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Auteur : Serge Boyer, professeur agrégé d'histoire-géographie ; activités : IUFM, auteur de manuels scolaires, d'articles dans la revue "Espace Prépas" ; participat° aux jurys de CAPES, ECRICOME, TBS et GEM ; en CPGE dep 2009. Auteur du manuel de 1ère année sorti en mai 2017 (Studyrama) et réédité en 2021 comme le Dictionnaire Illustré ainsi que de deux manuels de commentaires de cartes (épreuve Ecricome). Chargé de cours à la TSE et de TD à l'Université J.Jaurès.
Tout le monde le sait, la fabrication des smartphones représente un lourd tribut tant environnemental que social. Aux fabricants d’assumer cette responsabilité et d’améliorer leurs chaînes de production, de l’approvisionnement en matériaux dans les mines à la fabrication dans les usines. Nos homologues allemands de Stiftung Warentest ont sondé 8 fabricants, parmi lesquels Apple, Samsung, Huawei ou Sony. Le bilan est désolant : un seul d’entre eux a fait preuve de transparence et apporté les preuves de son engagement.
L’écran clinquant de nos smartphones cache une réalité bien plus sombre : leur fabrication est un désastre humain et environnemental. Entre 50 et 70 matériaux entrent dans leur composition, des plastiques aux terres rares et autres métaux ferreux et précieux. Du lithium au Chili, en Argentine, en Bolivie ; du néodyme en Chine ; de l’étain, du tantale, du tungstène et de l’or en république démocratique du Congo… L’extraction de ces matières premières provoque des conflits sanglants entre populations locales, et les conditions de travail y sont déplorables. La fabrication des composants et leur assemblage, principalement en Asie, interroge aussi sur les conditions de travail et d’hébergement des salariés dans les usines. Sur leurs sites Internet, tous les fabricants de smartphone se fendent d’une page fleurant bon l’écologie et le social. Mais quand on les interroge précisément sur leurs engagements, nombre d’entre eux restent très, très vagues.
C’est ce qu’ont pu constater nos homologues allemands de Stiftung Warentest. « Nous avons envoyé à huit fabricants des questionnaires très fins sur les étapes de leur chaîne d’approvisionnement et de fabrication, leur avons demandé les preuves de ce qu’ils avançaient », décrypte Simone Lindemann, responsable de ce test. Liste des fournisseurs des composants de la batterie, de l’écran, de l’appareil photo et des sources de cobalt et de lithium, politique sociale de l’entreprise, directives pour la prévention des risques, respect des normes sociales, exigences écologiques minimales pour les fournisseurs (émissions de CO2, consommation d’eau, par exemple)… Les questionnaires étaient volontairement précis. Résultat : Google, Huawei, Sony et Xiaomi n’ont même pas daigné y répondre. Impossible de rester plus opaque ! Nokia, quant à lui, a répondu à côté de la plaque à plusieurs reprises, et a survolé, voire ignoré, de nombreux points. En somme, ces cinq fabricants n’ont prouvé aucun engagement significatif, et n’ont absolument rien dévoilé sur leurs chaînes d’approvisionnement. « C’est un peu mieux chez Apple et Samsung, concède la chef de projet. Eux se sont montrés plus transparents sur leurs modes de production et d’approvisionnement, et ont justifié leurs politiques sociales et écologiques. »
Sans surprise, le néerlandais Fairphone, qui a fait du smartphone éthique sa ligne de conduite depuis sa création en 2013, arrive en tête du test. « Chez Fairphone, grand premier du test, durabilité et responsabilité d’entreprise font clairement partie de l’essence même de la marque », commente Simone Lindemann. Le fabricant est d’ailleurs l’un des rares à avoir accepté une visite (en visio, coronavirus oblige) de ses installations (1). « Nous serons toujours ravis d’expliquer notre démarche et nos exigences sociales et environnementales. D’autant que nous avons prouvé qu’il était possible de produire des smartphones vertueux tout en menant l’entreprise à la rentabilité. Mais il nous faut encore progresser », explique Luke James, le responsable des ventes de Fairphone. Seuls 50 % des matériaux utilisés proviennent en effet de filières responsables. « Nous espérons atteindre 70 % en 2023, et encore plus dans les années à venir », affirme le responsable.
