Climat : Trump s'attaque à l'héritage d'Obama et l'accord de Paris
À défaut d'avoir pu abroger comme il le voulait
l'Obamacare, Donald Trmp semble avoir réussi à détruire une partie de
l'héritage législatif laissé par son prédécesseur. Le président
américain Trump a annulé mardi par décret une bonne partie des
réglementations contre le réchauffement climatique mises en place par
l'administration Obama, afin de stimuler la production d'énergies
fossiles sur le sol américain.
Le décret de Donald Trump demande à l'EPA (Agence de protection de l'environnement) d'enclencher un processus de "révision" formel du projet. Une révision susceptible de déclencher de nouvelles contestations en justice, qui pourraient, selon certains procureurs généraux des Etats, durer plusieurs années.
Le Clean Power Plan devait permettre aux Etats-Unis de respecter les engagements souscrits dans l'accord de Paris de décembre 2015, qui entend limiter la hausse des températures à moins de 2°C par rapport aux niveaux préindustriels.
Le texte prévoit en outre d'annuler l'interdiction de l'octroi de nouvelles concessions de mines de charbon sur des terres fédérales, d'assouplir les règles sur l'émission de méthane dans les exploitations gazières et pétrolières et de réduire la place accordée à la lutte contre le réchauffement climatique dans les agences du gouvernement.
Christiana Figueres, ancienne secrétaire exécutive de la Convention-cadre sur le changement climatique, qui a participé à l'élaboration de la COP21 à Paris, juge que le décret Trump sur l'énergie est une erreur.
"Peu importe comment évoluent les politiques des pays tiers sur le changement climatique, la détermination, les objectifs et la politique de la Chine en tant que grand pays en développement responsable face au changement climatique ne changera pas", a dit le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Lu Kang.
>> Aller plus loin Climat : Trump peut-il saboter l'Accord de Paris ?
*Un graphique de notre partenaire Statista
(avec AFP et Reuters)
Le décret de Donald Trump demande à l'EPA (Agence de protection de l'environnement) d'enclencher un processus de "révision" formel du projet. Une révision susceptible de déclencher de nouvelles contestations en justice, qui pourraient, selon certains procureurs généraux des Etats, durer plusieurs années.
Relancer le charbon et les emplois associés
"Mon administration met un terme à la guerre contre le charbon", a dit le locataire de la Maison blanche avant de signer le décret."Par le décret promulgué aujourd'hui, je prends des mesures historiques pour lever les restrictions sur l'énergie américaine, pour en finir avec l'intrusion du gouvernement et abroger les réglementations destructrices d'emplois".La principale mesure visée par ce décret sur l'"indépendance énergétique" est le Clean Power Plan, introduit par Barack Obama en 2014, et qui était au cœur des efforts engagés par l'ancienne administration démocrate pour lutter contre le changement climatique. Contraignant les Etats à réduire d'un tiers d'ici 2030, par rapport aux niveaux de 2005, les émissions de dioxyde de carbone dans les centrales électriques, le plan n'a toutefois jamais été mis en oeuvre en raison des recours en justice déposés par plusieurs Etats républicains.
Le Clean Power Plan devait permettre aux Etats-Unis de respecter les engagements souscrits dans l'accord de Paris de décembre 2015, qui entend limiter la hausse des températures à moins de 2°C par rapport aux niveaux préindustriels.
Le texte prévoit en outre d'annuler l'interdiction de l'octroi de nouvelles concessions de mines de charbon sur des terres fédérales, d'assouplir les règles sur l'émission de méthane dans les exploitations gazières et pétrolières et de réduire la place accordée à la lutte contre le réchauffement climatique dans les agences du gouvernement.
ExxonMobil appelle Trump à respecter l'accord de Paris
L'annonce a été loin de plaire à tous. La compagnie pétrolière ExxonMobil a ainsi demandé à l'administration Trump de respecter l'accord de Paris qu'elle considère "comme un cadre efficace pour répondre aux risques du changement climatique", selon une lettre datée du 22 mars et communiquée mardi par cette entreprise à l'AFP."Nous pensons que les Etats-Unis sont en bonne position pour être compétitifs dans le cadre de l'accord de Paris avec d'abondantes ressources en faible teneur en carbone comme le gaz naturel et des entreprises privées innovantes y compris dans les secteurs du pétrole, du gaz et de la pétrochimie", écrit Peter Trelenberg, responsable des politiques environnementales chez ExxonMobil dans cette lettre adressée à David Banks, conseiller spécial du président Donald Trump pour l'énergie internationale et l'environnement.L'ex-PDG d'ExxonMobil, Rex Tillerson, est l'actuel chef de la diplomatie de Donald Trump. Il s'était exprimé en faveur d'une taxe carbone alors qu'il dirigeait cette entreprise. Selon une étude du département de l'Energie, les emplois dans l'éolien aux Etats-Unis ont grimpé l'an dernier de 32%, et ceux dans l'énergie solaire de 25%.
Opposition internationale
À l'international, la décision américaine a été largement critiqué.Christiana Figueres, ancienne secrétaire exécutive de la Convention-cadre sur le changement climatique, qui a participé à l'élaboration de la COP21 à Paris, juge que le décret Trump sur l'énergie est une erreur.
"Essayer de rendre les énergies fossiles compétitives face au boom du secteur des énergies renouvelables [...], c'est aller à l'encontre du mouvement économique", dit-elle.L'ancien président de la COP 21, Laurent Fabius, y est également allé de son petit mot, estimant que cela était un "recul grave".
"Le démantèlement d'importantes réglementations protectrices, l'encouragement à des projets polluants d'énergies fossiles, l'annonce d'une amputation massive des budgets nationaux et internationaux dans ce domaine sont contraires aux connaissances scientifiques les mieux établies et aux objectifs d'intérêt général poursuivis par l'Accord mondial de Paris, déjà ratifié par 141 pays dont les Etats-Unis", juge Laurent Fabius dans un communiqué.De son côté, Pékin a réaffirmé mercredi être toujours lié par ses engagements pris dans le cadre de l'accord de Paris. Début septembre, la Chine, qui représente 20% du total des émissions de gaz à effet de serre, et les Etats-Unis (18%) avaient officiellement endossé ensemble l'accord de Paris, qui est entré en vigueur deux mois plus tard.
"Peu importe comment évoluent les politiques des pays tiers sur le changement climatique, la détermination, les objectifs et la politique de la Chine en tant que grand pays en développement responsable face au changement climatique ne changera pas", a dit le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Lu Kang.
>> Aller plus loin Climat : Trump peut-il saboter l'Accord de Paris ?
*Un graphique de notre partenaire Statista
(avec AFP et Reuters)