SOMMAIRE
1 fiche d'évaluation
2 rapport du jury 2019
3 exemple d'introduction type GEM
4 liste des Ecoles qui adhérent au jury GEM
3 exemple d'introduction type GEM
4 liste des Ecoles qui adhérent au jury GEM
ECS1/2 -
FICHE D’EVALUATION DE DISSERTATION D’HGG
– nouvelle épreuve GEM 2019 –projet au 11 décembre
2018, mars 2019 Aspects
nouveaux
PHASE
|
COMPETENCES
|
STRUCTURE ET ELEMENTS DE NOUVEAUTES
|
COMMENTAIRES
PERSONNELS
|
CODE
|
|
Intro
|
Contextualiser
Bornes du sujet
|
Contexte/bornes :
|
11
- . +
|
||
Définir un sujet et lui donner un sens
|
Scan du sujet : O pertinente O correcte O mal
choisi
Sens du sujet : O pertinente O correcte O mal
choisi
|
12
- . +
|
|||
Problématiser
|
Problématique : O
pertinente O correcte O mal choisi
|
13
- . +
|
|||
Répondre
à la problématique
|
1er chgt majeur : répondre dès l’introduction à la
problématique est normalement déconseillé et vu comme un défaut pour une
dissertation « classique » ; l’idée est ici d’émettre une hypothèse avant d’annoncer
la démarche choisie ; FINALEMENT, ce n’est pas un pb essentiel
car votre annonce du plan est déjà une manière de répondre à votre
problématique.
|
||||
Annoncer un plan
|
O
Annonce entre une seule phrase avec utilisation des chiffres romains (I
II III) ou terme d’une part… O perfectible
O
annonce peu claire O annonce qui ne
correspond pas au développement rédigé
|
14
- . +
|
|||
Déve-loppe-ment
/
|
Plan
|
Logi-que
|
plan
logique O oui O peu évident O illogique
Equilibré : O oui
O perfectible
Plan autorisé en 2,3
ou 4 parties. L’idée
est de « casser » les codes habituels de la dissertation
« classique en 3 parties pour laisser libre cours à la créativité des candidats. Je
déconseille pour autant les plan en 4 parties qui risque de trop
« composer » votre réflexion.
|
21
- . +
|
|
Com-plet
|
Prisme du sujet :
-au
niveau historique :
O bien O perfectible
-au
niveau économique :
O bien O perfectible
-au
niveau politique et culturel : O bien O perfectible
-au
niveau géographique : O bien O perfectible
O
des oublis peu nbx O des oublis
importants
|
22
- . +
|
|||
Con-nais-san-
ces
|
Niveau global
|
Niveau et qualité des
connaissances :
O
bien O perfectible O des erreurs O du hors-sujet
|
31
- . +
|
||
Qualitéet clarté des
argu-ments
|
1.
Arguments cognitifs personnels :
O bien choisis O perfectibles
2.
Utilisation des doc fournis :
O
bien O pas assez O pas du tout
8 documents accompagnent le sujet ; LEUR ANALYSE GLOBALE DOIT
ETRE FAITE afin de permettre une d’argumentation (il est conseillé de citer
les sources).
|
32
- . +
|
|||
3. Engagement/position :
O
bien O pas assez O pas du tout
A faire avec prudence car disserter consistera toujours à analyser
et non juger ;
|
34
- . +
|
||||
4. Clarté et richesse
des idées :
-termes
clés : O ok O correct O perfectible
-auteurs/citations :
O ok O
correct O perfectible
|
33
- . +
|
||||
Con-clus°
|
Synthèse sur le sujet
|
||||
Réponse à la problématique :
Donc ici le résumé des parties et la réponse à la problématique ne
font qu ‘un. C’est plutôt logique
|
41
- . +
|
||||
Relancer la réflexion par la prospective +
|
Prospective, stratégies des
entreprises
Doit être au cœur de la conclusion. Ici, cela rejoint l’engagement
(vu plus haut) car faire de la prospective, c’est aussi émettre des
hypothèses personnelles
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42
- . +
|
|||
Forme
|
Faire un travail soigné et concis
|
SOIN
ORGANISATIONNEL : O alinéa O passage entre les parties…
CONCISION : O copie
dense et claire O copie trop longue
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51
- . +
|
||
Ortho et style
|
FAUTES : O aucune O
qques unes O trop O répétitives :
oubli fréquent de: O accents O majuscules O virgules O pluriel
STYLE : O bien O
correct O perfectible car O phrases trop longues
|
52
- . +
|
|||
O T.B. O Bien O A.B. O Correct
O insuffisant O très insuffisant
|
Serge Boyer, le 22 mars
2019
PREMIER RAPPORT DU JURY POUR EPREUVE 2019
HGG GEM
RAPPORT Yves SCHEMEIL
2019
2019
1 – Le sujet
Le multilatéralisme est-il menacé ?
