Total va
exploiter le plus grand gisement pétrolier du Brésil
Les fortes
participations de Shell et de Total ont surpris le marché qui misait plutôt sur
une surenchère des compagnies publiques chinoises, finalement minoritaires.2
latribune.fr | 22/10/2013, 07:23 - 635 mots
Le pétrolier français va faire partie d'un consortium qui va exploiter
pendant 35 ans le gisement de Libra, considéré comme le plus vaste du Brésil.
Les réserves qui y sont enfouies sont estimées entre 8 à 12 milliards de barils
de brut et leur mise en exploitation nécessitera au total un investissement de
280 milliards de dollars.
Total poursuit son
implantation au Brésil. L'exploitation du plus grand gisement pétrolier du
Brésil a été attribuée ce lundi à un consortium formé par le Brésilien
Pétrobras (40%), Shell et Total (20% chacun) et les chinois CNPC et CNOOC (10%
chacun), a annoncé lundi l'Agence Nationale du pétrole (ANP).
Ce consortium a été le
seul à présenter une offre pour exploiter durant 35 ans le gigantesque champ
pré-salifère de Libra. Considéré comme le plus vaste du Brésil, ce dernier
couvre 1.500 km², et les réserves enfouies sont estimées entre 8 à 12 milliards
de barils de brut.
Des participations de
Total et de Shell qui surprennent
Les fortes
participations de Shell et de Total ont surpris le marché qui misait plutôt sur
une surenchère des compagnies publiques chinoises, finalement minoritaires. Les
experts estimaient que les groupes publics chinois miseraient plus que les
compagnies occidentales, étant plus soucieux de s'assurer des réserves
stratégiques qu'un retour sur investissement rapide.
Dans un communiqué, le
président de Total, Christophe de Margerie, a déclaré que
Libra offre une
opportunité unique de participer au développement d'un méga-gisement offshore
avec des partenaires stratégiques (...) Notre positionnement
dans le bassin pré-salifère de Santos renforce et diversifie notre portefeuille
amont et conforte ainsi notre stratégie de pérennisation de la production après
2017 pour la prochaine décennie.
Le groupe français
emploie déjà plus
de 3.000 salariés au Brésil et a une implantation soldie dans le pays.
Pour Dima Rousseff, il
s'agit d'une "petite révolution bénéfique"
La présidente
brésilienne, Dilma Rousseff s'est félicitée de ce "succès" qui provoquera, selon elle, une "petite révolution bénéfique et sera source de transformations pour notre
pays".
De son côté le
ministre des Mines et de l'Energie, Edison Lobao, a affirmé que "Libra marque un partage des eaux entre le passé et l'avenir", et a précisé
qu'avec ce champ pétrolier le Brésil est passé de "12 milliards de barils de réserves de brut confirmées à plus de 25 milliards".
Libra devrait produire
1,4 million de barils de brut par jour dans cinq ans, alors que la production
actuelle totale du Brésil est de 2 millions de barils/jour. Pour rappel, le
Brésil a pour objectif de devenir le quatrième exportateur de pétrole au monde
et vise une production de 5,7 millions de barils par jour d'ici à 2035.
De nombreux
manifestants ont dénoncé la "privatisation du
pétrole"
Les enchères se sont
déroulées dans un contexte tendu marqué par des heurts entre forces de l'ordre
et manifestants dénonçant une "privatisation du
pétrole".
1.100 policiers et
soldats avaient été mobilisés aux abords de l'hôtel où se déroulaient la
cérémonie dans la zone ouest de Rio, et ont repoussé des manifestants radicaux
en lançant des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc, a consataté l'AFP.
Au moins cinq personnes ont été blessés, selon la police.
Des coûts très élevés
qui en ont découragé beaucoup
L'exploitation de
Libra nécessitera des investissements d'au moins 280 milliards de dollars,
selon un communiqué de l'ANP. Le consortium devra en outre verser à la
signature du contrat prévue dans un mois 15 milliards de réais (6,9 milliards
de dollars) à l'Etat brésilien. Libra va générer des recettes de "300 milliards de réais (138 mds USD) en royalties pour l'Etat brésilien,
qui gagnera en plus 600 milliards (300 mds USD) en profit oil sur 30 ans", a affirmé la
directrice de l'ANP Magda Chambriard.
Ces coûts élevés
expliquent en grande partie que les majors américaines aient boudé cette mise
aux enchères.
Ces premières enchères
pour l'attribution des gisements du secteur présalifère brésilien étaient un
test important pour l'avenir. Les prochaines enchères n'auront lieu que dans
deux ou trois ans, selon Mme Chambriard. L'exploitation de Libra représente un
grand défi technologique qui mobilisera de 12 à 18 plateformes et jusqu'à 90
navires pétroliers.
Source : La Tribune.fr, le 22 oct 2013