mercredi 27 novembre 2013

Les avions chinois surveillent les avions américains dans l'espace aérien chinois

Pékin a « surveillé » le vol des bombardiers américains dans sa zone aérienne
Le Monde.fr avec AFP | 27.11.2013 à 06h44 • Mis à jour le 27.11.2013 à 09h58
Même si Washington ne l'a pas dit, en faisant décoller deux de leurs B-52 les Etats-Unis ont probablement voulu faire passer le message implicite qu'ils n'avaient pas l'intention de céder du terrain à Pékin, dans une région Asie-Pacifique où ils entendent peser davantage.
« L'armée chinoise a surveillé dans son intégralité le processus [de vol], a procédé rapidement à l'identification [des appareils] et a établi de quelle sorte d'avions américains il s'agissait », a assuré le ministère de la défense chinois.« La Chine a la capacité d'exercer un contrôle efficace de son espace aérien », a-t-il ajouté.
Ce texte, première réponse officielle chinoise au vol des bombardiers américains, se garde bien de reprocher quoi que ce soit à Washington. Tout en tentant desauver les apparences pour la Chine.
Samedi, Pékin a décrété unilatéralement une « zone aérienne d'identification » au-dessus d'une grande partie de la mer de Chine orientale, zone qui englobe les îles Senkaku, administrées par le Japon mais revendiquées par la Chine sous le nom de Diaoyu.
La Maison Blanche a regretté une annonce qualifiée d'« incendiaire », tandis que le ton est monté entre Tokyo et Pékin, chacun convoquant l'ambassadeur de l'autre. En réponse, le Japon envisagerait d'étendre sa propre zone aérienne d'identification, et les deux grandes compagnies aériennes japonaises ont annoncé mercredi ne plus communiquer leurs plans de vol aux autorités chinoises. L'Australie a également convoqué l'ambassadeur de Chine pourprotester contre cette nouvelle mesure de Pékin, dont les ambitions maritimes inquiètent la région Asie-Pacifique. L'Organisation des Nations unies (ONU) a de son côté suggéré à la Chine et au Japon de négocier pour trouver une solution à leurs différends territoriaux.
PLANS DE VOL
C'est dans ce contexte tendu que deux bombardiers américains B-52, après avoirdécollé de l'île de Guam, dans le Pacifique, ont pénétré lundi dans la zone aérienne chinoise. Les avions, qui n'embarquaient aucune arme, ont effectué leur mission sans prévenir les autorités chinoises. Ils n'ont pas rencontré d'avions chinois.
Selon les nouvelles règles annoncées par Pékin, les avions doivent déposer leur plan de vol, faire connaître leur nationalité et rester en contact radio avec les autorités chinoises le temps qu'ils passent dans la zone aérienne. En cas de non-respect de ces règles, Pékin a annoncé qu'il pourrait décider de prendre des« mesures de défense d'urgence ».
Depuis plus d'un an, les relations sino-japonaises sont au plus bas du fait du rachat par l'Etat nippon de trois des îles Senkaku à leur propriétaire privé japonais en septembre 2012, une décision qui a provoqué la fureur de Pékin. La Chine envoie depuis régulièrement des navires dans les eaux territoriales de cet archipel, tout comme le Japon y fait patrouiller ses garde-côtes, un chassé-croisé qui faitcraindre un éventuel incident armé.
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Source : Le Monde.fr, le 17 nov 2013