Un record dont il se serait passé : en 2012, le Portugal a perdu 10.000 personnes par mois selon l’Institut national des statistiques. De quoi plomber un pays, à peine sorti de la récession.
L’exode portugais se prolonge. Pire, il progresse. Le Portugal vient de battre son triste record des années 1960. 121.418 personnes se sont expatriées en 2012 contre 120.239 en 1966, sous la dictature d’Antonio de Oliveira Salazar.
D’après le quotidien Diário de Notícias, les Portugais privilégient les destinations européennes, dans l’espoir de trouver un travail. La France, le Luxembourg, la Suisse et le Royaume-Uni sont les plus concernés. Les chômeurs portugais sont même prêts à renouer avec l’Angola. L’ancienne colonie jouit d’un véritable boom économique ces dernières années.
La nouvelle marque le début d’une catastrophe pour le pays. Avec son faible taux de natalité, un solde migratoire négatif et l’augmentation constante du nombre de morts (plus de 100.000 personnes tous les ans) le pays traverse une crise démographique importante. Depuis 1982, le seuil de renouvellement de la population est dans le rouge. Depuis 2011, le pays perd 55.000 Portugais par an. De quoi alarmer des économistes comme Carole Pereira Da Silva, qui déclare dans Diário de Notícias : “Il ne peut y avoir de reprise économique stable si toute la population, âgée de 15 à 64 ans, fuit le pays […] La crise que nous traversons est plus grave que celle des années 60. A l’époque, les migrants étaient majoritairement des ouvriers non qualifiés. Ils envoyaient l’argent qu’ils gagnaient au Portugal. Maintenant, nous perdons essentiellement des jeunes diplômés qui partent travailler et faire leur vie dans d’autres pays européens. Ces pays n’ont pas dépensé un centime pour leur éducation et aujourd’hui ils en récoltent tous les fruits.”
Source : MyEurop - 21.10.2013