L'Allemagne parvient à l'équilibre budgétaire en avance
Le Monde.fr avec AFP et Reuters |
L'Etat fédéral allemand a terminé l'année avec des comptes publics à l'équilibre, pour la première fois depuis 1969 et un an avant l'échéance que s'était fixée le gouvernement d'Angela Merkel, rapporte le ministère des finances allemand.
Le projet de budget fédéral prévoyait un petit déficit de 6,5 milliards d'euros l'an dernier. Mais à la faveur de rentrées fiscales de 2,6 milliards plus importantes que prévu, de 2,9 milliards de recettes administratives supplémentaires et de 1 milliard d'euros de charges d'intérêts en moins, conséquence directe des taux en baisse de ses obligations, Berlin a réussi à terminer l'année sans contracter de nouvelles dettes. Le gouvernement devance ainsi d'un an l'objectif du « zéro pile » cher à son ministre des finances, Wolfgang Schäuble.
L'ÉQUILIBRE COMME NORME
M. Schäuble avait promis le « zéro pile » pour 2015, et veut que l'équilibre devienne la norme pour le budget allemand. Très populaire auprès de l'électorat allemand, l'orthodoxie budgétaire était une promesse de campagne des conservateurs de Mme Merkel et de son grand argentier lors des législatives de 2013. Ils y voient undevoir envers les générations futures, dans un pays vieillissant.
Mais l'obsession du « zéro pile » est critiquée par l'opposition et certains économistes, comme un dogme qui n'a pas de sens économiquement et bride l'Allemagne dans sa croissance et ses investissements. Ce retour à l'équilibre budgétaire devrait aussi fournir des arguments supplémentaires aux partenaires européens de l'Allemagne qui l'exhortent à investir davantage pour soutenirl'activité sur le continent.
Les comptes publics de l'Allemagne – Etat fédéral, Etats régionaux, communes et caisses de sécurité sociale – sont pour leur part déjà à l'équilibre depuis 2012 et devraient y être restés l'an dernier. Le chiffre pour 2014 est attendu jeudi. C'est celui qui compte au regard des exigences européennes. Le pays est cependant toujours endetté au-delà du plafond de 60 % du produit intérieur brut (PIB) fixé par les règles de l'Union européenne. A fin 2013 la dette, de 2 150 milliards d'euros, représentait 78 % du PIB, un taux que M. Schäuble veut ramener à moins de 60 % d'ici à 2024.
Source : Le Monde.fr