Des révoltes populaires aux bombardements d'Alep, la tragédie syrienne en cinq dates
Alep, symbole de la rébellion syrienne est en train de
tomber sous les bombardements de l'aviation russe et syrienne ainsi que
les assauts de multiples milices et groupes armés. Selon l'historien
spécialiste du Moyen-Orient Jean-Pierre Filiu, Daech serait le grand
vainqueur de cette bataille bien plus que Bachar-el Assad comme il l'explique sur son blog hébergé par le Monde :
Des manifestants d'origine kurde protestent contre le président Bashar al-Assad dans la ville de Qamishli, le 15 avril 2011. Crédits : Ho New/Reuters
A la suite des printemps arabes survenus notamment en Tunisie en Libye et en Egypte, des manifestations et révoltes éclatent à Damas. Des adolescents accusés d'écrire des slogans contre le régime dans la ville de Deraa sont arrêtés et torturés. Ces pratiques ont provoqué des vagues d'indignation dans tout le pays. C'est le moment du "printemps syrien", mais les soulèvements populaires vont rapidement être réprimés par les forces de l'ordre qui tirent à balle réelle. Assad propose alors une série de mesures afin d'apaiser les manifestants comme la création de partis politiques et une possible fin de l'état d'urgence en place depuis 48 ans. Un mois plus tard les manifestations se multiplient et la répression grandit. Des centaines de personnes sont tuées lors du "vendredi sanglant".
Des membres de l'armée syrienne libre à Alep en Syrie en août 2013 vont bientôt être concurrencés par des groupes islamistes. Crédits : Molhem Barakat/Reuters
Deux groupes islamistes vont rapidement émerger dans le conflit syrien. Il s'agit du Front Al-Nosra lié à Al-Qaida et qui était prêt à collaborer avec l'opposition syrienne et l'Etat islamique, un groupe né d'une scission avec Al-Qaida. Ces deux mouvances vont concurrencer l'Armée syrienne libre qui va servir de réservoir de recrutement pour les groupes djihadistes.
Des membres de l'ONU ont accompagné une équipe de l'organisation internationale pour la lutte contre les armes chimiques lors de leur visite à Damas le 8 octobre 2013. Crédits : Khaled Al Hariri/Reuters
La Syrie est accusée d'avoir utilisé du gaz sarin le 21 août contre les forces rebelles dans la banlieue de Damas. Les attaques chimiques provoquent la mort de plusieurs centaines de civils. Pendant plusieurs mois, le gouvernement syrien va démentir être responsable de ces morts tandis que les preuves vont s'accumuler contre le régime.
Abou Bakr al-Baghdadi le 5 juillet 2014 dans une mosquée de Mossoul quelques jours après la proclamation du califat. Crédits : Reuters TV
Les djihadistes de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) engagés dans les combats en Irak et en Syrie annoncent le rétablissement du califat. Un porte-parole de l'EIIL a déclaré que le califat était "le rêve de tout musulman" et "le souhait de tout djihadiste". Cette annonce "est le développement le plus important dans le djihad international depuis le 11 septembre" a affirmé au Monde Charles Lister, chercheur associé à Brookings Doha. Abou Bakr al-Baghdadi prend la tête du califat. La campagne de propagande et de recrutement sur les réseaux sociaux fait venir des jeunes du monde entier venus renforcer les rangs du mouvement.
Un avion Soukhoï frappant une position ennemie en Syrie en octobre 2015. Crédits : ministère de la Défense russe/Wikimedia Commons/CC
La Russie a annoncé officiellement sa campagne militaire en Syrie en effectuant ses premiers bombardements. Selon les autorités russes, les bombes auraient été larguées sur "des équipements militaires" et "des stocks d'armes et de munitions" de l'Etat islamique. Mais rapidement, les cibles annoncées par le Kremlin ont été remises en cause par les Etats-Unis et la France. Par ailleurs, l'ancien secrétaire général de l'ONU Ban Ki-Moon a également critiqué le bombardement aérien de convois humanitaires composés des Nations-unies et du Croissant-Rouge arabe syrien.
