futures.
Serge Boyer, novembre 2016
Politique. Le nationalisme
guidant le monde
Publié le
18/11/2016 - 08:27
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“En
promettant de ‘Rendre sa grandeur à l’Amérique’, Donald Trump a eu des
échos du Ronald Reagan de 1980. […] Pourtant, il y a une différence. […] L’Amérique
de Reagan était optimiste : celle de Monsieur Trump est en
colère. Bienvenue dans le nouveau nationalisme.”
C’est ainsi que The Economist présente le dossier qui illustre la Une du numéro de cette semaine ; convoquant des références artistiques du XIXe siècle – on reconnaît Marine Le Pen sous les traits de la Liberté guidant le peuple – l’hebdomadaire britannique explique que, “pour la première fois depuis la Deuxième guerre mondiale, les grandes puissances se retrouvent sous la coupe de formes diverses de chauvinisme”.
“La Russie, la Chine et la Turquie partagent une vision pessimiste selon laquelle les relations internationales se résument souvent à un jeu à somme nulle dans lequel les intérêts globaux se dressent contre les intérêts nationaux. C’est un changement majeur qui engendre un monde plus dangereux”, estime The Economist.
C’est ainsi que The Economist présente le dossier qui illustre la Une du numéro de cette semaine ; convoquant des références artistiques du XIXe siècle – on reconnaît Marine Le Pen sous les traits de la Liberté guidant le peuple – l’hebdomadaire britannique explique que, “pour la première fois depuis la Deuxième guerre mondiale, les grandes puissances se retrouvent sous la coupe de formes diverses de chauvinisme”.
“La Russie, la Chine et la Turquie partagent une vision pessimiste selon laquelle les relations internationales se résument souvent à un jeu à somme nulle dans lequel les intérêts globaux se dressent contre les intérêts nationaux. C’est un changement majeur qui engendre un monde plus dangereux”, estime The Economist.
Shinzo ABE
Narendra MODI
XI JINPING homme politique chinois au pouvoir depuis 2012