Le dimanche le quotidien Le Monde consacre de 3 à 6 pages à la géopolitique, avec le plus souvent une page entière dédiée à de la cartographie, support on ne peut plus essentiel pour décrire la "rivalité d'acteurs sur les territoires".
Le Haut-Karabakh est une petite région du Caucase d'un peu plus de 10 000 km² et peuplé de moins de 150 000 habitants. En 1815, l'empire russe occupe cette région auparavant dominé par la Perse. Après la révolution russe, Staline, lui-même caucasien (il est Géorgien) favorise un découpage qui divise les nationalités de l'URSS naissante. Se méfiant du nationalisme arménien, il affaiblit la République socialiste d'Arménie en attribuant la région du Haut-Karabakh à l'Azerbaïdjan (peuplé au début du XXème siècle de 95% d'Arméniens). L'envoi de Kurdes et d'Azéris dans cette région participe à cette politique de division des nationalités. Avant l'effondrement de l'URSS, en 1988, la Haut-Karabakh fait sécession et vote son rattachement à l'Arménie, mais Moscou et Bakou s'y opposent. La proclamation d'indépendance et la fin de l'URSS profite à l'Arménie qui affronte l'Azerbaïdjan de 1991 à 1994. Les combats font 30 000 morts, mais permettent à l'Arménie de récupérer l'enclave du Haut-Karabak ainsi que les zones tampons entre les deux Etats. Depuis 1994, le conflit était gelé, avec de temps en temps des moments de tensions, mais de facto le Haut-Karabakh est sous autorité arménienne. Moscou jouait l'équilibre en s'entendant avec les deux Etats, ce qui faisait de ce conflit un conflit dit gelé.
Ces dernières années, la politique néo-ottomane du Président turc, Recep Erdogan modifie la donne régionale. Armant l'Azerbaïdjan, désormais en supériorité militaire face à l'Arménie, celui-ci est tente de récupérer le Haut-Karabakh depuis plusieurs semaines.
Voici la chronologie et les cartes du Monde.