En attendant, les grands fabricants feraient bien de s’en inspirer. Car si les smartphones de Fairphone étaient jusqu’à présent connus autant pour leur éthique que pour leurs performances moyennes, comme en témoignent nos essais, le récent Fairphone 4, actuellement en test dans notre laboratoire, pourrait rectifier le tir (résultats dans quelques jours). De plus, il est garanti 5 ans au lieu des 2 ans rendus obligatoires par la garantie légale de conformité. Décidément un exemple à suivre.
(1) Stiftung Warentest a également interrogé Shift, un fabricant allemand méconnu en France. Lui aussi a accepté une visite virtuelle et s’est montré transparent sur sa politique sociale et environnementale.
Camille Gruhier
Extrait du discours de l'ambassadeur français aux Nations Unies en 2017 :
"L’Afrique est au cœur battant des Nations unies, à la croisée de toutes les problématiques qui sont elles-mêmes au centre de nos agendas quotidiens, qu’il s’agisse de maintenir la paix, de lutter contre le terrorisme et contre tous les trafics criminels, en particulier la traite des êtres humains, mais aussi d’accélérer le développement, d’en assurer le caractère durable, de mener une gestion raisonnée des migrations ou de répondre au dérèglement climatique. Que ce soit à l’Assemblée générale, au Conseil de sécurité, à la Commission de consolidation de la paix ou à l’ECOSOC, la relation entre l’ONU et l’Union Africaine s’est affirmée comme un axe stratégique de notre travail, et ce partenariat est appelé à prendre d’avantage d’envergure encore. C’est le sens, je crois, du partenariat renforcé que le Secrétaire général, son Excellence Monsieur Antonio Guterres, a voulu mettre en avant dès sa prise de fonction et vient, devant nous, de donner une forte et éloquente illustration. C’est également ce qui motive la relation privilégiée que le Conseil de sécurité entretient avec la Commission Paix et Sécurité de l’Union africaine. C’est enfin ce qui fait toute la pertinence de la thématique que vous avez choisie et qui s’inscrit parfaitement dans le cadre du programme de la 72ème Assemblée générale des Nations unies qui veut donner « Priorité à l’être humain » – à travers « la paix et une vie décente pour tous sur une planète préservée".
Carte sur les membres du Conseil de Sécurité de l'ONU en 2021 (source : P.Boniface et H.Védrine, Atlad géopolitique du monde global, Fayard-Colin, 2021
Avec 10% de la population mondiale, l'Afrique dispose de 2 Etats au Conseil de Sécurité. Finalement cela se rapproche de son poids politique, à la différence qu'aucun Etat africain n'et membre permanent De fait, ce faible poids de l'Afrique est plus proche de son poids économique (moins de 3% du PIB mondial). Par contre, la demande des Etats africains en raison du nombre élevé d'Etats (54), ce qui représente 27% des Etats du monde. Cela signifie bien que l'ONU ne fonctionne pas sur un principe égalitaire, mais sur un rapport de force entre les grandes puissances. Il est donc logique que les Etats africains soient favorables à une réforme de l'ONU qui donnerait plus de place aux décideurs africains.
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Les signaux positifs se multiplient entre l'Iran et l'Arabie saoudite, les deux puissances régionales qui se sont opposées ces dernières années à propos de la Syrie, du Yémen, de Bahreïn et de nombreux autres dossiers régionaux.
De notre correspondant à Téhéran, Siavosh Ghazi
Le porte-parole de la diplomatie iranienne Saïd Khatibzadeh s'est félicité du discours du roi Salman d'Arabie saoudite à l'Assemblée générale des Nations unies. Il a affirmé qu'il espérait que les négociations en cours entre Téhéran et Riyad allaient permettre de créer la confiance entre les deux pays.
« Nous avons déjà eu de très bonnes discussions, notamment à propos de la sécurité dans le golfe Persique et de sérieux progrès ont été faits », a déclaré Saïd Khatibzadeh, ajoutant que ces discussions pourraient permettre d’établir de bonnes relations entre Téhéran et Riyad.