2 – Eléments de barème
Définition du multilatéralisme, rappel de son
évolution depuis 1945 (avec si possible plongées dans la période précédente où
il naît, et même plus tôt encore, par exemple 1648) ; énoncé des obstacles
récents, discussion de la capacité d’adaptation des acteurs, exemples de
transformations en cours et de réformes souhaitables.
Utiliser
les documents pour montrer que le multilatéralisme est la condition du
bilatéralisme et du régionalisme qui se développent tous les deux
simultanément, et pour souligner qu’il devra désormais convenir aussi bien au
Sud global qu’aux grandes puissances occidentales.
Montrer comment les gouvernements des pays
non occidentaux et des puissances montantes s’en saisissent, mais aussi comment
les populations dans les pays occidentaux en ont besoin pour lutter contre les
aspects indésirables pour eux de la mondialisation.
Attentes du jury
Capacité à rechercher des causes (par
exemple, le nombre croissant d’Etats, leurs inégalités) et à les relier à leurs
effets (le blocage des négociations encours, l’affaiblissement des alliances).
Copies structurées, concises, claires,
sachant combiner la préparation suivie avec les documents fournis et
l’actualité récente, sans vouloir jeter de la poudre aux yeux.
En bref, les bonnes et très bonnes copies
mêlent à la fois pertinence de la réflexion et de la démonstration, précision
de l’argumentation et des exemples, structure du plan, clarté de l’expression, et
présentation soignée. Un bon tiers a vraiment essayé de s’approprier
l’originalité de cette nouvelle épreuve de géopolitique au sein de la BCE.
3 – Remarques de correction, commentaires synthétiques (ce qui a été
bien traité/compris, ce qui a été mal traité/mal compris, exemples de plans)
Le sujet a plu, mais il a été souvent été mal compris. Le mot
multilatéralisme en lui-même est mal connu, il
est souvent synonyme de « gouvernance », multipolarité, « ordre mondial » ; ou alors, il est
limité aux aspects économiques et commerciaux
(en dépit des cartes sur les
alliances fournies) et traduit en « libre-échange » voire « commerce mondial ». On l’oppose trop souvent au
régionalisme (pourtant
un « plurilatéralisme » ou un « minilatéralisme »). Nombre d’instances majeures de négociations multilatérales ont été ignorées ou peu traitées (notamment l’UE), d’autres, mineures,
inutilement mentionnées (ONG, société civile, crime organisé). Le retour au
souverainisme a rarement été discuté.
L’introduction est
souvent trop courte, peu problématisée (le sujet est peu
discuté), et sans lien
logique avec le plan annoncé (sauf dans les
meilleures copies). De ce fait, des sous-parties semblent parfois déconnectées les unes des
autres.
La conclusion a rarement été prospective (il y a
eu peu de développements sur les
scénarios d’avenir, et sur les réformes possibles du
système multilatéral).
La dimension historique du sujet est rarement
prise en compte (ou brièvement résumée en introduction), la
pluralité des acteurs se résume souvent à une opposition entre pays
occidentaux et pays émergents.
Les documents sont peu utilisés voire pas du tout
(une copie sur 3 ou 4 ne s’y réfère pas du tout). Certaines
copies qui témoignent de peu de connaissances
font une sorte de copier-coller de résumés de documents mis
bout à bout, sans aucun
ajout personnel. D’autres copies ne font
que citer les documents entre parenthèses tandis que
certaines ne cherchent pas du tout à les analyser elles se
contentent de les mentionner.
Les références à l’actualité se limitent le plus
souvent à Trump, au Brexit, à la Chine et à sa route de la soie, et à la montée des populismes (pas
toujours bien analysée).
En dépit d’une calligraphie
lisible (parfois caviardée de façon abusive),
orthographe et syntaxe sont parfois approximatives. La chronologie aussi.