"C'est l'organisation d'Abou Bakr al-Baghdadi (ndlr : le chef du groupe Etat islamique) qui apparaît comme le principal vainqueur de la bataille d'Alep. On ne rappellera jamais assez que Daech avait été expulsé de la deuxième ville de Syrie, en janvier 2014, par ces mêmes forces révolutionnaires contre lesquelles la dictature syrienne s'est acharnée. Je le répète au risque de lasser : c'est contre une cité libérée de Daech depuis près de trois ans que le régime Assad, la Russie et l'Iran ont mené la campagne la plus meurtrière du conflit syrien."Ces derniers épisodes marquent un tournant dans cette crise qui dure depuis des années.
Mars 2011 : l'heure du printemps syrien
Des manifestants d'origine kurde protestent contre le président Bashar al-Assad dans la ville de Qamishli, le 15 avril 2011. Crédits : Ho New/Reuters
A la suite des printemps arabes survenus notamment en Tunisie en Libye et en Egypte, des manifestations et révoltes éclatent à Damas. Des adolescents accusés d'écrire des slogans contre le régime dans la ville de Deraa sont arrêtés et torturés. Ces pratiques ont provoqué des vagues d'indignation dans tout le pays. C'est le moment du "printemps syrien", mais les soulèvements populaires vont rapidement être réprimés par les forces de l'ordre qui tirent à balle réelle. Assad propose alors une série de mesures afin d'apaiser les manifestants comme la création de partis politiques et une possible fin de l'état d'urgence en place depuis 48 ans. Un mois plus tard les manifestations se multiplient et la répression grandit. Des centaines de personnes sont tuées lors du "vendredi sanglant".
Février 2012 à mai 2013 : des groupes djihadistes préparent le terrain pour Daech
Des membres de l'armée syrienne libre à Alep en Syrie en août 2013 vont bientôt être concurrencés par des groupes islamistes. Crédits : Molhem Barakat/Reuters
Deux groupes islamistes vont rapidement émerger dans le conflit syrien. Il s'agit du Front Al-Nosra lié à Al-Qaida et qui était prêt à collaborer avec l'opposition syrienne et l'Etat islamique, un groupe né d'une scission avec Al-Qaida. Ces deux mouvances vont concurrencer l'Armée syrienne libre qui va servir de réservoir de recrutement pour les groupes djihadistes.
Août 2013 : des armes chimiques contre les civils
Des membres de l'ONU ont accompagné une équipe de l'organisation internationale pour la lutte contre les armes chimiques lors de leur visite à Damas le 8 octobre 2013. Crédits : Khaled Al Hariri/Reuters
La Syrie est accusée d'avoir utilisé du gaz sarin le 21 août contre les forces rebelles dans la banlieue de Damas. Les attaques chimiques provoquent la mort de plusieurs centaines de civils. Pendant plusieurs mois, le gouvernement syrien va démentir être responsable de ces morts tandis que les preuves vont s'accumuler contre le régime.
Juin 2014 : proclamation du califat
Abou Bakr al-Baghdadi le 5 juillet 2014 dans une mosquée de Mossoul quelques jours après la proclamation du califat. Crédits : Reuters TV
Les djihadistes de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) engagés dans les combats en Irak et en Syrie annoncent le rétablissement du califat. Un porte-parole de l'EIIL a déclaré que le califat était "le rêve de tout musulman" et "le souhait de tout djihadiste". Cette annonce "est le développement le plus important dans le djihad international depuis le 11 septembre" a affirmé au Monde Charles Lister, chercheur associé à Brookings Doha. Abou Bakr al-Baghdadi prend la tête du califat. La campagne de propagande et de recrutement sur les réseaux sociaux fait venir des jeunes du monde entier venus renforcer les rangs du mouvement.
Septembre 2015 : l'entrée en guerre de la Russie
Un avion Soukhoï frappant une position ennemie en Syrie en octobre 2015. Crédits : ministère de la Défense russe/Wikimedia Commons/CC
La Russie a annoncé officiellement sa campagne militaire en Syrie en effectuant ses premiers bombardements. Selon les autorités russes, les bombes auraient été larguées sur "des équipements militaires" et "des stocks d'armes et de munitions" de l'Etat islamique. Mais rapidement, les cibles annoncées par le Kremlin ont été remises en cause par les Etats-Unis et la France. Par ailleurs, l'ancien secrétaire général de l'ONU Ban Ki-Moon a également critiqué le bombardement aérien de convois humanitaires composés des Nations-unies et du Croissant-Rouge arabe syrien.