Trois séries de discussions ont déjà eu lieu entre l'Iran et l'Arabie saoudite à Bagdad. Selon l'ambassadeur d'Iran, une quatrième série de discussions est prévue entre les deux pays. L'Iran et l'Arabie saoudite sont en froid depuis la rupture de leurs relations diplomatiques en janvier 2016. Les deux pays s'opposent à propos de la Syrie, du Yémen, mais aussi à propos de la situation à Bahreïn ou au Liban.
Ryad s'inquiète aussi du programme nucléaire de l'Iran. Les discussions entre la République islamique d'Iran et l'Arabie saoudite ont commencé après que le président américain Joe Biden a opéré un changement dans sa politique envers Riyad.
Le conflit Israël-Palestine est ancien : il explose avec la création d'Israël (1948), mais est déja présent lors du mandat britannique en Palestine . Longtemps central dans la région, la normalisation des relations entre Israël et les pays arabes, qui s'est accélérée en 2020 (EAU Bahrein Soudan et Maroc) semble condamner l'espoir d'un Etat palestinien et laisser les Palestiniens face à leur division (Hamas à Gaza et OLP en Cisjordanie).
Voici qques textes et cartes pour vous éclairer sur ce conflit qui n'a jamais quitté l'ONU...
Un nouveau gouvernement a été formé aujourd’hui au Liban, a annoncé la présidence du pays. Le pays traverse une importante crise politique et n’avait plus de gouvernement depuis août 2020, lorsque le cabinet de Hassane Diab a démissionné après l’explosion meurtrière survenue dans le port de Beyrouth, la capitale. Après plusieurs tentatives de négociations infructueuses, le président, Michel Aoun, a chargé en juillet l’ancien président du Conseil (équivalent du Premier ministre) Najib Mikati de former un cabinet. Le nouveau gouvernement, dont les postes sont répartis à égalité entre chrétiens et musulmans, est composé de 22 ministres, dont une femme, d’un vice-président du Conseil et d’un Premier ministre, Najib Mikati. Fondateur avec son frère d’un fonds d’investissement, il est la personne la plus riche du Liban, selon le classement du magazine américain Forbes.
Le système institutionnel libanais est basé sur un « pacte national » non écrit, conclu en 1943, qui s’appuie sur le recensement de 1932, selon lequel le président libanais doit être un chrétien maronite, le président du Parlement un musulman chiite et le Premier ministre un musulman sunnite. « Le processus de formation des gouvernements est le plus souvent apparu extrêmement laborieux », estimait Bruno Lefort, chercheur associé à l’Institut français du Proche-Orient, à Beyrouth, dans un entretien publié en 2020 sur le site Les Clés du Moyen-Orient. Il jugeait le système confessionnel libanais « profondément en crise ». En mars, l’ancien Premier ministre Saad Hariri, qui était chargé de composer un nouveau gouvernement et prônait une équipe de spécialistes non partisans pour mener les réformes, a accusé le président libanais d’imposer une répartition « confessionnelle et partisane » des ministères.
Le Liban fait face à une grave crise économique et sociale depuis fin 2019. La valeur de la devise du pays, la livre libanaise, s’est effondrée et l’inflation a atteint quasiment 85 % en 2020 contre 3 % l’année précédente, selon la Banque mondiale, un organisme de financement du développement. L’institution estimait en juin que la crise économique et financière traversée par le Liban pourrait être l’une des « trois crises mondiales les plus sévères depuis le milieu du XIXe siècle ». Le pays connaît d’importantes pénuries d’essence, d’électricité et de produits de base depuis quelques mois, qui s’expliquent en partie par le fait que « l’essence, les médicaments et beaucoup de produits de base étaient subventionnés par l’État », explique Karim Émile Bitar, directeur de recherche à l’Iris, un centre de réflexion géopolitique, dans un article publié par L’Express en août. « L’État libanais, étant aujourd’hui en faillite, n’est plus en mesure de subventionner ces produits de base », poursuit-il.