4 – Conseils aux futurs candidats
Penser l’introduction comme une
sorte de résumé de la démonstration (la
situation, ses causes, les enjeux, les questions qui en découlent, les problèmes posés et les
contradictions observées, le plan qui s’impose alors). Ne pas
oublier la profondeur historique (on pouvait au moins remonter jusque à la SDN).
Ne pas se limiter au plan en 3 parties. Faire
des sous-parties dont la nécessité s’impose d’évidence, et qui soient
clairement repérables : il ne suffit pas de
les énoncer en chapeau de
partie suivies d’un (a), (b), (c), etc.,
alors même que les parties ne
sont pas distinguées par des titres et
des numéros.
Eviter de donner l’impression d’avoir bachoté en multipliant les références d’une façon excessive au lieu
de faire preuve d’une véritable maîtrise de la littérature sur le sujet,
qui appelle la parcimonie des citations vraiment pertinentes. Plus généralement, éviter toute forme de
liste ou de catalogue de références, de faits, de
questions sans réponse. Le « name dropping » ne doit pas tenir
lieu de réflexion personnelle et
nuire à la cohérence d’ensemble du propos.
Donner des exemples étoffés, adaptés aux besoins de la démonstration (ils
peuvent illustrer des pistes ouvertes par les documents).
Relire sa copie pour éviter les fautes
grossières et les erreurs
factuelles qui gênent la lecture et déconcentrent les
correcteurs.
5 – Suggestions d’améliorations pour cette épreuve (non publiées)
Former les formateurs à l’utilisation des
documents (ils ouvrent des pistes et en
ferment d’autres), à l’évolution des plans
habituellement conseillés (il faut apprendre à développer les
introductions, à rédiger des conclusions
prospectives, à structurer le texte
en parties découlant logiquement de
la problématisation de départ). Tout ceci
renforcera l’originalité de l’épreuve.
Obliger les candidats à rédiger en noir et non
pas en bleu, autoriser le correcteur (plutôt que le caviardage),
laisser une marge en haut de la copie ou à gauche du texte pour
faciliter les annotations des correcteurs.
Ne pas s’en tenir aux écarts-types et
moyennes habituelles : l’épreuve est
discriminante, il y a des très bonnes et des très mauvaises copies.
DOCUMENT ANNEXE :
En fonction de la
matière : corrigé type et/ou bonnes copies (il est
important de bien préciser le numéro d’anonymat du candidat).
Se rapprocher d’un plan du type de
ceux-ci :
Plan n°1 :
Première partie. Le multilatéralisme a joué dans le passé un rôle
globalement positif ; mais est aujourd’hui affaibli ;
Deuxième
partie. Pourquoi il est contesté ? Par qui et par
quoi ?
Troisième
partie. Il reste indispensable, au Sud comme au Nord ; même s’il
doit être repensé ; ce qu’il pourrait devenir.
Plan n°2 :
Première partie. Le multilatéralisme a jusqu’à présent été lié à la paix et au progrès
économique. Sous-partie A : son histoire, et son expansion, qui
montrent que l’on a réalisé très tôt sa nécessité, mais aussi qu’il n’a été
formalisé et généralisé vraiment qu’après 1945 ; sous-partie B : ses
justifications – son rôle pacificateur et ses effets sur le commerce
mondial, voire sur l’environnement et le climat ; sous-partie C : son
évolution – il pousse au bilatéralisme soit pour se dégager de ses
contraintes soit pour en ajouter d’autres, et il se décline en régionalismes
qui peuvent le dénaturer.
Deuxième partie. Il est désormais sous la pression de parties prenantes qui le contestent : ne pouvant s’en priver,
elles cherchent à le réformer pour l’adapter à son temps. Sous-partie
A : les menaces – protectionnisme, retour à la
souveraineté nationale ; plurilatéralisme restreint ; sous-partie
B : leurs causes – les inégalités et le nombre d’Etat vont
croissant, le Nord et le Sud s’opposent, les grandes puissances trichent ;
sous-partie C : des effets limités –même les contestations le
renforcent, le régionalisme en vogue est en effet conditionné par un
multilatéralisme préalable).
Epreuve de géopolitique GEM, Concours BCE
conçu par Yves Schemeil
Sujet 0.2
Cette version : 31 janvier 2019
Le sujet : Pourquoi des populations se
déplacent-elles massivement dans le monde malgré les épreuves auxquelles elles
sont soumises au cours de leur exode ?
Quelques
indications pour bien le traiter :
Vous
vous appuierez sur les connaissances acquises lors de la préparation à
l’épreuve, les pistes de réflexion qui suivent, et les documents qui vous sont
proposés (sans les commenter un à un), voire d’autres sources pertinentes pour illustrer
votre propos. Les documents à l’appui ne sont que des exemples parmi d’autres
de faits ou d’idées qui pourraient vous aider à mieux répondre à la question
posée.
Pistes de
réflexion
Les
déplacements de population ont des causes diverses (migration économique,
abandon de domicile pour cause de conflit intense, fuite organisée,
déportation, etc.). Mais ils sont tous influencés par les déséquilibres
géoéconomiques et géopolitiques du monde contemporain et par les différences de
compétitivité et de conjoncture économique ; ou alors, ils sont les effets
de conflits locaux.
En
dépit d’images largement diffusées il ne s’agit pas d’une question d’actualité
: l’histoire est riche en mouvements de population volontaires ou forcés. Toutefois,
l’accélération de la mondialisation et la multiplication des organisations
internationales compétentes et des intégrations régionales depuis la fin de la
Seconde guerre mondiale ont rendu la situation plus complexe encore. Et les
flux démographiques ont parfois changé de direction.
Les attendus
Esprit de l’épreuve
Il
est d’abord attendu des candidats et des candidates une prise de position qui
ne soit pas morale sur la question du déplacement de population, ses causes, et
ses effets.
L’explication
avancée peut venir d’une cause jugée plus déterminante que d’autres. On peut aussi
passer en revue différents facteurs explicatifs possibles puis estimer le poids
relatif de chacun dans l’explication des déplacements observés.
Sur le fond
Tout sujet résume un ensemble de
problèmes : il faut donc dire lesquels sont posés ici.
Il
reste que chaque copie atteste d’une démarche personnelle, basée sur des
connaissances acquises. L’essentiel est qu’elle soit riche et convaincante. Des
références pertinentes et brèves à des auteurs dont les travaux ne sont pas
cités dans le sujet mais peuvent utilement conforter la démonstration seront un
plus, sans être une nécessité (tout dépend de l’usage qui en est fait : ni
par déférence ni pour impressionner les correcteurs, mais pour venir à l’appui
d’un raisonnement).
Sur la forme
Il
s’agit d’une dissertation, déroulée selon les conseils donnés lors des
préparations, notée de façon globale et non en fonction de « points »
attribués aux sous-questions évoquées.
La
clarté de la démonstration ainsi que la qualité des exemples empiriques et des
faits historiques choisis compteront dans la notation.
Le
sujet doit d’emblée être défini (voire volontairement limité) et problématisé
(de quels problèmes discutés dans le monde académique est-il un exemple ?
Sur quelles contradictions substantielles ou difficultés méthodologiques
attire-t-il l’attention ?). Sa construction doit être soignée et annoncée
de façon claire dès l’introduction. Il n’y a pas de plan recommandé, il doit
juste être explicite et adéquat à la démarche adoptée et comporter le nombre de
parties permettant d’atteindre ce but (qu’il s’agisse de deux parties, de trois
parties ou plus). La cohérence argumentative et la concision rédactionnelle
sont des atouts.
A éviter absolument : banalités,
paraphrase, catalogue d’exemples ou de faits tenus pour des preuves alors qu’il
ne s’agit que d’illustrations, jugements non étayés par des données, rafale de
questions sans réponses.
La
documentation devra être utilisée de façon opportune. Les candidats et les
candidates s’appuieront sur elle pour étayer leurs arguments. L’usage des
données statistiques et des faits d’histoire sélectionnés (pas obligatoirement
tous ceux qui sont fournis) sera justifié par leur contribution précise à
l’explication qui aura été retenue dans la copie.
Il
sera opportun de citer chaque support documentaire au fil de la dissertation,
lorsque la nécessité se présentera. Mais il ne faudra surtout pas se livrer à un
commentaire de texte ni d’ailleurs à un commentaire de carte et encore moins
les présenter de façon distincte de l’argumentation, dans une partie qui suivrait
celle-ci pour l’illustrer.
Ces
supports sont choisis pour leur capacité à alimenter la réflexion, à consolider
une analyse, à faire naître une question pour laquelle le candidat ou la
candidate n’a pas la réponse mais qu’il ou elle estime pertinent de poser. Ils
n’ont pas vocation à être résumés ni discutés en tant que tel dans la
dissertation.
Des
éléments prospectifs seront appréciés, ils contribueront à améliorer à la marge
une bonne note déjà obtenue grâce au reste de la dissertation, comme une
bonification.
Documents à
l’appui :
Indicateurs chiffrés
Nombre de personnes déplacées dans le monde. Source : HCR 2018
-
Sources des déplacements forcés en 2018.
Source : Organisation Internationale pour les Migrations (OIM/IOM) :
températures extrêmes, tremblements de terre, incendies d’espaces naturels,
sécheresses, cyclones, autres tempêtes, inondations.
Cartes
Les réfugiés dans le monde.
Source : ONG Asile Suisse
Les itinéraires des déplacés irréguliers et
les principales étapes intermédiaires en Afrique. Source : Politico
(sites de transit ; trajets des armes, de la drogue etc. ;
trafics ; goulots d’étranglement ; milice dominante ; conflits
principaux)
Chronologie
Les vagues de réfugiés. Source : Le
Monde, 2015
Extrait d’un article portant sur un
aspect de la question
« Les
jeunes harragas maghrébins se dirigeant vers l’Espagne : des rêveurs aux
“brûleurs de frontières” », par Chadia Aarab, Juan David, et Sempere
Souvannavong Migrations Société,
2009/5 N° 125 | pages 191 à 206.
« Le
terme hrague (ou ahrig, hrig) — d’origine arabe et berbère — signifie en
premier lieu “brûler” et est utilisé pour dire, par exemple, que quelqu’un
s’est brûlé la main avec le feu. Il est aussi utilisé au figuré avec le
sens de “brûler la frontière”, “brûler la mer”, comme on dirait “brûler un
feu rouge”…
Dans
le contexte migratoire, le terme hrigue s’est répandu au cours des années
1990 et a pris le sens de passer d’un pays à un autre d’une manière illégale
en brûlant toutes les étapes d’un visa officiel et légal. Les harragas sont
donc, littéralement, “ceux qui brûlent” ; ils brûlent la frontière, leurs
papiers pour traverser la mer, sans identité, sans passé, sans histoire.
C’est donc un néologisme qui apparaît en même temps que le phénomène qu’il
décrit et « qui désigne tous ceux qui tentent de partir en Europe sans
papiers ».
La
figure du harraga est momentanée, car il s’agit d’une étape chez le migrant.
Une fois installé dans le pays de destination, en l’occurrence l’Espagne, le
harraga n’existe plus. Il est dans une autre étape, celle du “nomade” ou de
l’“errant”…
Cette
jeunesse en “mal de vivre”, souffrant du “mal de liberté”, ne migre pas, elle
“brûle les frontières” dans un contexte géopolitique défavorable à la
circulation des hommes en provenance du Sud. Pour ces “brûleurs de frontière”
partir est une obsession, une lueur d’espoir, et pour eux risquer la mort vaut
mieux que de continuer à vivre au Maghreb…
Interrogé
au Maroc puis en Espagne, Mustapha, obnubilé par l’envie de partir, affirme :
« Tous les jeunes parlent de cela, de
partir, de trouver des solutions pour partir. En majorité ils cherchent à
partir [...]. C’est difficile de répondre à ce pourquoi ils veulent partir.
Tu es là à attendre, tu regardes au loin à l’horizon. Tu ne travailles pas
et tu ne peux pas travailler au Maroc. Même ceux qui ont des diplômes ne
trouvent pas de travail [...]. Avant, quand j’étais au Maroc, je pensais
beaucoup, je réfléchissais, je me tracassais, je m’énervais... Je ne pensais
qu’à une chose : comment arriver en Europe ? Tu en rêves toutes les nuits. Et
quand on y est arrivé, tu te sens mieux d’abord dans ta tête ». Pour sa part,
Mohamed, interrogé en Algérie, préfère « être mangé par les poissons que
mourir au pays »…
Ce
n’est donc pas tant la pauvreté économique qui pousse les jeunes à partir,
mais la pauvreté sociale et intellectuelle, la précarité, l’absence de
libertés individuelles, le manque d’espaces de liberté, d’échanges, de
dialogue, de rencontre, le manque de lieux de sociabilité. L’absence de tous
ces éléments déterminants pour un jeune et pour son épanouissement personnel
le pousse un jour ou l’autre à se révolter et à partir…
Le
“politiquement correct”, et parfois la méconnaissance de ce qui se passe de
l’autre côté de la Méditerranée, conduit souvent les médias à présenter
les harragas comme des victimes passives de réseaux mafieux plutôt que comme
des personnes actives ayant leur propre projet migratoire… Toutefois, la
distance qui sépare les deux rives de la Méditerranée occidentale ne
justifie pas en elle-même la nécessité de réseaux de passeurs
professionnels pour se rendre en Espagne par voie maritime. Ce sont plutôt les
difficultés imposées par le durcissement des politiques migratoires et le
renforcement des moyens de surveillance et de contrôle (garde-côtes, SIVE,
FRONTEX, collaboration plus étroite de la part du Maroc avec l’Union
européenne) qui vont rallonger et complexifier les routes migratoires,
augmenter les difficultés ainsi que les coûts en argent et en vies humaines,
et donc créer le besoin de réseaux de passeurs. Il s’agit d’un processus
similaire à celui qui se produit dans le domaine des migrations entre les
États-Unis et le Mexique depuis la mise en place de l’opération Gatekeeper en
1994 ».
Une photo édifiante
Des déplacés faisant la queue pour une
distribution de nourriture, dans un camp à la frontière gréco-macédonienne
(11/6/2016, Reuters)
ECS1/2 - FICHE D’EVALUATION DE DISSERTATION D’HGG – nouvelle épreuve GEM 2019 –projet au 11 décembre 2018
PHASE
|
COMPETENCES
|
COMMENTAIRES
|
CODE
|
||
Intro
|
Contextualiser
Bornes du sujet
|
Contexte/bornes :
O bien défini
O pas assez/mal
|
11
- . +
|
||
Définir un sujet et lui donner un sens
|
Termes du sujet : O bien/AB défini
O pas assez/mal
Sens donné au sujet :
O OK O perfectible
|
12
- . +
|
|||
Problématiser
|
Problématique :
O pertinente O
correcte
O
mal choisi car :
|
13
- . +
|
|||
Annoncer un plan
|
O
Annonce entre une seule phrase avec utilisation des chiffres romains (I
II III) ou terme d’une part… O perfectible
O
annonce peu claire O annonce qui ne
correspond pas au développement rédigé
|
14
- . +
|
|||
Cohérence
|
|||||
Déve-loppe-ment
/
|
Plan
|
Logi-que
|
plan logique O oui
O peu évident O mal choisi
Equilibré : O oui
O perfectible
|
21
- . +
|
|
Com-plet
|
Prisme
du sujet :
-au niveau
historique : O bien O
perfectible
-au
niveau économique :
O bien O perfectible
-au
niveau politique et culturel : O bien O
perfectible
-au
niveau géographique : O bien O
perfectible
O des oublis peu
nbx Odes oublis importants
|
22
- . +
|
|||
Eléments de prospective du sujet : nouveau
O bien O perfectible O oublié
|
|||||
Volonté de répondre aux problèmes soulevés : nouveau
O bien O perfectible
|
23
- . +
|
||||
Con-nais-san-
ces
|
Niveau global
|
Niveau et qualité des connaissances :
O bien O perfectible O des erreurs O du hors-sujet
|
31
- . +
|
||
Qualitéet clarté des
argu-ments
|
Arguments cognitifs
personnels :
O
bien choisis O perfectibles
Utilisation des doc fournis :
O bien O pas assez O pas du tout
|
32
- . +
|
|||
Engagement/position :
nouveau
O bien O pas assez O
pas du tout
|
34
- . +
|
||||
Clarté et richesse des idées :
Mise
en valeur de termes clés
pour le sujet :
O bien O pas assez/du
tout
Mise
en valeurs des auteurs/citations :
O bien O pas assez/du
tout
|
33
- . +
|
||||
Con-clus°
|
Synthèse sur le sujet
|
Bilan des parties : O Ok O perfectible car…
|
|||
Réponse à la problématique :
O oui O perfectible car…
|
41
- . +
|
||||
Relancer la réflexion +
|
Relance : O
pertinente O à améliorer
|
42
- . +
|
|||
Forme
|
Faire
un travail soigné
|
COPIE
AEREE/STRUCTUREE :
O oui O non car…
ECRITURE : O bien O correct O perfectible
car O encre trop claire O écriture
trop petite/illisible
PRESENCE
DE RATURES : O non O oui à éviter absolument
= retrait de
|
51
- . +
|
||
Ortho
et style
|
FAUTES : O aucune O
qques unes O trop O répétitives :
oubli fréquent de: O accents O majuscules O virgules O pluriel
STYLE : O bien O
correct O perfectible car O phrases trop longues
CONCISION : nouveau O copie
dense et claire O copie trop longue
car des passages peu utiles
|
52
- . +
|
|||
/20
|
O T.B. O Bien O A.B. O Correct
O insuffisant O très insuffisant
Points à améliorer, voir ci-contre dans les signes
|
3 EXEMPLE D'INTODUCTION SUR LE SUJET :
L'explosion démographique africaine : opportunité ou menace ?
auteur : Ambroise MAGNA, ECS2 du lycée Ozenne, déc 2019.
Liste des Ecoles qui vont adhérer à la nouvelle épreuve de GEM :
4 LISTE DES ECOLES AU JURY GEM
8 se sont positionnées sur la nouvelle épreuve conçue par Grenoble EM, .
. EM Normandie
. Grenoble EM
. ESC Clermont
. ICN BS
. INSEEC SBE
. La Rochelle BS
. South Champagne BS
+ TBS en 2019
+ TBS en 2019
15 restent avec ECSP Europe
2 avec ESSEC (nouveauté avec arrivée de l'Edhec en plus de l'Essec)
Donc Ecricome avec : Kedge, Neoma, Rennes et Strasbourg
.
Voici les dernières infos sur cette nouvelle épreuve :
-mail du 20 sept d'Alain Joyeux, Président de l'Association des professeurs HEC
"Par un vote à l'unanimité de la conférence des grandes écoles hier, GEM devient conceptrice d'une nouvelle épreuve d'HGG... dès le concours 2019."
-mail du 2 octobre d'Alain Joyeux
L’Ecole grenobloise créera une nouvelle épreuve spécifique de géopolitique pour la BCE (Banque Commune d’Epreuves, qui organise les concours qui donnent accès au programme Grande École) à destination des élèves des classes prépas option S, intitulée « Histoire, géographie et géopolitique du monde contemporain ». Celle-ci se positionnera comme une alternative complémentaire entre les deux épreuves déjà existantes de la BCE et différente de celle du concours Ecricome.
Composition de l’épreuve
A partir de différentes cartes complémentaires et de quelques données, les candidats devront proposer une analyse géopolitique comprenant :
· 1) Une description de la situation multidimensionnelle (historique, géographique, économique…)
· 2) Une explication de cette situation, une identification des éléments clefs, en prenant en compte la vision des différents acteurs et la variété des échelles d’analyse
· 3) L’élaboration de plusieurs scénarii d’avenir (ou des questions que cela peut poser).
Une épreuve qui répond au continuum CPGE/ Grandes Ecoles souhaité par l’APHEC (Association des Professeurs des Classes Préparatoires Economiques et Commerciales) et le Chapitre des Ecoles de Management
L’approche choisie aura pour objectif de :
· Permettre aux candidats de comprendre l’espace qui les environne plutôt que d’en être des dessinateurs
· Les faire réfléchir sur un espace (ou sur une problématique)
· Les inciter à formuler des hypothèses en lien avec le monde de l’entreprise
· Développer leurs capacités d’analyse, de réflexion de synthèse et de créativité, tout en s’appuyant sur leurs connaissances académiques
Commentaires :
Compte tenu de l'importance de la géopolitique à GEM, il n'est pas étonnant de voir cette proposition d'une nouvelle épreuve au moment où pourtant il s'agit dans d'autres disciplines de fusionner des épreuves.
La nouveauté porte ici sur l'importance des scenarii. Cela n'étonne pas non plus car :
1 c'est un élément clé de la géopolitique
2 c'est un des aspects du concours organisé par GEM lors du festival international de géopolitique.
Il faudra avoir une épreuve 0 pour en savoir plus.
Conseils :
se procurer l'ouvrage de Boniface et Védrine consacré aux crises et conflits qui comporte de manière systématique des scenarii. Sorti en 2016, il n'est pas trop ancien.
La nouvelle édition de l'Atlas des relations internationales de Pascal Boniface est aussi une solution car il traite tous les espaces mondiaux avec précisions et des cartes très nombreuses à la fois mondiales et régionales.